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Entrepreneudiat - Yogen Munisany : «Le bazar central n’est plus le point de référence»

Yogen Munisany

Gassen Boutique. C’est l’entreprise familiale dans laquelle évolue Yogen Munisany depuis quelques années. À la base, l’entreprise s’adonne à un commerce au détail mais elle fournit également en gros à plus de 200 marchands à travers l’île. Petite incursion dans la vie de cet entrepreneur.

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Il a choisi de suivre la voie de son père… Celle de se lancer dans le commerce de produits artisanaux. Pourtant, une toute autre destinée pourrait être assignée à ce jeune homme de 30 ans. Détenteur d’un degré en Banking and Investment de l’Université de Maurice et en Finances de l’Institut Charles Telfair, Yogen Munisany aurait pu faire carrière dans le marché financier.

Toutefois, Yogen a fait le choix d’un autre décor. Avec un air détendu, il jongle entre les coquillages et les produits souvenirs dans son stand au bazar central à Port-Louis. C’est sans regrets, mais avec une grande joie au cœur que Yogen a rejoint depuis cinq ans l’entreprise familiale Gassen Boutique.« J’avais plusieurs cartes en main, mais je ne me voyais dans aucun autre domaine que celui-ci ».

À ce titre, Yogen gère l’un des quatre stands que détient la famille au Marché central. Les trois autres sont occupés par le père, le frère et le cousin. Qu’est-ce qu’on y trouve ? Plus d’une quinzaine de types de produits : coquillages, statuettes, dodos, maquettes, bateaux et colliers, entre autres.

Pour s’approvisionner en matières premières et produits finis, Yogen voyage trois à quatre fois par an. Destination : la Thaïlande et l’Indonésie. le jeune homme précise que cela coûte trois fois moins cher d’importer les produits que de les acheter localement. Yogen importe cinq à six différents types de modèles, à la raison de 1 000 pièces par modèle. « Les touristes adorent des objets créatifs. Je dois donc constamment chercher de nouveaux produits », souligne-t-il.

Un secteur à la traîne

Cependant, Yogen précise que malgré le nombre de stands que sa famille détient, le commerce au détail des produits artisanaux n’est plus rentable comme il l’était auparavant. Jadis connu comme le point de référence de la capitale et fréquenté par bon nombre de touristes, le bazar central est maintenant devenu un « point mort », déplore le jeune homme. « S’il y a environ une dizaine de visiteurs par jour, un ou deux seulement achèteront un produit. De ce fait, nombreux sont ceux qui sont obligés aujourd’hui de plier bagage », fait-il ressortir.

Yogen est d’avis que le problème vient non seulement d’un manque de communication et de marketing de la part des autorités, mais aussi des hôtels qui agissent comme des boucliers en mettant en garde leurs clients contre les prix exorbitants proposés par des opérateurs. « Dans le passé, ce problème était bel et bien présent, mais ce n’est plus d’actualité », indique-t-il.

Heureusement, dit-il, l’entreprise familiale est loin de se focaliser sur le commerce en détail. Avec plus d’une cinquantaine d’années d’expérience, le père de Yogen s’est fait un nom dans le domaine. D’où le fait qu’il fournit à ce jour des produits finis ou encore des matières premières à plus de 200 marchands : plages, hôtels ou différents marchés de l’île. « Nous sommes probablement les seuls à fournir des produits à un nombre important de détaillants », dit-il avec fierté.

Malgré le fait que le commerce en gros marche plutôt bien, Yogen pense néanmoins à diversifier ses produits. « J’ai l’intention d’ouvrir une boutique qui proposera des produits haut de gamme », dit le jeune homme en guise de conclusion.

 

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