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Enlèvement d’enfant : le chemin de croix d’Isaie Marie pour retrouver son fils de 12 ans

La Mauricienne de 40 ans n’a plus de contact avec son fils depuis deux ans. Cette maman souhaite ardemment retrouver son fils.
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  • L’enfant se trouverait actuellement à Maurice avec son père
  • « Cela fait deux ans depuis que je ne l’ai pas vu », confie la maman désespérée

«Aidez-moi… Cela fait deux ans que je n’ai pas vu mon fils, que je ne l’ai pas pris dans mes bras, que je ne lui ai pas fait de câlin, que je ne lui ai pas fait de bisou… Je ne sais pas s’il va bien, s’il a grandi… je ne sais rien… » Isaie Marie, 40 ans, est une maman désespérée. Depuis deux ans, cette Mauricienne remue ciel et terre pour retrouver son fils, qui aura 12 ans cette année. Elle affirme qu’il a été enlevé par son père, un ressortissant français, de qui elle s’est séparée en mars 2021 et contre lequel elle a porté plainte pour violence conjugale et mise en danger de mineur.

Son fils et son ex-compagnon se trouveraient actuellement à Maurice. L’enfant a été place dans la liste jaune d’Interpol pour enlèvement en France.
« Mon ex-compagnon a voulu me punir », dit-elle, la voix étranglée par les sanglots. Isaie Marie raconte avoir été en couple avec lui pendant 15 ans. « Il a actuellement 74 ans. » Au début de la relation, dit-elle, tout allait pour le mieux. « Par la suite, j’ai commencé à voir son véritable visage. J’étais la boniche, la bonne à tout faire. Il me disait qu’il était le pacha. Je devais faire tout ce qu’il me disait, sinon je me faisais punir… » confie-t-elle.

Durant cette période, marquée par la manipulation, la souffrance et l’oppression, elle révèle avoir été contrainte de quitter son travail et de dépendre de son partenaire, subissant des humiliations et des abus physiques et émotionnels. Elle a donné naissance à leur fils en 2012, à Moka, à l’île Maurice.

En 2014, il l’a forcée à retourner en France pour signer des documents qu’elle ne comprenait pas, menaçant de la séparer de son enfant si elle refusait. « Je ne connaissais pas bien la loi à cette époque. J’ai signé. Ce n’est qu’après que j’ai compris qu’à travers ce document, je lui ai donné la garde de mon fils », dit-elle.

Au bout de 15 ans de vie commune, Isaie Marie a pris son courage à deux mains et a quitté le domicile de son compagnon, un ancien commandant de police. « J’ai été aidée par l’association CIDFF (Centre d’information sur les droits des femmes et des familles) et c’est alors que j’ai déposé plainte contre lui. » En lui fournissant un soutien juridique, émotionnel et pratique, la CIDFF a permis à Isaie Marie d’obtenir ses papiers et de retrouver son indépendance. De plus, la CIDFF s’est battue pour faire modifier le jugement de 2014 rendu par la cour de Nice, donnant à Isaie Marie l’autorité parentale partagée sur son fils.

Le 22 juillet 2023, un autre jugement est rendu, plaçant le fils d’Isaie Marie sous la responsabilité de l’Aide sociale à l’enfance. Son ancien compagnon a fait appel de ce jugement devant la cour des mineurs d’Aix-en-Provence. Ledit tribunal a rejeté l’appel et prolongé le placement de l’enfant jusqu’à juin 2024. « Le juge a également stipulé que mon fils avait interdiction de quitter le territoire français. »

Or, dénonce Isaie Marie, son ex-compagnon avait entre-temps déjà quitté la France pour Maurice en emmenant leur fils avec lui, fuyant ainsi la justice française. « Il a enlevé mon fils et l’a emmené à Maurice. Je ne sais pas quand, comment… » 

Pire, le 25 août 2023, devant la Cour suprême, la compagne du septuagénaire, âgée de 63 ans, a attesté par affidavit que la garde de l’enfant lui avait été confiée pour en prendre soin, en s’appuyant sur le document qu’avait signé Isaie Marie en 2014 et qui est depuis caduc. D’ailleurs, cet affidavit omet de préciser l’interdiction pour l’enfant de quitter le territoire français, ce qui jette un doute sur sa validité. Les détails flous entourant sa création font craindre qu’il puisse s’agir d’un document falsifié, rendant la situation déjà délicate encore plus complexe.

Cette manœuvre a été effectuée dans son dos, laissant Isaie Marie impuissante et désemparée face à la perspective de perdre son fils pour toujours. « Pou pini mwa, so papa inn koup tou kontak telefonik ar mwa. Mo pena mem enn nimero pou tann lavwa mo garson », pleure-t-elle. 
Aujourd’hui, elle appelle à l’aide la Child Development Unit (CDU) : « Je demande aux autorités mauriciennes à m’aider à retrouver mon fils et de le rapatrier en France. Mon ex-compagnon se cache à Maurice pour éviter la justice française. »

Cette maman dit ne plus savoir à quelle porte frapper. « J’ai téléphoné à la CDU de Port-Louis, on m’a référée à la CDU de Plaine-Magnien. J’ai appelé. Bann-la pe tourne mwa an ron… »

Cependant, malgré les obstacles et les épreuves, Isaie Marie reste déterminée à se battre pour son fils jusqu’au bout. 

marie
Extrait du document de la cour de justice française stipulant le placement de l’enfant.

 

 

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