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Entrepreneuriat - Cyril Ah-Choon : l’amoureux du sport converti dans la restauration

Cyril Ah-Choon  Cyril Ah-Choon a su composer des menus qui attirent une clientèle variée.

Son nom ne dit peut-être plus rien à la jeune génération. Cyril Ah-Choon a rapporté la médaille d’or pour Maurice en tennis de table lors des premiers Jeux des îles de l’océan Indien tenus à La Réunion en 1979. Quarante ans après, il gère tranquillement France Snack, son restaurant à la rue Jemmapes à Port-Louis.

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Samedi. C’est l’heure du déjeuner. Cyril Ah-Choon est très occupé à prendre tantôt les commandes sur un morceau de papier qu’il remettait ensuite à la cuisine et tantôt à servir les clients. En voyant avec quelle rapidité il les sert , on peut dire qu’à 61 ans, il a toujours gardé son allure sportive. « Si je n’avais pas pratiqué le sport durant ma jeunesse, je n’aurais pu rester sur pied pendant toute une journée  », dit-il.

Cyril Ah-Choon explique que c’est son père, France, qui a ouvert ce restaurant il y a des décennies de cela. « Au début, il avait ouvert une boutique. Comme les affaires n’étaient pas tellement florissantes, il a converti sa boutique en magasin, mais sans succès et finalement il a ouvert ce restaurant   portant son nom » explique-t-il.

Le patriarche a finalement trouvé la bonne formule. Le succès est immédiat. Se situant dans un endroit stratégique avec un côté sur les Casernes centrales et de l’autre sur les divers bureaux et entreprises, il attirait un grand nombre d’employés à l’heure du déjeuner, sans compter les autres personnes qui venaient à Port-Louis pour les affaires. Les gens y venaient aussi pour prendre un pot entre amis.  C’était aussi le point de rencontre des journalistes de différentes salles de rédaction.

Quand Cyril Ah-Choon, notre ancien pongiste, a pris la relève, il prend la décision de supprimer la vente des boissons alcoolisées, principalement pour ses croyances religieuses. Il prend aussi la décision de bannir le porc afin d’attirer les personnes de toutes confessions religieuses dans une île Maurice multi-religieuse.  Il est fier qu’il ait pu non seulement attirer une clientèle multi-ethnique mais aussi des femmes qui n’hésitent pas à venir déjeuner.

Cyril reconnaît qu’il doit composer avec une concurrence de plus en plus pesante, mais qu’il arrive à s’en sortir par la qualité et la diversité de ses menus.


Un médaillé des Jeux des îles l’océan Indien

À l’approche des prochains Jeux des îles, Cyril Ah-Choon sent remonter en lui la même fibre patriotique qui l’avait envahie, quarante ans plus tôt, quand il avait défendu les couleurs de son pays à La Réunion. Lors de cette compétition, tenue en août 1979, Maurice avait raflé la médaille d’or en double hommes, la médaille d’argent par équipe et la médaille de bronze en simple hommes. « C’est difficile d’exprimer cette émotion qui vous prend quand on voit se lever le drapeau national. On ressent cette fierté d’appartenir à la nation mauricienne » dit-il. Auparavant, il avait défendu les couleurs mauriciennes dans différentes compétitions internationales, notamment aux Jeux du Commonwealth, aux Jeux Asie -Afrique, Amérique Latine (AAA) en Chine en 1973, aux Championnats d’Afrique en 1978 et aux Jeux du Commonwealth, entre autres.

Parlant de sa carrière sportive, l’ancien médaillé d’or avance qu’à son époque, on pratiquait le sport par amour et non pour des gains personnels. « On n’avait même pas d’argent pour acheter nos équipements sportifs », dit-il. Il se souvient que lors d’une compétition internationale en 1973, les joueurs devaient rendre les survêtements sportifs qu’on leur avait remis le jour même de leur départ à l’aéroport.

Pour les Jeux des îles de 1979, il n’avait bénéficié que d’une allocation de Rs 350. Mais les joueurs ne se plaignaient pas. « Sportifs dans l’âme, nous n’avions rien demandé au gouvernement, nous étions gagnés par la passion du sport et nous ne pensions qu’à ramener des médailles pour le pays. La fibre patriotique l’emportait sur tout  », fait-il ressortir. Il avance que les joueurs suppléaient eux-mêmes à leurs dépenses, n’hésitant pas à se rendre à l’entraînement à pied.

 

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