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Enseignement supérieur: L’UoM se prémunit contre l’ingérence

L’influence de la politique diminuera-t-elle à l’Université de Maurice dans les années à venir ? C’est l’objectif visé par la signature du Magna Charta Universitatum à l’Université de Bologne. L’UoM se retrouve désormais sous la surveillance d’un Observatoire qui fait la promotion des droits fondamentaux des universités. Une simple convention signée à l’Université de Bologne suffira-t-elle à protéger l’Université de Maurice (UoM) de toute ingérence politique ? C’est du moins ce qu’espère Mono Bunwaree, représentant des universitaires sur le Conseil de l’UoM et cheville ouvrière de l’adhésion de l’institution au Magna Charta Universitatum, le vendredi 18 septembre. La signature de cet accord place désormais l’UoM sous le regard du Magna Charta Observatory, qui s’assurera que les engagements pris envers la liberté universitaire et l’autonomie de l’institution soient respectés. Une situation qui a toute son importance, quand on sait qu’à l’origine de cette démarche, il y a eu les tentatives d’ingérence de l’ex-ministre de l’Enseignement supérieur, Rajesh Jeetah, alors que le Britannique Konrad Morgan était le No 1 du campus de Réduit. Mono Bunwaree, présent lors de la signature du Magna Charta Universitatum, avec la vice-chancelière (VC), Romeela Mohee, établit un parallèle avec les conventions signées entre États. « Quand un pays est signataire d’une convention, cela ne signifie pas qu’il la respectera », a déclaré le chargé de cours au Défi Quotidien. « Mais c’est un engagement pris devant certaines des plus grandes universités du monde et cela place l’Université sous leur regard. » Avec les 26 nouveaux signataires (en comptant l’UoM), le Magna Charta Universitatum compte désormais 802 universités membres. « Ce qui importe, c’est que l’Observatoire situé à Bologne pourra attirer le regard du monde universitaire s’il constate des manquements », poursuit Mono Bunwaree. Le Magna Charta Observatory se donne pour mission de dresser un constat du respect des droits fondamentaux des universités. « Un mauvais rapport de l’observatoire embarrasserait les décideurs et alerterait l’opinion publique. Le simple fait de savoir que ce mécanisme existe peut aider énormément », poursuit notre interlocuteur. Dans sa demande d’adhésion, soumise en décembre 2014, l’UoM précise plusieurs choses pertinentes : la garantie de la liberté universitaire, certes, mais aussi « freedom to challenge government policies » et l’autonomie de l’institution. Ces exigences ont été formulées après le départ du Britannique Konrad Morgan, en février 2012. Ce dernier se disait excédé par l’ingérence du bureau du Premier ministre dans les affaires courantes de l’UoM. Plusieurs cas d’ingérence du ministre de tutelle d’alors avaient été rapportés dans la presse. À la nomination de Dev Manraj comme Visitor vers la fin de la même année, le personnel enseignant de l’UoM lui a demandé de recommander la signature du Magna Charta dans son rapport. Ce qui fut fait.
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