Ils n’ont pas fait d’études supérieures. Pourtant, avec un minimum de formation académique, ils ont créé leurs propres entreprises. Rencontre avec de jeunes entrepreneurs qui livrent les secrets de leurs parcours.
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Vikram Hurdoyal : D’éleveur à exportateur de fruits
Il n’est pas un inconnu dans le monde des affaires. Vikram Hurdoyal, directeur de Ocean Tropical Fruits Ltd (OTF), a lancé son entreprise avec seulement le HSC en poche. Aujourd’hui, il est le plus grand exportateur de fruits du pays. Issu d’une famille modeste de quatre enfants, Vikram n’a pu poursuivre des études supérieures par manque de financement. « J’ai étudié jusqu’à la Form V au collège Darwin, à Flacq, puis j’ai fait mon HSC au SSS Shrimati Indira Gandhi, à Quartier-Militaire », raconte notre interlocuteur.
Malgré le fait d’avoir obtenu de bons résultats, il a choisi d’abandonner les études. « Vu que je suis l’aîné de la famille, je pensais que c’était ma responsabilité d’aider mes parents », confie-t-il. Pour ramasser ses premiers sous, il s’est lancé dans l’élevage. Entre-temps, il travaillait dans les champs. « J’ai envoyé ma candidature pour plusieurs postes, en vain. J’ai alors décidé de me mettre à mon propre compte », avance-t-il. Son oncle qui vit à l’étranger lui a appris qu’il y a une grande demande pour les fruits locaux en Europe. « J’ai commencé par l’exportation d’ananas vers l’Italie en 1999 », se souvient-il. Aujourd’hui, OTF exporte quelque 1 000 tonnes de fruits, chaque année. « Avec 40 employés, nous brassons un chiffre d’affaires annuel d’environ Rs 120 millions », indique l’homme d’affaires.
Pour Vikram Hurdoyal, un diplôme est certes un plus pour faire du business. « Mais ce qui compte le plus c’est la volonté et le fait d’avoir une vision. J’avoue que c’est très difficile au début mais il ne faut jamais baisser les bras. Si vous avez la passion du travail, la réussite est inévitable », soutient-il.
Wacila Roomaldawo : Dans la peau d’une maquilleuse
C’est à l’âge de 17 ans que Wacila Roomaldawo a découvert ses compétences en maquillage. « J’ai toujours été passionnée par ce métier. Chaque fois que j’en avais l’occasion, je maquillais mes sœurs et mes cousines », raconte-t-elle.
Après la Form V, ses parents et ses amis l’ont encouragée à se lancer dans ce domaine. « Quand ma sœur s’est mariée, c’est moi qui ai fait son maquillage. C’est à partir de là que mes proches m’ont encouragée à lancer mon business », explique-t-elle.
Par ailleurs, selon la jeune femme, faire du maquillage est plus rentable que de rester à la maison avec des certificats en poche. Toutefois, il ne suffit pas d’avoir les techniques de base et la passion pour réussir un maquillage. « Il faut aussi passer par des formations. Ainsi, en 2013, j’ai suivi un cours de quatre mois. Cette formation m’a aidée à me perfectionner », avoue-t-elle. Aujourd’hui, elle dit être fière d’avoir choisi ce métier. « Je fais mon marketing à travers ma page Facebook, Wacila Wass. Je me concentre surtout sur les mariées et les photoshoots », dit-elle.
Elle fait ressortir qu’il y a une concurrence féroce sur ce marché, mais elle dit se démarquer grâce aux prix qu’elle pratique. Le rêve qu’elle tient désormais à cœur est d’ouvrir son propre salon où elle compte offrir une panoplie de services de beauté. « Même sans un SC, une personne peut être son propre patron. Il suffit d’avoir la tête sur les épaules et de se focaliser sur son objectif », assure-t-elle.
Romy Sanassee : «Travailler pour soi rapporte plus»
Après avoir obtenu son HSC au New Eton College, à Rose-Hill, Romy Sanassee avait un seul objectif : se mettre à son propre compte. Aujourd’hui, son restaurant My Snack, situé à La Colline Commercial Centre, à Candos, Quatre-Bornes, accueille une trentaine de clients par jour.
« La réussite dans votre vie professionnelle n’est pas due au hasard ou à la chance. C’est votre conviction pour le travail, votre patience et surtout vos efforts qui déterminent votre succès », fait ressortir Romy, âgé de 21 ans seulement. Depuis son enfance, Romy a toujours voulu être son propre patron. « Sincèrement, je n’aime pas travailler avec d’autres personnes. C’est ainsi qu’après mes études secondaires, je n’ai pas opté pour un job dans d’autres entreprises », dit-il.
Après avoir fait une étude de marché, le jeune homme constate qu’il y a un grand potentiel pour un service de restauration dans la région de Candos, surtout à proximité de l’hôpital Victoria. « Je savais que créer mon propre business à l’âge de 20 ans ne serait pas aussi facile. Mais avec le soutien de ma famille, j’ai pris le risque et j’ai réussi », dit-il. Il dit recevoir une trentaine de clients par jour. En mai 2018, le snack fêtera son premier anniversaire. « Je suis à la cuisine et parfois à la caisse. Grâce à mes deux employés, je suis capable de gérer », se réjouit notre interlocuteur.
Romy encourage les jeunes à se lancer dans l’entrepreneuriat. « Je connais de nombreux amis qui ont des diplômes mais qui sont toujours en attente d’un emploi. Travailler à son propre compte n’assure pas seulement son avenir, cela permet aussi d’avoir plus de revenus », conclut-il.
Hansa Peelonah Gujadhur : «Faites carrière dans un domaine qui vous passionne»
Cela fait déjà 15 ans que Hansa Peelonah Gujadhur exerce le métier de pâtissière. Pain au chocolat, tarte, massepain, biscuit champagne, napolitaine, puits d’amour ou encore des gâteaux pour les grands événements (anniversaires, mariages, baptêmes) font partie de ses spécialités.
Hansa a abandonné ses études en Lower VI pour offrir des cours de pâtisserie dans des institutions, sous l’égide de plusieurs ministères. « C’est un domaine qui me fascine », fait-elle ressortir. Toutefois, après la naissance de son premier enfant, elle a dû abandonner le métier de formatrice. « C’était difficile de gérer les cours et la famille en même temps », avoue-t-elle. C’est ainsi que l’idée de travailler à son compte lui est venue.
« Avec le soutien de mon époux et d’autres membres de la famille, j’ai construit un bâtiment annexé à ma maison pour la confection de gâteaux », relate-t- elle. Avec un investissement d’environ Rs 600 000, elle a aussi fait l’acquisition d’équipements. Hansa ne regrette pas d’avoir abandonné son travail de formatrice pour se mettre à son compte. « Je peux mieux gérer mon temps et je suis financièrement plus stable », confie-t-elle. Son message aux jeunes : « Faites carrière dans un domaine qui vous passionne ».
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