Enseignant peu conventionnel: sa coupe de cheveux est-elle la cause de son renvoi ?

Il est suspendu depuis en octobre 2015 en raison de sa coiffure. Vishal Singh Balluck n’est plus autorisé à enseigner le français au Mauritius College. Cela après que ce collège privé a adressé une lettre à la Private Secondary Schools Authority réclamant son transfert. L’histoire d’amour entre Vishal Singh Balluck et le Mauritius College (Boys) est bel et bien terminée. Le 24 décembre 2015, l’administration du collège a écrit à la Private Secondary Schools Authority (PSSA) lui demandant de transférer cet enseignant de français vers un autre collège. Cela au motif que ses services (l’enseignant compte 13 ans d’ancienneté) ne seraient plus requis vu la baisse de la population estudiantine du collège. Il reviendrait alors à la PSSA d’informer l’enseignant de sa nouvelle affectation. Le Vacoassien proteste et se dit victime d’abus de pouvoir de la direction, en raison de sa coupe de cheveux jugée peu conventionnelle et inappropriée. Tout commence le 8 octobre 2015. L’administration du Mauritius College convoque l’enseignant à propos de sa coiffure. Vishal Singh Balluck est prié par le recteur et son assistant de revoir sa coupe (à l’Iroquoise). L’enseignant explique n’avoir pu s’exécuter sur-le-champ en raison de l’agenda chargé de son coiffeur. Le 11 octobre, il est de nouveau convoqué, cette fois par le manager, le recteur et son assistant. Deux jours après, un comité disciplinaire est institué pour juger du caractère inapproprié de cette coiffure qui violerait les règlements du collège. « Cela m’a rendu malade. J’ai dû me rendre d’urgence à l’hôpital. Le médecin m’a recommandé deux jours de congé après avoir constaté une hyperglycémie et un rythme cardiaque anormal », confie Vishal Singh Balluck. Le 19 octobre, nouvelle réprimande du comité qui demande à l’enseignant de ne plus se présenter à son poste tant qu’il ne se sera pas conformé à la requête de la direction. Le 26 octobre, Vishal Singh Balluck est suspendu de ses fonctions.

Plainte

L’enseignant porte plainte. « Le Bureau du travail a convoqué les membres de l’administration. En présence de son avocat, elle a présenté le carnet de liaison des élèves contenant les règlements portant sur la tenue vestimentaire des collégiens. Elle soutient que ces règles s’appliquent aussi aux enseignants. Le 24 décembre 2015, l’administration m’a écrit pour m’informer que mes services ne seraient plus retenus pour l’année 2016, vu la baisse du nombre d’élèves. Il reviendra à la PSSA de m’informer de ma nouvelle affectation », expliquait Vishal Singh Balluck à l’antenne d’Xplik ou K, jeudi dernier. Selon l’enseignant, la PSSA lui aurait demandé de signer sa présence au Mauritius College, le temps qu’il soit casé ailleurs. Le jour de la rentrée, le 8 janvier dernier, l’accès du collège lui sera nterdit. « Depuis le 11 janvier, des clercs et des préposés sont postés devant chaque portail pour m’interdire l’entrée. Ils ont reçu l’ordre de me prendre en photo ou de me filmer dès je me présente au portail », dénonce l’enseignant. Le 2 février, l’enseignant a écrit à la PSSA pour l’informer de sa situation et des pratiques de la direction du collège. Mais à ce jour, il n’a reçu aucune réponse de l’instance régulatrice. « Je ne sais pas si je vais recevoir mon salaire de février », explique l’enseignant. Le Défi Quotidien a sollicité le recteur du Mauritius College pour une réaction. Mais à chaque appel, il était indisponible ou faisait sa tournée dans l’enceinte du collège. Notre rédaction s’est alors tournée vers la PSSA. Mais là aussi, aucune réponse de l’institution régulatrice des collèges privés.