Depuis l’âge de 12 ans, Prem Khoosy ne vend que la pomme d’amour au Marché central, à Port-Louis. Au fil des années, il est devenu un véritable entrepreneur dans le domaine.
Contrairement à ce qu’on pense, la pomme d’amour n’est pas un légume, mais un fruit. Elle est cultivée à grande échelle à Maurice. Très populaire, la pomme d’amour est très prisée par les Mauriciens. Elle accompagne tous les plats.
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Prem Khoosy est marchand de pomme d’amour depuis 1961. Il n’avait que 12 ans et venait de quitter l’école. Maurice se relevait difficilement des dégâts du cyclone Carol, l’un des plus violents que le pays ait connus.
Le chômage battait son plein. « Des jeunes étaient découragés car ils n’arrivaient pas à trouver du travail. Ceux qui avaient de la chance immigraient vers des pays où l’herbe était plus verte. Pour moi, ma seule planche de salut était de me jeter dans le commerce », dit-il.
C’est ainsi qu’il s’est lancé dans la vente de la pomme d’amour. Au début, il aidait un proche qui lui a appris les rudiments du métier.
Encore jeune, Prem avait déjà le sens des affaires. « J’ai économisé sou par sou pour pouvoir me lancer à mon propre compte » dit-il. En 1977, il a eu un étal au Marché central en location.
Être marchand de pomme d’amour est un véritable travail d’entrepreneur, dit-il. Il achète ses pommes d’amour à la vente à l’encan à Port-Louis, deux fois la semaine, pour les revendre aux consommateurs. À deux heures du matin, il est déjà sur place pour faire ses achats afin de pouvoir accueillir ses premiers clients à 5 heures du matin. Une caisse de pomme d’amour d’environ 20 kg lui coûte entre Rs 800 et Rs 1 000 et qu’il revend à Rs 30 le demi-kilo aux consommateurs. Il pense qu’en dépit d’une légère hausse, la semaine dernière, le prix de la pomme d’amour restera stable jusqu’au mois de décembre.
Prem nous explique que comme tout commerçant, il prend des risques financiers en achetant les caisses de pommes d’amour pour être revendues au détail. « En ouvrant une caisse, on tombe souvent sur des pommes d’amour avariées ou qui sont trop molles pour être vendues et cela représente une perte sèche pour nous », explique-t-il.
Il se plaint que le travail n’est plus comme avant, car la concurrence est de plus en plus rude. Outre les marchands ambulants qui lui mènent la vie dure, il constate une baisse graduelle, d’année en année, au niveau de la vente.
Notre homme indique que les revendeurs de légumes souffrent aussi de la concurrence des restaurateurs qui placent des grosses commandes. « Depuis l’apparition des restaurateurs, on n’a plus de grosses commandes pour les mariages », dit-il.
Prem nous apprend que c’est à travers son métier de revendeur de pomme d’amour qu’il a pu gravir l’échelle sociale. « J’ai pu subvenir aux besoins de ma famille, financer l’éducation de mes enfants et assurer leur avenir », dit-il.
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