Enquête de l’ICAC : l’étau se resserre autour de Youshreen Choomka

Développements de taille à prévoir dans les jours à venir dans l’enquête concernant le rôle de Youshreen Choomka à l’Independant Broadcasting Authority. La Commission anti-corruption a déjà établi les contacts avec les deux investisseurs pour enregistrer leur version des faits.

L’Independent Commission Against Corruption (Icac) progresse à grand pas dans le cadre de l’enquête sur l’affaire Youshreen Choomka. Les hommes de Navin Beekarry mettent les bouchées double en vue d’enregistrer la version des faits du docteur ghanéen Jerry Brassfield, CEO de Earth Core Investment et du Sud-Coréen Soo Song Lee, directeur de Kolan Natural Resources Development Company Ltd.

Durant la semaine écoulée, les enquêteurs ont établi un contact avec eux où ils ont échangé des courriers. Des requêtes officielles ont été faites au Dr Jerry Brassfield et à Lee Soo Song pour qu’ils viennent à Maurice donner leur version des faits à l’Icac, documents à l’appui. Dans les couloirs de la Commission, on laisse entendre que les enquêteurs sont prêts à faire le déplacement à l’étranger si les deux protagonistes ne peuvent venir dans le pays.

L’Icac s’intéresse fortement à ces investisseurs étrangers qui étaient venus à Maurice dans le cadre du projet éolien, Wind Power Project. La Commission anti-corruption se penche également sur des câbles optiques d’une valeur de Rs 7 millions qui ont été transférés à la société Rosewood Strategic Investment Ltd, gérée par l’époux de Youshreen Choomka.

Dans le cadre de cette enquête, plusieurs personnes ont déjà été entendues à titre de témoin par les enquêteurs. Le vendredi 13 avril, Lydia Dewdharee représentante locale de la compagnie ghanéenne Earth Core Investment, a indiqué aux limiers que des câbles optiques, destinés à la ferme éolienne du chercheur sud-coréen Soo Song Lee, auraient disparu. Elle aurait déclaré que c’est Youshreen Choomka qui avait agi comme facilitatrice pour l’avancement de divers projets, dont celui d’un parc éolien.

Quelques jours auparavant, des employés de l’Independent Broadcasting Authority (IBA) ont été interrogés dans cette affaire. Durant la majorité des auditions ces deux dernières semaines à l’Icac, les enquêteurs ont obtenu des éléments qui incriminent directement Youshreen Choomka. Selon les données de la Commission, l’ancienne présidente de l’IBA a abusé de sa position dans l’organisme pour ses besoins personnels. Elle aurait aussi abusé de sa position pour envoyer des courriers électroniques aux investisseurs, selon l’enquête à ce stade. Qui plus est, elle aurait joué le rôle de facilitatrice entre les investisseurs et le gouvernement.

Au-delà des retombées du Fact-Finding Committee (FFC) sur Youshreen Choomka, l’Icac a aussi démarré une enquête parallèle sur les allégations où l’ancienne présidente de l’IBA a été nommée directrice de cette même instance. Les enquêteurs ont établi qu’au moment où elle était en charge, Youshreen Choomka aurait changé les procédures pour le profil de candidature au poste de directeur de l’IBA. Ainsi, l’Icac est en présence de documents où les qualifications requises pour le poste de directeur exigent un diplôme en droit au lieu d’un diplôme en communication. Elle aurait changé cela pour faciliter sa propre candidature.