Enquête judiciaire sur le décès de Soopramanien Kistnen - Parsuramen Arian : «Relasyon ant Kaya et Yogida Sawmynaden ti deteryore»

Parsuramen Arian dit avoir constaté que la relation entre Soopramanien Kistnen et le ministre Yogida Sawmynaden s’était détériorée. Toutefois, il dira ne pas savoir quand les choses ont-elles tourné au vinaigre. L’habitant de Telfair témoignait, le mercredi 9 décembre 2020, dans le sillage des travaux de l’enquête judiciaire sur la mort de l’hommes d’affaires Kistnen.

Lors de son témoignage, Parsuramen Arian, alias Sivom, a décrit sa relation avec Soopramanien Kistnen, Kaya pour les proches. Il le connaissait pour l’avoir côtoyé durant des années alors qu’ils étaient des agents politiques. Ils se rencontraient une ou deux fois par semaine. Ce n’est qu’après l’intervention chirurgicale de Soopramanien Kistnen, fin août 2020, qu’ils se voyaient tous les jours. « Toulezour nou ansam, li ti kouma enn frer. Apre so loperasyon, toulezour li ti kot mwa », dit-il. 

Répondant aux questions de Me Rama Valayden, Parsuramen Arian a soutenu que son ami Kaya était « le bras droit » du ministre Yogida Sawmynaden qui était, d’ailleurs, en contact régulier avec lui. Cependant, le témoin déclare avoir remarqué que cette entente avait tourné au vinaigre. Cela après qu’il a appelé le ministre pour l’informer que Kaya avait subi une intervention chirurgicale et qu’il était admis à l’hôpital Victoria, Candos. Parsuramen Arian souligne que Kaya n’avait pas apprécié qu’il ait informé le ministre Sawmynaden et lui en avait fait le reproche. 

Le témoin Arian dit aussi être au courant que son ami était endetté et qu’il souhaitait obtenir un rendez-vous avec le Premier ministre, Pravind Jugnauth, pour lui faire part de ses doléances. Il soutient qu’une semaine avant la disparition de son ami, ils avaient rencontré un dénommé Sanjay, employé au bureau du Premier ministre, pour avoir un rendez-vous. 

Parsuramen Arian est aussi revenu sur les événements précédant la disparition de Kaya. La dernière fois qu’il dit l’avoir vu remonte au 16 octobre 2020. Le défunt est arrivé chez lui aux alentours de 8 heures. Soopramanien Kistnen lui avait informé dit qu’il devait se rendre à Rose-Hill vers 13 heures. Toutefois, il ne lui avait pas donné plus de précisions sur le motif de cette sortie, mais lui avait demandé de l’accompagner. « Li pann dir ki randevou li ti ena me linn dir li pou vini ver 3 zer ». Le témoin dit n’avoir pas voulu accompagner son ami, car il avait sommeil à l’heure où Kaya l’avait réveillé pour qu’il l’accompagne à Rose-Hill. C’était la dernière fois qu’il le voyait. 

« Ant 15 ek 18 h, monn sonn li 10 fwa, li pann pran. Premye kou telefonn la ti pe sone me li pa ti pe reponn. Apre telefonn la ti teign », a ajouté Parsuramen Arian. Il dira que c’est dimanche le 18 octobre 2020 qu’il a appris qu’un corps calciné avait été découvert dans un champ de canne à Telfair. Il dit n’y avoir pas prêté attention dans un premier temps. Ce n’est que quand un policier lui a donné des détails sur le cadavre qu’il a pressenti que c’était son ami Kaya. 

Parsuramen Arian maintient que son ami Kaya ne se serait jamais suicidé, « Li solid li apre li per lamor. Linn pass par boukou sityasion difisil. Li pa pou al fer enn zafer koumsa… »

Sachunanda Narainsamy Arian, alias Nanda, le frère de Parsuramen, abonde dans le même sens. Soopramanien Kistnen ne se serait jamais suicidé. Nanda Arian dit avoir appelé Koomadha Sawmynaden le samedi 17 octobre 2020 pour lui demander s’il avait une idée où se trouvait Kaya. Mais, selon le témoin, Koomadha Sawmynaden lui a répondu que Kaya lui avait dit qu’il avait un rendez-vous à proximité du bâtiment de la commission anticorruption où un 4×4 blanc l’attendait. Nanda Arian dit ne pas être au courant des problèmes de son ami. 

Des versions contradictoires sur le trajet du défunt

La magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath a ordonné à ce que des arrangements soient faits pour le visionnage des enregistrements des caméras Safe City en cour ce jeudi 9 décembre 2020. Cela fait suite au témoignage du constable Abeeram, affecté à la Safe City Control Room, à Ebène, et celui du sergent Yerukunondu de la brigade criminelle de Moka.  En sus, les caméras Safe City ont dévoilé le dernier trajet de Soopramanien Kistnen.

Le sergent Yerukunondu a déclaré avoir visionné les images des caméras Safe City le 26 octobre 2020. Ces enregistrements en date du 16 octobre montrent Soopramanien Kistnen sortant de la maison de la famille Arian à Cité Telfair et marchant en direction d’un abribus en face du collège Mahatma Gandhi Institute, à Moka. Cependant, le sergent dit l’avoir perdu de vue après que l’homme d’affaires a quitté le champ de canne. Selon le sergent, seules deux caméras couvrant ces régions étaient opérationnelles.  

Or, le représentant du bureau du Directeur des poursuites publiques, Me Azam Neerooa devait le contredire. Il a confronté le sergent à un rapport signé par l’assistant surintendant de police (ASP), Vikash Seeburruth, de la Major Crimes Investigation Team (MCIT). Ce rapport fait état que des images Safe City montrent la victime quittant Telfair à 11 h 30 et prenant place à bord d’un autobus en direction de Rose-Hill. « I did not see the deceased boarding a bus as it was not within my vision », a déclaré le sergent Yurukunondu.     

D’autre part, le constable Abeeram a été sommé de revenir, ce jeudi 10 décembre 2020, avec des enregistrements des caméras Safe City démontrant les mouvements de Soopramanien Kistnen. Le constable a informé la cour que les images sont préservées pendant 30 jours. Or, la cour n’a pas manqué de lui faire la remarque qu’il avait lui-même affirmé que le constable Manoovalloo de la MCIT est venu, le 19 novembre 2020, visionner les images datant du 16 octobre 2020. Qui est donc plus d’un mois après.