
L’émission « Au Cœur de l’Info », animée par Jane Lutchmaya, a réuni plusieurs acteurs du secteur animalier pour clarifier la mesure d’enregistrement obligatoire des chiens. Autour de la table : Arvin Boolell, ministre de l’Agro-industrie, Sashi Santo et Rishi Gujadhar de la Mauritius Pet Association, ainsi qu’Om Lombard, propriétaire de Zoomania. Une annonce majeure a été faite : les cliniques vétérinaires privées seront bientôt habilitées à proposer le microchipping au même tarif que la MSAW, soit Rs 350.
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En ouverture du débat, le ministre Arvin Boolell a tenu à rappeler que la décision d’enregistrer les chiens « n’a pas été prise sur un coup de tête ». Selon lui, « plusieurs rapports, dont un datant de 2018, recommandaient déjà des mesures pour faire face au problème persistant des chiens errants à Maurice ». Face aux critiques, il estime que « les réactions sont normales lorsqu’il y a un changement », mais souligne que la priorité reste la responsabilisation des propriétaires et la réduction du nombre de chiens errants, une problématique qui a des conséquences concrètes sur « l’hygiène publique, le bruit et la sécurité routière ».
Le ministre a insisté sur la nécessité d’une approche équilibrée : « Il n’y aura pas de sévérité outre mesure. L’objectif n’est pas de punir, mais d’instaurer de la discipline et de la transparence. » Tout en reconnaissant certaines lacunes dans la communication initiale, il a souligné la volonté du gouvernement de collaborer avec les municipalités, les vétérinaires et les ONG. Des mesures de flexibilité sont également envisagées : « La somme de Rs 350 pour le microchipping peut être revue à la baisse, notamment pour les refuges. Nous voulons que cette démarche soit accessible à tous. »
Du côté de la Mauritius Pet Association, Sashi Santo a salué la mesure, tout en soulignant la nécessité d’un meilleur encadrement. « Le microchipping figurait déjà dans la loi. Ce qui change aujourd’hui, c’est qu’il devient obligatoire. Nous devons aller dans la bonne direction et évoluer en matière de bien-être animal. »
Il reconnaît toutefois que « le manque de communication a contribué à la confusion » et appelle à une pédagogie accrue pour expliquer les bénéfices du dispositif. « Aimer son animal, c’est aussi se montrer responsable et discipliné. En ce qui concerne le sauvetage d’animaux, il est grand temps d’y mettre de l’ordre car dans certains cas, les abus persistent. Il faut un système où la prise en charge et la gestion des donations sont centralisés pour un meilleur contrôle », affirme Sashi Santo.
Ce dernier propose également la création d’un comité de gestion des dons et la mise en place d’un sanctuaire national, distinct des refuges actuels. Il insiste sur la nécessité de revoir le fonctionnement du secteur des éleveurs : « La ‘pet industry’ est une véritable industrie. Nous devons nous inspirer des bonnes pratiques, notamment celles en vigueur en France », explique-t-il. Et d’accentuer sur la problématique des éleveurs illégaux et des races interdites qui continuent à circuler sur le marché noir, soulignant le besoin d’un meilleur suivi administratif et d’une formation obligatoire pour les acteurs du secteur.
Prenant la parole à son tour, Rishi Gujadhar, également de la Mauritius Pet Association, a estimé que « le pucage est une décision qui aurait dû être prise depuis longtemps ». Pour lui, cette mesure représente « une étape vers la modernisation du bien-être animal à Maurice ».
L’association prévoit même de soutenir les plus vulnérables, en parrainant certains microchippings et en facilitant le transport des personnes âgées ou à mobilité réduite.
Rishi Gujadhar a aussi soumis plusieurs propositions : prolonger le délai d’enregistrement, créer des parcs dédiés aux chiens, et rendre la formation obligatoire pour les breeders et groomers. Enfin, il appelle à « lever certaines restrictions jugées excessives sur des races spécifiques » et à adopter « une approche holistique du secteur canin ».
Au terme de l’émission, un consensus semble émerger : la nécessité d’un dialogue constant entre autorités, associations et citoyens. Le ministre Boolell a réaffirmé la position du gouvernement : « Le changement est inévitable, mais il doit se faire dans la concertation et le respect. Nous devons protéger nos animaux tout en assurant la sécurité publique. »
Un message partagé par les représentants de la Mauritius Pet Association, pour qui cette réforme doit être l’occasion « d’évoluer vers une société plus responsable, plus solidaire et plus respectueuse du bien-être animal ».

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