N.D. M, une habitante de la route Bois Chéri, à Moka, a été appelée à la barre le lundi 7 décembre 2020 dans le cadre de l’enquête judiciaire sur la mort de Soopramanien Kistnen. Cette amie proche du défunt dit avoir été en communication avec lui pour la dernière fois le vendredi 16 octobre 2020.
«Li ti enn dimounn zovial. Li pa ti enn dimounn pou swiside. Li ti kont swisid. Tou letan li ti dir tou problem ena solution. » Propos de N.D.M en cour de district de Moka le lundi 7 décembre 2020. Cette esthéticienne de 45 ans dit être l’amie proche de Soopramanien Kistnen. Elle affirme que la dernière fois où elle a été en communication avec lui remonte au vendredi 16 octobre 2020. Soit deux jours avant que le cadavre carbonisé du quinquagénaire soit retrouvé dans un champ de canne à Telfair, Moka.
En cour, N.D.M a raconté qu’elle a rencontré Soopramanien Kistnen en octobre 2019 durant la campagne électorale dans le cadre des législatives de novembre de cette année-là. C’est en janvier et février 2020 qu’ils auraient été fréquemment en communication.
Cependant, c’est uniquement le frère de la victime qui était au courant de leur relation. « Nou ti kamarad pros. Nou ti abitie sorti al manze dan enn restoran Ébène », a-t-elle dit en cour. Elle a ajouté que le défunt avait pour habitude de venir à son salon de beauté pour faire son pansement à la suite d’une intervention chirurgicale qu’il avait subie le 28 août 2020. Elle a précisé qu’elle lui avait dit de prendre soin de lui, car elle savait qu’il était diabétique.
Deux cellulaires éteints
La quadragénaire soutient que c’est le vendredi 16 octobre 2020 qu’elle a été communication avec Soopramanien Kistnen pour la dernière fois. Il l’avait appelée vers 13 h 50 et 14 h 50 pour prendre de ses nouvelles. Mais selon ses dires, elle n’avait pas pu lui parler car elle était dans l’autobus. Elle a souligné qu’elle l’avait alors informé qu’elle le rappellerait plus tard.
N.D.M avance que lorsqu’elle l’a rappelé vers 17 heures, ses deux téléphones portables étaient éteints. Deux jours plus tard, soit le dimanche 18 octobre 2020, elle recevra un appel du frère de Soopramanien Kistnen l’informant que le cadavre de ce dernier avait été découvert dans un champ de canne à Telfair.
Elle a affirmé en cour qu’elle n’était au courant d’aucune transaction que le défunt faisait, ni de ses activités professionnelles. Elle a ajouté qu’il lui parlait uniquement de sa famille. Elle a concédé qu’elle trouvait en effet étrange que Soopramanien Kistnen n’ait pas parlé d’elle à sa famille.
D’autres témoins entendus
Deux autres témoins ont été entendus le lundi 7 décembre 2020 : Jean Michel Marday et le sergent Moosafeer. Le premier nommé, qui est un agent de sécurité employé par une société privée, a pour tâche de surveiller les champs de canne longeant la route entre Bagatelle et Verdun.
Le gardien a affirmé avoir, le samedi 17 octobre 2020, vu une partie des champs brûlée alors qu’il passait à bord d’un véhicule. Il a toutefois soutenu qu’il n’est pas descendu pour vérifier, préférant alerter son supérieur par téléphone. Il a déclaré qu’il n’y avait plus de fumée et que ce n’était qu’une infime partie qui avait pris feu, d’où sa décision de ne pas alerter la police.
De son côté, le sergent Moosafeer a confirmé que c’est lui qui a trouvé une paire de ciseaux sur les lieux. Selon lui, il y avait des traces de sang sur les lames. Étant un des policiers à se rendre en premier sur le lieu, il a décrit l’état du cadavre.
Il a aussi évoqué la présence d’un sac près du corps qui n’a cependant pas été retenu comme pièce à conviction. Il a avancé qu’un autre policier s’en était peut-être chargé. Fort de son expérience, le sergent Moosafeer se dit surpris que cette affaire ait été traitée comme un cas de suicide après l’autopsie.
La magistrate et les avocats se rendent sur les lieux
Ce mardi 8 décembre 2020, la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath ainsi que les hommes de loi se rendent à Telfair, Moka, pour une visite des lieux à l’endroit même où le cadavre de Soopramanien Kistnen a été découvert.
Objets remis à la police : des analyses de la peinture recueillie sur les lieux attendues
Rama Valayden et Sanjeev Teeluckdharry, les avocats de la famille de Soopramanien Kistnen, se sont rendus dans les locaux de la Major Crime Investigation Team aux Casernes centrales le lundi 7 décembre 2020. Raison : ils ont remis aux enquêteurs une paire de gants, un sac en plastique et des fragments de peinture de couleur rouge qu’ils disent avoir trouvés non loin du lieu du drame après une battue menée à Telfair, Moka, le dimanche 6 décembre 2020.
Ces traces de peinture ont été retrouvées sur un rocher, non loin de l’endroit où le cadavre carbonisé du quinquagénaire a été découvert. Cela pourrait expliquer la présence d’un véhicule de cette couleur dans les parages. Des analyses de ces traces de peinture sont attendues afin d’en déterminer la provenance.
Les hommes de loi estiment que les objets qu’ils ont trouvés sont des pièces à conviction qui doivent être versées au dossier. Ils estiment qu’ils pourraient avoir un lien direct avec la mort de l’activiste. Selon eux, les recherches d’indices sur place n’auraient pas été faites convenablement. Les limiers prévoient également de redescendre sur le lieu de la découverte macabre pour une nouvelle battue.
La mort de l’habitant de Montagne-Ory, dont le cadavre calciné avait été découvert dans un champ de canne le 18 octobre, suscite beaucoup d’interrogations. En parallèle à l’enquête policière, l’enquête judiciaire ouverte devrait permettre d’y voir plus clair et de comprendre ce qui s’est passé.
La veille de la découverte de son cadavre, l’homme n’avait donné aucun signe de vie. Son cellulaire avait été éteint dans l’après-midi, ce qui avait éveillé les soupçons de sa famille. Ce jour-là, Soopramanien Kistnen, qui était un homme d’affaires, avait rendez-vous avec un dénommé Ravi pour des négociations d’argent aux alentours de Réduit.
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