Les chargés de cours exerçant à temps partiel sur le campus universitaire de Réduit font l’objet d’une enquête menée par Pro VC Planning and Research dans le but de clarifier les qualifications académiques de certains d’entre eux.
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Assistons-nous à un retour du phénomène des « lecturers marrons » à l’université de Maurice (UoM) ? La récente affaire impliquant l’ancien haut fonctionnaire Dass Appadu, qui enseignait à temps partiel sur le campus de Réduit malgré des qualifications académiques non conformes aux normes de l’institution, a incité le conseil d’administration à ordonner une enquête générale. Le but est de vérifier si d’autres chargés de cours sont dans une situation similaire.
Pro VC Planning and Research a été mandaté pour mener cette enquête approfondie. Un rapport est attendu en mai. C’est un membre du conseil d’administration de l’UoM qui, lors d’une réunion le mercredi 27 mars 2024, a proposé de mener ces investigations.
À l’origine, il avait été envisagé de restreindre l’enquête à la Faculty of Law and Management, où Dass Appadu enseignait. Mais après réflexion, il a été décidé d’étendre cette démarche à l’ensemble des facultés du campus afin d’éviter toute perception de ciblage spécifique à une seule faculté. Selon une source proche du dossier à l’université, il pourrait y avoir au moins une cinquantaine de cas de chargés de cours en situation d’irrégularité au sein de la Faculty of Law and Management.
Afin d’assurer la qualité et la conformité académique de son corps enseignant, l’UoM a établi des critères stricts pour les chargés de cours à temps partiel. Les règlements en vigueur stipulent que ces derniers doivent répondre à des exigences précises pour être autorisés à enseigner à l’université.
Tout d’abord, les chargés de cours à temps partiel doivent être titulaires d’un « degree » et d’une maîtrise (« master degree ») délivrés par une institution dûment reconnue par les autorités régulatrices compétentes. Cette exigence garantit que les chargés de cours possèdent le niveau académique adéquat pour dispenser un enseignement de qualité au sein de l’UoM.
En outre, conformément aux règlements en vigueur, toute nomination de chargé de cours à temps partiel doit être validée par le Staff Committee. Cette procédure vise à garantir la transparence et une gouvernance appropriée dans le processus de nomination des enseignants à temps partiel.
« Ces dernières années, l’université a entrepris des démarches pour renforcer ses procédures de recrutement et de gestion des chargés de cours à temps partiel. En mars 2015, la direction de l’UoM a décidé d’ouvrir le système de candidature en ligne pour les postes de chargés de cours à temps partiel tout au long de l’année, ainsi que de décentraliser le processus de recrutement », explique une source.
Elle ajoute que des ajustements mineurs ont été apportés aux procédures, lesquels ont été validés par le vice-chancelier et communiqués aux parties prenantes par le biais de notes internes.
En outre, à la suite d’un rapport de gestion préliminaire émis par la National Audit Office en octobre 2015, l’université a reçu des recommandations visant à renforcer la gouvernance et le suivi des chargés de cours à temps partiel. En réponse, le Staff Committee a décidé que c’est désormais lui qui approuvera toutes les nominations de chargés de cours à temps partiel. De plus, les candidats potentiels seront tenus de présenter une preuve d’autorisation de leur employeur à temps plein pour occuper un poste de chargé de cours à temps partiel.
Ce n’est pas la première fois que les Lecturers de l’UoM se retrouvent dans le viseur des autorités. En 2016, un autre rapport avait révélé que plusieurs chargés de cours occupaient des emplois à temps partiel dans d’autres institutions d’enseignement supérieur sans avoir obtenu l’autorisation de la direction.
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