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Entrepreneuriat - Élevage : Oasis Farming, entreprise agricole à contre-courant

Satyavan Munogee

Les terres fertiles se font de plus en plus rares à Maurice. En outre, bon nombre de planteurs et d’éleveurs les délaissent. Cependant, certains sont optimistes quant à  l’avenir.

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Satyavan Munogee habite la région de Rivière-du-Rempart. Ce petit éleveur d’une trentaine d’années est tombé dans la marmite du fourrage à la sortie du berceau… Il est né dans une famille d’éleveurs de cabris, de moutons et de boucs. Pour lui, les affaires marchent, mais il place la barre haut. Il veut encourager les jeunes à se joindre à lui dans un projet d’élevage à grande échelle afin de produire davantage de viande au niveau local.

« Je me suis consacré exclusivement à l’élevage depuis dix ans. Tout au long de l’année, je reçois beaucoup de commandes, surtout venant de gros clients. Ils viennent s’approvisionner chez moi pour les anniversaires, mariages et autres événements. » Il explique que le marché est en croissance. L’éleveur du Nord souhaite que les jeunes s’intéressent davantage à l’élevage et à la culture, notamment à la production de fourrage. « Par ailleurs, je constate que le prix des viandes que nous importons ne cesse d’augmenter », fait-il ressortir.

C’est ainsi que depuis cinq ans, il a lancé son entreprise, Oasis Farming Ltd, afin de mieux structurer ses activités. Depuis peu, il entretient un rêve : celui d’obtenir un plus grand terrain de l’État afin de pouvoir augmenter sa capacité de production.

Satyavan Munogee est optimiste par rapport à la production locale, puisque le prix de la viande importée reste élevé. Mais une production accrue exigera un effectif plus nombreux. « Si mon projet aboutit, je compte n’employer que des Mauriciens. Il est important pour moi de partager mes connaissances avec d’autres Mauriciens, afin que ces derniers s’intéressent davantage à la terre. À leur tour, ils pourront inspirer d’autres personnes. Certes, ce n’est pas un travail de bureau mais c’est un métier rémunérateur et gratifiant », soutient-il. Avec la mise en application des techniques modernes de production de viande élaborées par plusieurs laboratoires, Oasis Farming Ltd  compte commercialiser de la viande bio à un prix accessible.

Une autre activité dérivée de l’élevage est la production de cuir. En effet, avec un volume adéquat, les peaux des animaux peuvent être utilisées dans l’artisanat, par exemple dans la fabrication de sacs.

Par ailleurs, l’entrepreneur agricole estime que le compost à base de fumier constitue une excellente alternative à la tourbe de coco (ou Coco peat), utilisée dans la culture hydroponique et importée de l’Inde ou du Sri Lanka. « Ce sera nettement moins cher de s’approvisionner localement au lieu de payer le coco peat à un prix exorbitant. C’est ainsi que les producteurs de légumes hydroponiques pourront, en retour, baisser leurs prix et rendre leurs produits plus accessibles sur le marché local », suggère Satyavan Munogee.

Pour booster son projet, estimé à Rs 12 millions, il a participé au Forum des jeunes professionnels de l’entrepreneuriat, qui s’est tenu à La Réunion fin novembre. Organisé par Club Export et Synergie Jeunes, le forum lui a permis de rencontrer plusieurs confrères de la région, notamment ceux du Kenya. « Après avoir examiné mon dossier d’une trentaine de pages, ces derniers étaient emballés. Ils m’ont donné des conseils et m’ont aussi invité à leur rendre visite au Kenya afin de voir comment ils opèrent », confie-t-il. Satyavan Munogee peut donc envisager l’avenir avec optimisme.

 

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