Avant de se prononcer sur le « Request for Arrest » de l’Icac, le bureau du Directeur des poursuites publiques souhaite avoir davantage de détails sur les éléments à charge recueillis contre Me Rex Stephen. L’Icac reproche à l’avocat de Peroomal Veeren d’avoir enfreint la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act.
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La police ne donnera pas son feu vert de sitôt à l’Independent Commission against Corruption (Icac) pour l’arrestation de l’avocat Rex Stephen. L’institution dirigée par Navin Beekary entend inculper le conseil légal du caïd Peroomal Veeren ainsi que son clerc Sheikh Nawaz Aboobaker Ibrahim, pour avoir enfreint les articles 14 et 15 du Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act (FIAMLA).
Peu après avoir réceptionné deux Requests for Arrest vendredi dernier, les Casernes centrales ont transmis cette requête au bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) pour un avis légal. Il ressort dans les milieux proches de l’Icac que le bureau du DPP ait exigé davantage de détails sur les éléments à charge réunis contre les deux suspects. Une décision devrait intervenir d’ici la fin de cette semaine.
Étude perquisitionnée
L’équipe de Navin Beekarry reproche à Me Rex Stephen et à Sheikh Nawaz Aboobaker Ibrahim d’avoir accepté Rs 1,5 million cash de la part d’intermédiaires du condamné le mois dernier. Plus exactement pour avoir négligé de connaître l’identité de ces derniers ainsi que la provenance de ce pactole, dont un tiers est destiné à l’appel de son client – cerveau présumé dans l’affaire des 157 kilos d’héroïne saisis en mars – contre sa condamnation à 34 ans de prison pour trafic de drogue.
Me Rex Stephen s’est présenté à l’Icac vendredi dernier, accompagné de l’avocat Gavin Glover, après avoir appris que son clerc avait été cuisiné durant la semaine précédente. Il a reconnu qu’il ne s’est pas plié à la FIAMLA, mais qu’il comptait faire un Suspicious Transaction Report auprès de la Financial Intelligence Unit (FIU). Il a aussi promis de restituer le demi-million de roupies qu’il a pris pour travailler sur l’appel de Peroomal Veeren.
Peu après l’interrogatoire de l’avocat, l’Icac a perquisitionné son étude, mettant la main sur les Rs 748 000 en différentes coupures censées être sous la garde de son clerc. Or, la clé de l’armoire dans laquelle l’argent avait été placé était en sa possession. Sheikh Nawaz Aboobaker Ibrahim a été de nouveau interrogé, tout comme un troisième protagoniste ayant perçu une partie de l’argent de Peroomal Veeren.
Patrimoine passé au crible
Le patrimoine du caïd continue à être passé au crible avec l’interrogatoire de Marie Christelle Isabelle Bibi, née Labonne, mardi, sur les biens qu’elle a accumulés depuis qu’elle rend visite à ce dernier. Assistée de l’avocat Zakir Mohamed, elle a été confrontée aux documents saisis à son magasin et chez sa tante Annette Gooljaury quant à l’acquisition d’un appartement à Flic-en-Flac. Elle sera de nouveau entendue mardi prochain, notamment sur le Malgache qui fournit en produits Made in Thaïland son magasin, qui ne s’ouvre qu’une fois la semaine.
Un black-out complet est de rigueur à l’Icac et les photographes de presse sont refoulés devant son QG. Surtout depuis qu’un document pris en photo a été publié dimanche par un hebdomadaire. Entre-temps, l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu) poursuit tranquillement l’interrogatoire de Navind Kistnah.
L’intermédiaire présumé de Peroomal Veeren dans l’importation des 157 kilos d’héroïne évalués à Rs 2,4 milliards continue de détailler son premier voyage, à Londres, avec Shahebzada Azaree un des directeurs de Gloria Fast Food.
Mardi, aux Casernes centrales, Navind Kistnah a été confronté au camionneur Keshwin Manish Seewoochurn, soupçonné de faire partie du réseau mis en place par Peroomal Veeren. Il a identifié le camionneur comme celui qui était venu récupérer des engins de chantier remplis de drogue et importés d’Afrique du Sud sur les instructions de Peroomal Veeren.
Habitant Plaisance, Rose-Hill, Keshwin Manish Seewoochurn est un ancien dealer qui a fait la connaissance du caïd lorsqu’il a purgé une peine de prison. Il est monté en grade dans son réseau durant ces dernières années. Il se servirait des cartes d’identité de personnes du troisième âge pour acheter des téléphones et des cartes SIM destinés à être utilisés par Peroomal Veeren et ses contacts.
Keshwin Manish Seewoochurn sera interrogé ce mercredi 10 mai sur les accusations de Navind Kistnah, en présence de l’avocat Sailesh Seebaruth. L’interrogatoire de l’habitant de Petite-Rivière se poursuivra en fin de semaine. Il sera assisté de Mes Rama Valayden et Neelkanth Dulloo.
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