Le directeur des poursuites publiques a demandé à la police d’approfondir l’enquête sur la mort de la styliste Vanessa Lagesse, en mars 2001. Et le Central Criminal Investigation Department (CCID) s’apprête à auditionner Bernard Maigrot. En début de la semaine prochaine, il est attendu aux Casernes centrales. Il sera appelé à fournir de nouvelles précisions et explications à une cellule spéciale du CCID.
La Special Cell du CCID, qui a réceptionné le dossier de cette affaire a déjà examiné une nouvelle fois les rapports scientifiques. Il y a les prélèvements sur une corde à linge, qui avait été utilisée pour étrangler Vanessa Lagesse et un morceau de tissu, utilisé pour nettoyer les traces de sang sur les lieux.
Les enquêteurs comptent confronter Bernard Maigrot aux éléments dans le nouveau rapport ADN, qui confirme sa présence sur les lieux du drame. Vanessa Lagesse, 36 ans, avait été assassinée dans la nuit du 9 mars 2001, dans son bungalow à Grand-Baie. Vingt-et-un ans après, les proches de la défunte styliste, sont toujours dans le flou. L’autopsie avait conclu qu’elle avait été cognée contre un mur et qu’elle avait eu la nuque brisée. Elle avait ensuite été trainée sur le sol à l’aide d’une corde à linge avant d’être placée dans sa baignoire.
Il sera convoqué la semaine prochaine par le CCID"
Un mois après le drame, en avril 2001, Bernard Maigrot avait avoué le crime. Mais il avait ensuite fait état d’aveux extirpés sous la contrainte, lors d’un interrogatoire par l’équipe de feu Hurrydeo Raddhoa, patron de l’Homicide Squad à cette époque. Dans les couloirs du CCID, les hommes de l’adjoint au commissaire de police Heman Jangi laissaient entendre qu’un plan de travail a été établi. Les enquêteurs s’attèlent depuis la mi-semaine à préparer la liste des questions et les éléments qu’ils utiliseront pour confronter Bernard Maigrot lors de son audition.
Parmi les éléments : le rapport ADN du Dr Christian Doutremepuich d’un laboratoire de Bordeaux, en 2010. Certains éléments nécessiteraient des éclaircissements, selon des sources proches du dossier. D’ailleurs l’ADN de Bernard Maigrot avait été trouvé sur les lieux du crime.
Deux rapports scientifiques
Environ huit ans après le drame, une équipe du Forensic Science Laboratory avait sollicité l’expertise d’un laboratoire français à Bordeaux. Des tests pour examiner l’ADN sur des prélèvements et des pièces à conviction avaient été effectués. Parmi il y avait les vêtements de Vanessa Lagesse. Pour des besoins de comparaisons, le laboratoire français avait réclamé des échantillons d’ADN de Bernard Maigrot une année plus tard, soit en décembre 2009. Mais des actions légales avaient été entamées par Bernard Maigrot qui s’y opposait. L’apport d’un autre laboratoire français avait alors été réclamé pour des examens d’ADN. Mais les conclusions n’ont pas été d’une grande aide jusqu’ici pour les enquêteurs.
Ces mêmes objets recueillis sur la scène du crime avaient été ensuite envoyés à un laboratoire britannique, en 2011. Entretemps, le dossier de l’affaire était au bureau du directeur des poursuites publiques et des requêtes étaient envoyées à la Major Crimes Investigation Team pour approfondir des détails. Les pièces à conviction demeurent au Forensic Science Laboratory à Réduit. Ces analyses avaient conclu qu’il y avait l’ADN d’une tierce personne sur les lieux. Ce prélèvement n’a pu être associé à une personne jusqu’ici. Après vingt-et-un ans, le mystère reste entier.
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