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Enseignement supérieur : le plan stratégique bientôt présenté

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Le ministère de l’Enseignement supérieur s’apprête à présenter son plan stratégique national 2025-2035 pour le secteur. Avec la collaboration du Commonwealth of Learning et suivant les conclusions du Higher Education Summit, tenu en juin dernier, le plan final sera bientôt d’actualité.

Le ministère de l’Enseignement supérieur entend transformer le système actuel et le rendre plus accessible. Selon le ministre, le Dr Kaviraj Sukon, des réformes et des changements sont nécessaires pour positionner Maurice comme un véritable pôle du savoir et de la recherche.

Cependant, le ministre ne souhaite pas mener cette réforme seul. Il mise sur la collaboration de l’ensemble des acteurs du secteur. Parmi les dossiers prioritaires est de permettre aux universités présentes à Maurice d’accueillir non seulement les étudiants locaux, mais aussi les étudiants étrangers afin de renforcer la formation du capital humain.

Des étudiants de MCCI Business School
Des étudiants de MCCI Business School

La réforme vise également à améliorer le classement des universités et à favoriser leur contribution à l’économie nationale. Dans le domaine de la recherche, plusieurs accords de coopération ont été signés.
C’est le cas de l’accord conclu entre l’Open University of Mauritius et l’Université de Toamasina, à Madagascar. Il prévoit des échanges entre chargés de cours et étudiants, la réalisation de projets de recherche conjoints, ainsi que l’organisation de cours et de séminaires communs, en présentiel et à distance.

Maurice doit viser l’excellence académique 

Le Dr Dinesh Hurreeram, directeur général de l’University of Technology (UTM), Mauritius, appelle à une transformation profonde du paysage universitaire. Il plaide pour une stratégie axée sur la recherche, l’innovation et les partenariats, afin de positionner Maurice comme un véritable pôle régional d’excellence académique.

Le directeur général de l’établissement, situé à La Tour Koenig, Pointe-aux-Sables, souligne que la mise en place du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Science et de la Recherche a permis à l'ensemble des acteurs du secteur d’exprimer leurs attentes concernant l'avenir de l'enseignement supérieur à Maurice.

« Le Higher Education Summit, qui s'est tenu en juin dernier, a réuni des représentants de l'ensemble du secteur pour discuter de son avenir. Ainsi, la publication du Plan stratégique pour l’enseignement supérieur découle des discussions et des actions, majoritairement consensuelles, menées au cours du sommet », dit le Dr Hurreeram.

Il affirme cependant qu’il y a de nombreuses attentes, mais selon lui, l’essentiel du plan devrait reposer sur la recherche et l'innovation. « La recherche et l’innovation permettront à Maurice de se positionner comme un Education Hub pour la région. Le terme Education Hub est utilisé de manière récurrente dans le secteur depuis près de 20 ans. Cependant, nous semblons maintenant avoir le leadership nécessaire et une vision commune pour y parvenir », est-il d’avis.

Selon lui, le projet de pôle éducatif ne concerne pas seulement les activités qui se déroulent entre les murs des universités ou qui se limitent à la formation des diplômés. « Il s'agit de l’interconnexion des universités avec les organisations des secteurs public et privé pour le développement socioéconomique du pays et de la région. Ce lien, malgré plusieurs initiatives, n'a malheureusement pas été suffisamment solide au fil des ans. Nous avons tous travaillé et continuons de fonctionner en vase clos. Les défis socioéconomiques d'aujourd'hui appellent des partenariats, tant locaux qu'internationaux. L'incapacité à innover, dans tous les secteurs économiques, représenterait une catastrophe pour le pays à très court terme », ajoute le Dr Hurreeram.

Le directeur général de l’UTM souligne que la stratégie pour l'enseignement supérieur devrait fournir un cadre permettant de renforcer le lien entre les établissements d'enseignement supérieur et leurs parties prenantes. « Nous avons trop longtemps attendu que cela se fasse naturellement. L'excellence en recherche et en innovation, ainsi que les partenariats de collaboration, auront des effets multiplicateurs au profit du secteur et du pays. Les universités locales pourraient figurer parmi les meilleures institutions de la région. Les étudiants de toute la région et du monde auront hâte de venir étudier à Maurice. Les chercheurs du monde entier seront enthousiastes à l’idée de collaborer avec leurs homologues mauriciens. L'internationalisation, qui a fait l'objet de nombreuses discussions au cours du sommet, s’opérera naturellement. »

Il souhaite que la stratégie donne au secteur une orientation pour transformer les universités en centres d'excellence à moyen et à long terme. « Cela nécessitera de repenser les modèles de charge de travail universitaire, les modèles de financement de la recherche, les investissements dans les laboratoires et l'équipement, le soutien aux partenariats de collaboration et les cadres politiques pour les étudiants internationaux, entre autres », estime Dr Dinesh Hurreeram.

Une refonte stratégique

Le Professeur Praveen Mohadeb appelle à une refonte stratégique du secteur de l’enseignement supérieur. Il insiste sur la reconnaissance internationale des diplômes comme levier essentiel pour positionner Maurice comme un pôle éducatif crédible et attractif.

Le Chief Executive Officer et Chancellor de la JSS Academy of Higher Education and Research à Maurice, tire la sonnette d’alarme : sans reconnaissance internationale des diplômes mauriciens, les ambitions du pays en matière d’enseignement supérieur risquent de s’effondrer.

Fort de ses 22 années de service au sein de la Tertiary Education Commission, où il a successivement occupé les postes de Financial Controller, Head of Finance Division, Deputy Executive Director et enfin Executive Director, le Pr Mohadeb a poursuivi son engagement dans le secteur éducatif en fondant EDCIL (Educational Consultants International Ltd) après sa retraite en 2013. Il y a exercé comme Executive Director jusqu’à juin 2015.

Aujourd’hui, dans le cadre de la présentation du plan stratégique, il propose une série de mesures pour renforcer la position de Maurice sur la scène académique régionale et internationale :

  • Une campagne de marketing et de promotion plus rigoureuse et intensive pour valoriser le pôle éducatif mauricien
  • Une simplification du cadre réglementaire afin de le rendre plus rationnel
  • La signature d’accords de reconnaissance mutuelle des diplômes avec les pays voisins et au-delà
  • L’invitation et l’incitation à l’implantation d’universités figurant parmi les 1 000 meilleures au monde
  • L’octroi de bourses gouvernementales aux étudiants africains inscrits dans des établissements privés mauriciens

« Pour que l’enseignement supérieur dispensé à Maurice soit mieux reconnu dans la région ou ailleurs, des accords de reconnaissance mutuelle des diplômes doivent être mis en place », affirme-t-il. Selon lui, ces accords sont indispensables pour accroître la crédibilité et l’attractivité des diplômes délivrés localement.

Le Professeur (Dr) Mohadeb insiste également sur la nécessité de faciliter la mobilité académique et professionnelle des diplômés à l’échelle régionale et internationale. Il préconise un renforcement de la coopération bilatérale et multilatérale en matière d’éducation et de formation, ainsi que l’élaboration de protocoles de reconnaissance mutuelle.

Et de conclure : « Si les diplômes offerts à l'île Maurice ne sont pas reconnus à l'étranger, quel que soit les efforts qu’on mettra pour créer un centre éducatif dans le pays, tous les efforts seront vains et on échouera. »

Plan transformateur

Fondateur et directeur de la Rushmore Business School, le Dr Nittin Essoo s’impose comme l’un des architectes de l’enseignement supérieur mauricien. Fort de trois décennies d’expérience, il décrypte les ambitions du Plan stratégique national 2025–2035, qu’il qualifie de « transformateur ». Objectif : propulser Maurice au rang de pôle éducatif régional et mondial.

En 2002, Dr Nittin Essoo fonde la Rushmore Business School, avec son épouse, la Dr Priya Ramluggun-Essoo. Il pose les jalons d’un établissement qui, sous sa direction, n’a cessé de gravir les échelons de l’excellence académique. Ancien élève du collège Royal de Curepipe, il est membre du British Chartered Institute of Marketing et Fellow du Mauritius Institute of Directors. Avec plus de 30 ans consacrés à l’enseignement supérieur, Nittin Essoo a enseigné à l’Université de Maurice ainsi qu’aux universités de Nottingham et de Loughborough au Royaume-Uni. 

Aujourd’hui, il se penche sur le Plan stratégique national pour l’enseignement supérieur, la science, la recherche et l’innovation 2025–2035, qu’il considère comme une feuille de route « audacieuse et transformante ». 

Ce plan, fruit du ‘Higher Education Summit’ et du travail de sept comités nationaux, trace les grandes lignes d’une refonte ambitieuse du paysage éducatif mauricien.

Parmi les axes stratégiques identifiés :

  • Internationalisation : Positionner Maurice comme un pôle régional d’éducation, attirer davantage d’étudiants étrangers et intégrer les standards mondiaux dans les institutions locales.
  • Recherche et innovation : Encourager les synergies entre universités et industries, et promouvoir la recherche intersectorielle dans les domaines prioritaires.
  • Apprentissage inclusif et flexible : Mieux articuler l’éducation et formation techniques professionnelles (EFP), avec l’enseignement supérieur, aligner les cursus sur les besoins du marché et améliorer l’employabilité par des programmes intégrés.
  • Transformation numérique : Intégrer les technologies dans l’enseignement, promouvoir les modèles hybrides et renforcer la littératie numérique à tous les niveaux.
  • Diplomatie scientifique : Utiliser l’éducation comme levier de coopération internationale et positionner Maurice comme une société du savoir influente.
  • Durabilité financière : Réviser le modèle de financement pour garantir accessibilité, qualité et viabilité.
  • Branding et marketing : Promouvoir Maurice comme destination académique, valoriser ses atouts en matière de sécurité, diversité culturelle et excellence.

Le Dr Essoo précise : « Cette stratégie ne consiste pas seulement à ajuster le système, mais à repenser complètement l’écosystème de l’enseignement supérieur pour répondre aux demandes d’un paysage mondial en rapide évolution. » Il ajoute : « Si elle est mise en œuvre efficacement, elle pourrait redéfinir le rôle de Maurice dans l’arène académique internationale et donner à sa jeunesse des compétences prêtes pour l’avenir. »

Un carrefour académique 

Toriden Chellapermal, CEO de la MCCI Business School, souhaite une refonte de l’enseignement supérieur mauricien. Objectif : aligner les formations sur les besoins du marché, renforcer l’attractivité internationale des diplômes et positionner Maurice comme un carrefour académique dans l’océan Indien.

Le directeur général de la MCCI Business School, Toriden Chellapermal, affiche l’ambition de faire de Maurice un pôle régional d’excellence académique. Avec cette vision, il espère que le rapport stratégique soit porteur d’une dynamique nouvelle pour l’enseignement supérieur mauricien.

« Ce rapport devrait offrir une vision claire pour développer un enseignement supérieur de qualité, aligné sur les besoins du marché du travail », affirme-t-il. Au-delà de l’adéquation entre formation et emploi, le CEO y voit un levier pour renforcer la reconnaissance internationale des diplômes mauriciens, encourager l’innovation pédagogique et positionner l’île comme un hub régional de l’éducation.

Toriden Chellapermal espère que le rapport apportera des réponses concrètes à ces problématiques, afin de stimuler l’attractivité du pays auprès des talents internationaux.

Dans cette optique, il propose qu’il y ait des formations spécialisées en phase avec les réalités économiques et environnementales de la région. Tourisme durable, économie bleue, énergies renouvelables : autant de secteurs porteurs que l’établissement souhaite intégrer dans son offre pédagogique.

« Nous pensons également que nous devrions promouvoir des pôles d’excellence dans certaines filières précises, qui permettront d’attirer davantage d’étudiants de la région et de faire de Maurice une destination académique de référence », souligne Toriden Chellapermal. Cette ambition s’appuie sur une solide expérience. Depuis sa création, la MCCI Business School a formé plus de 10 000 diplômés, aujourd’hui en poste à Maurice ou ailleurs. L’établissement propose une gamme complète de programmes - BTS, licences et masters - dans des domaines variés : gestion, marketing, communication, informatique, économie, tourisme, culture et commerce international. Ses partenariats académiques avec l’Académie de La Réunion, l’Université d’Angers et l’Université de La Réunion confèrent une dimension internationale à ses formations. L’école a également lancé un programme innovant en collaboration avec le Stanford Center for Professional Development, axé sur l’innovation, le design thinking et le leadership du changement.

Chaque année, plus de 450 étudiants sont formés à la MCCI Business School, qui délivre 10 diplômes internationaux et affiche un taux de réussite remarquable de 90 % sur les cinq dernières années. Avec cette feuille de route ambitieuse, la MCCI Business School entend jouer un rôle moteur dans la transformation du paysage académique mauricien et faire de l’île un carrefour de savoirs, d’innovation et de rayonnement régional.

MicroCredentials in Higher Education : Cap sur l’excellence et l’employabilité

Flexibles, ciblées et reconnues à l’international, les micro-certifications deviennent un pilier de l’enseignement supérieur mauricien. Le Plan directeur, adopté par le Conseil des ministres du 19 septembre dernier, incarne une vision audacieuse : faire de l’île Maurice, un carrefour mondial du savoir et de l’innovation.

Le gouvernement a donné son accord pour que la Higher Education Commission (HEC) mette en œuvre le Plan directeur sur les micro-certifications dans l’enseignement supérieur. Intitulé « A blueprint on Micro Credentials in Higher Education: From Concept to Execution ». Ce Plan directeur propose un cadre structuré et stratégique pour le développement, la mise en œuvre et la généralisation des micro-certifications au sein des établissements d’enseignement supérieur à Maurice.

Conformément à la vision du gouvernement visant à positionner Maurice comme un pôle mondial de l’éducation, le plan soutient l’innovation dans le domaine éducatif, renforce la préparation à l’emploi et garantit que les micro-certifications soient crédibles, transférables et reconnues à l’échelle internationale.

Les objectifs sont les suivants : (a) assurer la conformité aux exigences réglementaires pertinentes ; (b) promouvoir l’apprentissage tout au long de la vie, permettant aux apprenants de faire des choix éclairés pour entreprendre des micro-certifications à leur propre rythme et dans le lieu de leur choix ; (c) établir une définition nationale des micro-certifications qui détermine la réactivité et la diversité des apprenants, des prestataires d’enseignement supérieur et des employeurs et encourage l’harmonisation entre ces trois parties ; (d) fournir des orientations spécifiques sur les informations critiques et les exigences relatives à toutes les micro-certifications afin de maximiser la transparence et la cohérence ; (e) définir et convenir de principes unificateurs pour tous les acteurs concernés, y compris les prestataires, les employeurs et les apprenants, en vue du développement et de la mise en œuvre des micro-certifications.

Le ministre de l’Enseignement supérieur, Kaviraj Sukon, dira : « C’est l’avenir. Cela permettra aux personnes qui travaillent d’obtenir les compétences spécifiques dont elles ont besoin, dispensées soit par les universités, soit par l’industrie. »

 

 

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