Enquêtes des institutions indépendantes - Sir Anerood Jugnauth: «Il n’y aura pas de cover-up»

Il n’y aura pas de cover-up dans les affaires qui sont en cours actuellement. C’est l’assurance donnée par le Premier ministre hier lors d’un dîner présidentiel de la Chinese Business Chamber à l’hôtel Intercontinental, à Balaclava. «Au gouvernement, nous insistons sur la bonne gouvernance, sur la transparence et sur l’intégrité. Il n’y aura pas de cover-up dans les affaires comme cela a été le cas sous le précédent gouvernement. Ces affaires sont d’ailleurs traitées par des institutions indépendantes», a insisté le Premier ministre. Pour sir Anerood Jugnauth, cette année sera celle du décollage économique malgré quelques obstacles et des imprévus : « Nous sommes sur la bonne voie pour nous occuper de l’agenda économique et nous sommes déterminés à améliorer le climat des affaires et éliminer les obstacles. » La vision énoncée l’année dernière prend forme, avec la récente ouverture du corridor aérien entre Maurice et Singapour. Celui-ci permettra de booster le tourisme et offrira de multiples opportunistes pour le commerce, la logistique et les services financiers, entre autres, a déclaré le chef du gouvernement. Il a aussi loué la contribution de la communauté chinoise au développement économique, notamment dans la consolidation des liens entre Maurice et la Chine. De son côté, le Gouverneur de la Banque de Maurice (BoM), Ramesh Basant Roi, a déclaré avoir identifié la source de problèmes dans le secteur financier. Il a expliqué qu’en raison d’un manque d’opportunité de crédits sur le marché domestique, les banques ont prêté à des étrangers. Elles ont aussi accordé des loans en devises à des emprunteurs locaux. Les flux de capitaux ont contribué au financement du déficit extérieur courant au cours de ces derniers huit ans. C’est à ce niveau que le taux de change de la roupie entre en jeu, a ajouté le Gouverneur de la BoM. Et alors que le taux de change de la roupie convient au secteur financier, il n’est pas favorable aux exportations, qui ont pourtant une influence plus importante sur l’économie que le secteur financier. L’année dernière, a poursuivi Ramesh Basant Roi, la Banque de Maurice a permis que soient apportées quelques corrections sur certains marchés pour le taux de change de la roupie. « La gestion monétaire a été comme marcher sur la corde raide afin que les deux secteurs sortent gagnants. C’est devenu un défi permanent, surtout quand la Banque de Maurice doit financer les paiements d'intérêt de plus de Rs 1 milliard annuellement en termes de gestion de liquidités », a confié le Gouverneur de la Banque centrale. « La moindre perturbation dans le secteur bancaire peut dérégler tout le système. Une conduite responsable est nécessaire », a-t-il averti. Ramesh Basant Roi a aussi axé une partie de son intervention sur les valeurs : « Au-delà de tout, il y a un élément clé qui guide notre société sur la voie de la prospérité économique. Cet élément est souvent pris pour acquis et, parfois, ignoré comme indigne d’attention. C’est ce que nous appelons les valeurs de la société. Ce n’est pas une matière inscrite dans les manuels d’économie… Un grand nombre de personnes intelligentes parmi nous vivent dans un monde imaginaire. Ils ont oublié les fondamentaux sur lesquels on construit une compagnie solide, un portefeuille durable d’investissements. Le secret de la réussite a toujours été de lire, d’écrire, de faire des maths, de fréquenter les églises, les mosquées, les pagodes et les temples, l’état de droit et la bonne gouvernance », a-t-il souligné.