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Enseignement supérieur: graves crises dans les universités publiques

Relations conflictuelles, absence de décision, impairs vis-à-vis de membres du conseil d’administration et démissions successives. Survol des crises internes dans les universités publiques… Les relations troubles entre le management de certaines universités publiques et leur personnel, leur conseil d’administration et les étudiants sont à l’origine de nombreuses crises. Ceux qui connaissent bien l’Université de Technologie de Maurice (UTM), l’Université de Maurice (UoM) et l’Université des Mascareignes (UDM) en savent quelque chose. Deux cadres du campus de La Tour-Kœnig ont porté plainte à la police contre la directrice, Sharmila Seetulsingh-Goorah. La plus récente remonte à la semaine dernière. Un ‘Associate Professor’ a adressé un courrier au ‘Chairman’ de l’institution pour lui faire part d’un accrochage verbal avec la directrice. Celle-ci aurait été mécontente de l’organisation d’un ‘Get Together ‘, qu’elle a annulé. La directrice se défend en expliquant qu’il s’agit « d’allégations non fondées ». Sharmila Seetulsingh-Goorah s’est également fait des ennemis au sein du conseil d’administration. Certains membres lui ont souvent reproché d’être à l’origine de décisions qui n’ont pas été approuvées par le ‘board ». Le président du conseil d’administration, Theeshan Bahorun, mènerait une enquête sur les circonstances qui ont mené à l’altercation entre le ‘Associate Professor’ et la directrice. Sollicité pour une réaction, Theeshan Bahorun a confirmé que cette affaire sera soulevée lors de la réunion du conseil d’administration qui se tiendra cette semaine.

Manquements

Ces relations conflictuelles ont déjà eu des répercussions sur le ‘board’, qui a vu deux démissions en l’espace d’un an. D’abord, celle du Pr. Serge Rivière, en septembre 2015 et plus récemment, celle de Jennifer Webb de Comarmond. Dans les couloirs de l’université, il se murmure que si la situation ne s’améliore pas, d’autres départs ne sont pas à écarter. À l’UoM, c’est une histoire similaire qui se joue : la Vice Chancelière, numéro un de l’institution, est vivement contestée. La University of Mauritius Staff Union (USU), qui regroupe le personnel non enseignant, s’en est remise au Chairman du conseil d’administration, Preeaduth Chitamun, dans une lettre, le 25 janvier. Plusieurs manquements sont reprochés à la Vice Chancelière : la location d’une partie des locaux de l’UoM à Ébène à l’entreprise EON Reality, sans l’aval du conseil d’administration, l’affaire des trois chargés de cours qui ont enseigné à Amity sans autorisation, l’utilisation du Research Fund pour des voyages et la proposition au Pay Research Bureau d’étendre son contrat au-delà des trois ans prévus.
Contactée pour sa version des faits, Romeela Mohee dit : « Je nie toutes ces allégations qui sont sans fondement ». Le numéro un de l’UoM assure qu’elle en apportera la preuve dans les jours qui viennent. Iqbal Sookhroo, président de l’USU, explique la démarche du syndicat. « Notre exécutif a voté pour cette démarche à l’unanimité. Nous avons même approché Jack Bizlall et Ivor Tan Yan pour qu’ils soient nos négociateurs ». Si la direction de l’UoM ne prend aucune mesure, l’USU organisera une marche pacifique devant les locaux du ministère de l’Éducation. Une copie de la lettre au conseil d’administration a été envoyée à l’Icac, au ministère de tutelle et au bureau du Premier ministre. Les controverses entourant la Pr Romeela Mohee font jaser. Mais, certains membres du conseil d’administration prennent sa défense. C’est le cas, notamment, de Vasant Jogoo, qui met en garde contre des cabales internes. « S’il y a des problèmes, c’est en interne qu’il faut essayer de les régler », explique-t-il. Du côté de Camp-Levieux, sur le campus de l’Université des Mascareignes, la situation ne serait pas meilleure. « Il n’y a plus de discipline à tous les niveaux. Aussi bien chez les Manual Workers qu’au niveau administratif, en passant par les étudiants », explique un cadre.

Leela Devi Dookun-Luchoomun: « Il faut trouver des solutions »

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Une semaine après le départ de l’assistant-directeur général, Kanayan Saurty, la situation est toujours au point mort. Celui-ci a démissionné en raison du nombre de responsabilités qui lui incombait, en l’absence d’un « full fledged director ».
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