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Enquête judiciaire : pleins feux sur l’origine des «Kistnen Papers» 

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L’ex-agent du MSM Soopramanien Kistnen en avait assez d’être exploité par des politiciens. C’est pour cela qu’il avait remis des documents jugés compromettants sur le parti soleil à l’activiste Bruneau Laurette. C’est du moins ce qu’a soutenu ce dernier devant le tribunal de Moka le lundi 8 février 2021 dans le cadre de l’enquête judiciaire. 

Bruneau Laurette était de nouveau à l’avant-plan le lundi 8 février 2021. Il a été entendu au tribunal de Moka dans le cadre de l’enquête judiciaire instituée par le bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) pour faire la lumière sur la mort de Soopramanien Kistnen. Cet ancien agent du Mouvement socialiste militant (MSM) a été retrouvé mort le 18 octobre 2020 dans un champ de canne à Telfair. 

L’activiste Bruneau Laurette  devant le tribunal de Moka lundi.
L’activiste Bruneau Laurette devant le tribunal de Moka lundi. 

L’activiste social a affirmé que c’est le défunt qui lui avait remis les fameux « Kistnen Papers » en septembre 2020. Il a précisé qu’avant que ce dernier lui remette les documents, il l’a croisé à la gare de St-Pierre. Il le connaissait alors uniquement sous le sobriquet de « Kaya ». 

Interrogé sur sa relation avec le défunt par Me Azam Neerooa, Senior Assistant DPP, Bruneau Laurette a répondu : « Mo ti konn li kouma enn konesans. Nou pa ti kotwaye. Mo ti konn li parey kouma mo konn Sanjay Karria (Constituency Clerk de Pravind Jugnauth ; NdlR). » 

Soopramanien Kistnen lui aurait alors demandé de le rencontrer à nouveau pour lui remettre « des documents émanant du bureau du MSM ». Bruneau Laurette dit lui avoir demandé : « Ki fer to pe fer sa ? »

Ce à quoi celui surnommé Kaya aurait, selon lui, répondu : « Yogida inn tro servi mwa ek mo finn fatige avek sa. Pa kapav servi ti dimounn zis pou eleksyon e apre zis so bann kamarad ki manz gro. » 

Un rendez-vous aurait été donné dans le parking du centre commercial de Bagatelle. Le jour J, soit peu après la fête à la commémoration du père Laval, la rencontre a eu lieu comme prévu. « Li ti dir mwa li pa pou kapav servi sa bann dokiman la. Li ti dir mwa pran zot parski li pa kone ki kapav ariv li apre. Li ti dir mwa pran inpe letan reflesi parski sa bann dokiman la kapav kas gouvernnman », a expliqué Bruneau Laurette. 

Après avoir étudié lesdits documents, ce dernier dit les avoir remis à Murvind Beetun de Top FM, vu qu’il avait travaillé avec le journaliste sur le dossier Wakashio. Bruneau Laurette a soutenu que le défunt lui a dit qu’une affaire de terrain a failli coûter à Yogida Sawmynaden sa candidature aux dernières législatives. Il a aussi été question d’une affaire d’investissement dans l’immobilier de luxe. 

Les travaux ont été ajournés à ce mardi 9 février 2021. Cinq témoins sont attendus à la barre, dont le couple Ashvind Kumar et Keshwaree Poonyth, le surintendant de police Vijaycumar Dawon, responsable du projet des caméras Safe City ainsi qu’une hôtesse de l’air.  


Murvind Beetun : «J’ai reçu les documents deux semaines avant sa mort» 

Le journaliste Murvind Beetun  de Top FM.
Le journaliste Murvind Beetun de Top FM.

Murvind Beetun, journaliste de Top FM, a été entendu le lundi 8 février 2021 au tribunal de Moka. Il a révélé avoir reçu les originaux des fameux « Kistnen Papers » des mains de Bruneau Laurette le 1er octobre 2020, soit deux semaines avant la mort de l’ex-agent politique. 

Le journaliste affirme qu’après avoir recherché un avis légal et consulté le directeur de sa radio Balkrishna Kaunhye, il a remis les documents au bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP). C’était le 30 décembre 2020, selon ses dires.  Les documents ont été présentés au tribunal lundi par Noorjahan Zmanay, Senior Legal Assistant au bureau du DPP. S’étalant sur 132 pages, ils sont répartis en trois séries. La première comprend des factures et des reçus. La deuxième des pages Excel portant sur la location de bâtiments. Il y avait aussi un agenda avec des inscriptions sur 25 pages. 

Selon Murvind Beetun, les inscriptions ressemblaient à des « dépenses électorales encourues dans le cadre des législatives du 7 novembre 2019 dans la circonscription numéro 8 (Moka/Quartier-Militaire) ». Sur une page de l’agenda présenté au tribunal, on pouvait notamment lire : « PM input – Rs 1 M, Yogida – Rs 198 000 et Luchmun – Rs 50 000. »

Noorjahan Zmanay, Senior Legal Assistant au bureau du DPP.
Noorjahan Zmanay, Senior Legal Assistant au bureau du DPP. 

Sur une autre page, il était question de trois kilomètres d’oriflammes. À la date du 24 août 2019 de l’agenda, on pouvait lire : « PM input – Rs 300 000. Payment for two containers. Kaya Rs 20 000. » À la date du 25 octobre 2019, il était écrit : « PM – Rs 1 M, Mrs D – Rs 150 000 et Mr Yogida – Rs 300 000. » À la date du 13 novembre 2019, mention est faite de : « Total amount due : Rs 186 000. Kaya – Rs 24 000. » 

Le journaliste dit avoir sollicité Simla Kistnen en vue de voir s’il s’agissait bel et bien de l’écriture de Soopramanien Kistnen sur l’agenda. Celle-ci est venue au rendez-vous, accompagnée de son avocat Me Rama Valayden. Toutefois, la veuve n’a pas été en mesure d’identifier l’écriture. 

Murvind Beetun ajoute qu’il ne faisait « pas confiance à la police, vu la manière dont celle-ci enquêtait à l’époque sur l’affaire ». D’où sa décision de remettre les documents au DPP. 

Grande a été sa surprise de voir les « Kistnen Papers » publiés en une du Mauricien, d’autant que les originaux étaient en sa possession. Il dit avoir fait une déclaration à la police en janvier 2021 après avoir obtenu des « informations » selon lesquelles son directeur et lui-même étaient sur une liste de gens à éliminer. 

Parsuramen Arian : « Kaya ti dir li pe zis rod krak Yogida » 

Parsuramen Arian, aussi connu comme Sivom, a été rappelé à la barre des témoins le lundi 8 février 2021 devant le tribunal de Moka. C’est la troisième fois que cet habitant de Moka de 56 ans est auditionné dans l’affaire. Il a été interrogé par Me Azam Neerooa, du bureau du DPP, sur une déclaration qu’il avait donnée à la police le 14 décembre 2020.  Parsuramen Arian a confirmé avoir dit à la police que son ami Soopramanien Kistnen, qu’il appelait Kaya, 

« ti amerde ki li finn perdi kontra Pomponette ». Il a ajouté que ce dernier lui a raconté « ki li ti pe met presyon lor Yogida akoz enn Tender ki minis-la ti bizin fer li gagne, me ki li pa finn gagne. Li ti dir Yogida li pou al met Case l’Icac. Mo ti demann li si vre li pou al l’Icac ? Li ti reponn mwa non, se zis pou krak Yogida ».

 

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