Directeur d’Aries Production, Divyesh Ramputty a appris les rouages de la photographie moderne à l’université auprès des meilleurs professionnels et lors de croisières. Dans ce secteur concurrentiel de l’événementiel, la qualité doit primer. La jeune clientèle ne lésine pas sur les moyens pour enregistrer une phase importante de sa vie.
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Ce monde de l’événementiel, Divyesh Ramputty, 28 ans, en fait le sien à la fin de ses études secondaires. Ayant étudié la biologie, la chimie et les mathématiques, cet habitant de Flacq opte finalement pour des cours en graphisme et publicité au Charles Telfair Institute (aujourd’hui connu comme Curtin Mauritius), enseignement qui comporte un module consacré à la photographie.
Or, entre la photographie et notre interlocuteur existe un lien qui remonte à l’enfance. Son père, le Dr Prithum Ramputty, aujourd’hui en retraite, est photographe amateur, toujours sa caméra à portée de main lors des événements ou des voyages. À l’âge de 17 ans, Divyesh Ramputty a en cadeau un Cannon. Les dés sont jetés.
Ses premiers pas dans le monde professionnel, il les fait auprès d’un photographe de renom. Pendant six mois, il apprend diverses techniques. Il comprend aussi comment cerner la demande du client et la réaliser. Puis suivent deux années d’activités dans le monde de la presse.
Il entame une troisième étape dans sa carrière, fin 2012, en décrochant un poste en tant que photographe sur des croisières. Pendant trois ans (entrecoupés de vacances à Maurice), ces voyages lui font découvrir l’Europe, les Caraïbes et l’Amérique du Sud. En même temps, les interactions avec le personnel, les croisiéristes et les autres cultures aident Divyesh Ramputty à s’enrichir tant sur le plan professionnel que personnel.
Esprit d’ouverture
« D’abord, la qualité du travail est d’un niveau élevé. Sur les croisières, on sait qu’on a un travail important parce que nous immortalisons les meilleurs moments que passent les croisiéristes. Nous sommes tenus de faire attention à la qualité tout en répondant aux exigences des clients », affirme-t-il. « Le fait de voyager m’a permis de mieux découvrir les différentes cultures. Le voyage contribue à un esprit d’ouverture, au développement d’un regard critique et surtout, à perdre ce côté insulaire. »
De retour à Maurice, fin 2015, il réactive son réseau de contacts pour décrocher des contrats. Son premier job consistera en une séance photos pour une agence de mannequinat. La suite sera une succession de contrats acquis grâce aux recommandations. En même temps, il analyse le marché et fait un constat.
Entre les mariages, fiançailles et séances de photos d’hier et d’aujourd’hui, la demande a évolué. Les photographes ou les caméramen amateurs ont laissé la place aux professionnels. Les caméras sont plus performantes. Les équipements plus chers permettent de capturer de meilleures images. Désormais, c’est tout un appareillage qui échappe au commun des mortels et accompagne le photographe toujours en chasse pour capturer un moment, un instant précis, sous un angle différent. Ce sont ces photos, sons et images qui font la réputation des uns ou entachent le parcours des autres.
Si aujourd’hui les jeunes investissent tant dans la photographie professionnelle pour capturer les meilleurs moments de leur mariage, voire réaliser des clips, Facebook et Instagram ont leur part dans cette tendance. Aujourd’hui, le partage d’images sur les réseaux sociaux ne s’arrête pas qu’aux clichés pris pendant la cérémonie religieuse. Il est question de montrer le couple dans un environnement comportant une certaine touche féérique au moment de la célébration, mais aussi en amont ou en aval.
« Pendant la cérémonie religieuse, en tant que photographe, c’est inconcevable de demander aux participants de répéter un geste parce qu’on n’a pu saisir l’ensemble du processus sur caméra », explique le directeur d’Aries Production. « Par contre, après la cérémonie, les couples optent pour des séances de photos pendant lesquelles le photographe donne libre cours à sa créativité pour mettre en valeur leur nouveau statut dans un cadre différent. »
À ce jour, Divyesh Ramputty dit avoir investi des centaines de milliers de roupies dans l’achat d’équipements (caméras, lentilles, filtres, jeux de lumière pour utilisation en interne ou externe) ainsi que des licences pour des logiciels et des laptops.
La concurrence est rude. D’une part, il faut s’adapter aux moyens financiers des clients, d’autre part, dit-il, il y a plus « de photographes que de mariages à Maurice. » Il existe toujours des photographes – ceux ayant un autre métier – qui tentent de se faire de l’argent le temps d’une cérémonie ou d’un événement tel qu’un mariage. « Le fait d’être propriétaire d’une caméra ne fait pas de la personne un bon photographe pouvant exercer dans tout type d’environnement », résume-t-il.
Parce qu’au final c’est l’expérience et le professionnalisme qui l’emportent. Et là il n’y a pas photo !
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