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Entre Rs 300 pour une cigarette et un paquet à partir de Rs 3 000

Des cigarettes saisies.

Les cigarettes ont été classifiées comme articles interdits depuis février 2019 dans les établissements pénitenciers. Toutefois, elles continuent à circuler dans les prisons. Un trafic parfois alimenté par des gardes-chiourmes. Un de ces derniers a été arrêté le 15 septembre dernier avec 200 cigarettes en sa possession.

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Pour contrer le trafic de cigarettes, la cellule de renseignement de la prison de Beau-Bassin a démasqué un agent pénitentiaire. Il s’agit de Kevin Ragaven. En début du dimanche 15 septembre dernier, il a tenté de pénétrer dans l’enceinte avec 200 cigarettes pour effectuer son service de nuit. Il avait dissimulé sa marchandise sous sa ceinture. Il a été arrêté par ses collègues et remis au poste de police de Barkly où il fait face à une accusation provisoire pour « Introducing Prohibited Article in Reform Institution ». 

Cette saisie lève le voile sur les astuces des trafiquants de cigarettes visant à introduire leurs marchandises jusqu’aux détenus. Être en possession de cigarettes en dans les prisons vaut son pesant d’or.  C’est ce que nous confie un gradé de la prison : « Sa ki ena sigaret li kouma enn lerwa dan prizon, sigaret inn vinn enn lüks, prizonnye ki ena sigaret li ena enn bel pouvwar ». Et pour cause, ce trafic rapporte gros. En effet, les prix des cigarettes et des paquets varient selon les différentes prisons de l’île. « Si vous êtes dans les prisons de La Bastille, Phoenix ou Melrose, les cigarettes sont vendues plus cher, car la surveillance y est très stricte. Un paquet de cigarettes commence à Rs 3 000, et une cigarette à l’unité peut se vendre à Rs 300 », explique, de son côté, un officier de carrière. Il ajoute : « Nou veye mem, me selma sigaret la kontign rantre ». Selon lui, à l’époque où les cigarettes étaient autorisées dans les prisons, cela a toujours été une source de trafic et de domination. 

Une monnaie d’échange de valeur

Pour sa part, Ahmed (prénom fictif), qui a purgé plusieurs années de prison à Beau-Bassin pour des délits de vol, confie : « Sigaret ti enn lamone d'échange, bizin ena cash pou prizonnye kapav aste sigaret ek sa ki ena kass, fer dominer. Ena prizonnye mem aksepte vann so lekor, sibir bann seviss seksiel pou gagn sigaret. Mem pou ris enn ler, prizonnye bizin donn kitsoz an retour ». Il ajoute qu’il a côtoyé de nombreux prisonniers non-fumeurs qui possédaient des stocks de cigarettes dans leur cellule. Pour eux, les cigarettes représentaient « la mère de tous les vices », considérées comme un mal nécessaire. « Kondanne ki pa fime li bizin ena sigaret, avek 2-3 sigaret li aste bann prizonnye vilnerab, fer zot amenn ladrog dan prizon kan zot sorti lakour », indique notre interlocuteur.

Pour ceux qui n’ont pas les moyens de se payer des cigarettes à des prix exorbitants dans l’univers carcéral, ils se tournent vers d’autres substituts. Ahmed explique : « Ena pe sey fer sigaret dans prizon. Zot fim fler, zot fim roz, zot fim lerb, tou seki zot gagne, zot pran solisyon netwaye zot fann lor lerb, zot fime, zot gagn enn nissa. Zot fann solisyon parey kouma prepare simik, enn lot lemonn isi la ».

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