Entre larmes et colère - Sheena, l’épouse du défunt : «Mo pa ti atan enn papa donn so ti baba kout sab»

C’est le Talk of The Town depuis jeudi soir à Bord-Cascade, Henrietta. Bhavish Rosun, 22 ans, a été abattu par balle lors d’une intervention policière à son domicile. Son épouse Sheena faisait l’objet de violence domestique ce jour-là et Bhavish n’aurait pas obtempéré aux ordres de la police.

Stupeur et incom-préhension chez les Rosun. Ni les proches et encore moins l’épouse de Bhavish Rosun ne peut expliquer le comportement de ce dernier lors de la nuit fatidique du jeudi  2 janvier. Sheena, l’épouse du défunt, qui s’est confiée à Le Dimanche/L’Hebdo, dit ne pas comprendre comment Bhavish a pu infliger un coup de sabre à son bébé. « Mo pa ti atan enn papa donn so ti baba kout sab », lâche Sheena.

Cette mère de 24 ans dit toujours craindre pour la santé de son bébé âgé d’un an. Dans la journée du vendredi 3 janvier, Sheena avance que l’enfant a subi une première intervention. Tenant le bébé dans ses bras, Sheena ne cesse de répéter que la police a agi de manière correcte. « Zot finn fer zot travay, sinon mwa ek mo zanfan ti pou fini perdi lavi. » Commentant les disputes entre Bhavish et elle, elle explique que ce n’est pas la première fois, mais jamais celles-ci n’avaient atteint un tel degré de violence. Sheena raconte que, dans la soirée du 2 janvier, elle parlait avec la mère de Bhavish. « Mo ti pe dir so mama Bhavish inn vini, inn kas mo somey, depi boner mo pann dormi e Bhavish inn ankoler, li finn dir mo pe koz so koze », dit-elle.

Racontant l’intervention policière, Sheena explique que Bhavish et son frère étaient furieux quant à la présence de la police sur les lieux. La mère de famille explique que son époux et son beau-frère s’étaient montrés réticents, et la police a forcé l’accès. Au même moment, Bhavish a saisi l’aîné, plaçant un sabre sous son cou. « Ouswa twa to mor ou zanfan la mor », menaçait Bhavish.

Sheena dit avoir pu esquiver un premier coup de sabre, mais que son mari s’en est pris à son bébé d’un an. « Mo pa ti atan li pou tap sab koumsa lor mo zanfan. » La mère explique qu’après le lancer de gaz lacrymogène, les policiers sont entrés dans la maison pour l’évacuer avec son bébé.

« Lapolis finn evakye mwa ek mo ti baba, me Bhavish ti touzour dan lakaz avek mo gran garson », explique Sheena. Et d’ajouter : « Bhavish finn esay vinn agres mwa ek mo zanfan, me lapolis finn anpes li ek finn rant dan lakaz pou aret li ek sov mo garson 1 an. » Une fourgonnette de la police a transporté la mère, blessée à la main, et son bébé à l’hôpital.