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Enregistrement obligatoire des chiens : une mesure qui divise

Depuis le 1er octobre, une nouvelle réglementation impose aux propriétaires de chiens de faire enregistrer leurs animaux auprès de la Mauritius Society for Animal Welfare (MSAW). Cette mesure s’accompagne de l’installation d’une puce électronique et du paiement de frais de Rs 350 par animal. L’objectif est de renforcer le suivi de la population canine et d’établir un meilleur contrôle sur les chiens errants, un sujet qui suscite régulièrement des débats à Maurice.

Si certains propriétaires se disent favorables à l’initiative, considérant qu’elle permettra d’identifier plus facilement les animaux et de responsabiliser leurs maîtres, la décision ne fait pas consensus. Plusieurs voix estiment que cette obligation soulève de nouveaux problèmes et qu’elle a été mise en place sans réelle préparation.

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Le premier point qui revient dans les critiques concerne la centralisation de la procédure. Pour le moment, l’enregistrement doit se faire au siège de la MSAW à Rose Hill. Pour de nombreux habitants des régions éloignées, se déplacer représente une contrainte importante, surtout lorsqu’il s’agit de transporter plusieurs chiens. Des propriétaires expliquent qu’ils n’ont pas toujours les moyens logistiques ou financiers de se rendre à Rose Hill et que l’absence de points de proximité complique la démarche.

Consciente de cette difficulté, la MSAW a indiqué qu’un plan de décentralisation est prévu afin d’ouvrir d’autres centres dans différentes régions de l’île. Toutefois, aucune date n’a encore été communiquée pour la mise en place complète de ce dispositif. Cette annonce laisse une partie du public dans l’incertitude, notamment ceux qui craignent d’être sanctionnés s’ils ne respectent pas le délai prévu par la loi. Actuellement, les propriétaires disposent de deux mois pour procéder à l’enregistrement.

Les organisations non gouvernementales actives dans la protection animale se montrent également critiques. Elles regrettent de ne pas avoir été suffisamment consultées avant l’entrée en vigueur de la mesure. Selon elles, une concertation avec les associations aurait permis d’anticiper les difficultés rencontrées par les citoyens, et de réfléchir à des solutions adaptées, comme des enregistrements mobiles ou des campagnes régionales. Les ONG estiment que la sensibilisation aurait dû être renforcée en amont, afin d’expliquer clairement les modalités de la nouvelle obligation et ses implications.

Ces réactions montrent que la mesure touche directement le quotidien des familles et alimente les discussions bien au-delà du cercle des propriétaires d’animaux.

Le manque de communication est un autre aspect pointé du doigt. Plusieurs propriétaires affirment ne pas avoir été informés à temps et ne pas connaître tous les détails pratiques liés à l’enregistrement. Certains s’interrogent sur les documents nécessaires, sur la possibilité de payer en ligne ou encore sur la procédure pour les familles ayant plusieurs animaux. L’inquiétude est d’autant plus grande que des amendes allant jusqu’à Rs 100 000 sont prévues en cas de non-conformité.

La rapidité avec laquelle la mesure a été introduite alimente également les critiques. Le texte législatif a été adopté récemment et mis en application sans période transitoire permettant aux propriétaires de s’organiser. Certains estiment qu’un calendrier plus progressif, incluant une phase d’information et de sensibilisation, aurait facilité l’adhésion du public.

 

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