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Enquête judiciaire sur le drame de GRSE - Le skipper : « J’ai insisté pour qu’ils portent les gilets »

La séance de l’enquête judiciaire sur le drame de Grande-Rivière-Sud-Est a été marquée, le mardi 11 octobre, par le témoignage du skipper Louis Hayward Marie. Il a maintenu avoir insisté pour que ses passagers portent leurs gilets de sauvetage, mais ils auraient refusé.

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Louis Hayward Marie, âgé de 58 ans, est le skipper qui pilotait le bateau Luv lorsque celui-ci a chaviré, le 8 juin, à Grande-Rivière-Sud-Est (GRSE). Le drame a causé la mort de quatre personnes, dont deux enfants. Le skipper avait été arrêté puis provisoirement inculpé d’homicide involontaire. Cette accusation provisoire a été rayée.

Lors de son témoignage dans l’enquête judiciaire présidée par la magistrate Navina Parsuramen, au tribunal de Flacq, le skipper a indiqué avoir embarqué 15 passagers le jour fatidique. Il devait leur faire visiter la cascade de GRSE, avant de se rendre à l’île-aux-Cerfs.

Déséquilibre à bord

Il a maintenu avoir montré les gilets de sauvetage aux passagers dès qu’ils sont montés à bord, en leur demandant de les enfiler. Le skipper a soutenu avoir insisté mais ces derniers auraient fait fi de ses instructions. Il avance qu’il y avait, au total, 18 gilets de sauvetage à bord.

« Les passagers m’ont demandé de venir les récupérer à 16 heures. Or, ce n’est que vers 16 h 45 qu’ils se sont pointés au lieu de rendez-vous. » Selon Louis Hayward Marie, au son de leur voix et vu leur comportement, ils paraissaient éméchés. Sur le chemin du retour, il aurait de nouveau insisté pour qu’ils enfilent leurs gilets, mais en vain.

« La mer était quelque peu agitée, avec des vagues, mais elle était praticable. À 300 mètres de la terre, le bateau a tout à coup perdu l’équilibre après que les passagers qui se trouvaient à gauche se soient mis sur le bord droit. Zot inn fer bato-la debalanse net. » Le skipper a précisé que tous les passagers se sont retrouvés d’un seul côté de l’embarcation, ce qui a causé le chavirement.

Louis Hayward Marie a indiqué que la zone où le bateau a chaviré était boueuse. Il a ajouté que des personnes sont restées en dessous de la coque. Le skipper était également coincé, mais il a affirmé avoir réussi à s’extirper de la boue et à regagner le bateau. « Le drame s’est joué en une fraction de seconde. Je n’ai rien pu faire. Je ne sais pas pourquoi ils se sont mis debout », a-t-il lancé.

Il a relaté comment il a aidé à secourir les passagers tombés à l’eau, en attendant l’arrivée des secours. Le skipper a ensuite été conduit au poste de police.

Louis Hayward Marie, qui compte 45 ans d’expérience en mer, a affirmé qu’il n’y a aucune loi qui lui permette d’obliger les passagers à enfiler les gilets de sauvetage. En revanche, il a souligné qu’il portait le sien. « C’est regrettable que les passagers n’aient pas suivi mes instructions. Je n’ai, à aucun moment, négocié de virage ou accéléré. Pa ti ena kontour nanye. Mo pann akselere. Avek sa moter-la pa kapav akselere sa… »

Par ailleurs, le caporal Ubharam de la police du tourisme dit avoir soumis le skipper à un alcotest après son arrestation. L’exercice avait révélé que Louis Hayward Marie avait 20 mg d’alcool dans le corps, la limite autorisée étant de 23 mg. Or, selon la Tourism Authority Act, un skipper en service ne devrait pas avoir d’alcool dans le sang. Chose que l’officier dit ignorer, car il avance avoir effectué l’exercice de contrôle selon la Road Traffic Act. La prochaine audition est prévue le 17 octobre.

L’enquête judiciaire a été ouverte le 17 juin par le Directeur des poursuites publiques (DPP). Le drame avait causé la mort du constable Chetalsing Mungur, 30 ans, de son fils Navish, sept mois, de la policière Urmila Mewa, 25 ans, et de Vagish Shamloll, quatre ans.

Le bureau du DPP est représenté par Me Pravin Harrah. Les policiers présents sur le bateau sont représentés par Me Viren Ramchurn. Me Chetan Baboolall, lui, tient un watching brief pour le skipper Louis Hayward Marie.

 

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