Il dit gagner Rs 1 500 quotidiennement
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Cela fait neuf ans que Faraz (prénom modifié) dit être accro à l’héroïne. Ce peintre en bâtiment de 23 ans a déjà été écroué pour trafic de psychotropes mais il préfère ne pas en parler. Rencontre avec un homme qui espère un jour sortir de l’enfer de la drogue, même s’il avoue que pour l’heure il n’y arrive pas.
«Gete ou mem ki nom ou pou mete. Zis pa met mo nom. Ou tande ki monn dir la. » C’est la condition que nous a imposée Faraz (prénom modifié) pour qu’il accepte de se confier au Défi Quotidien. Ce peintre en bâtiment, âgé de 23 ans, est accro à l’héroïne. C’est d’ailleurs un habitué du jardin de Plaine-Verte, plus précisément dans un coin fréquenté par des toxicomanes. « Je dépense Rs 1 300 des Rs 1 500 que je gagne chaque jour », confie le jeune homme, sous les regards méfiants d’autres drogués présents et malgré des interruptions fréquentes.
Portant des lunettes de soleil dernier cri et tenant un téléphone portable à la main, Faraz nous fait signe qu’il doit passer un appel urgent avant de poursuivre notre conversation. « Mo ena dimounn ar mwa-la. Taler mo koz ek twa mami. Konpran mo pe koz ek enn dimoun serye la. Mo pa pe koz manti. » Il accorde quelques minutes de conversation téléphonique à sa bien-aimée avant de poursuivre son récit.
D’où viennent les Rs 1 500 qu’il dit gagner au quotidien ? Il affirme obtenir cet argent en exerçant son métier de peintre en bâtiment. Ses journées sont toutefois entrecoupées de visites au jardin de Plaine-Verte où il se procure de la drogue. « Bann-la vande isi mem. Tou dimounn kone », précise-t-il.
Faraz espère un jour sortir de l’enfer de la drogue. Mais il avoue qu’il ne parvient pas à le faire. « J’ai la volonté. Me kan yenn-la trape, pa kapav tini. » Cela fait neuf ans depuis qu’il a commencé à se droguer à l’héroïne. Il souligne qu’il a déjà suivi les traitements offerts dans les centres de désintoxication. « Avan mo ti pe ale. Me aster monn arete. Au centre Idrice Goomany, je recevais des comprimés, mais cela ne suffisait pas. »
L’effet dure six à sept heures
Le jeune homme avoue qu’il a déjà été arrêté par l’Anti-Drug and Smuggling Unit pour trafic de psychotropes. Cela lui a valu trois ans de prison. Il préfère ne pas en parler, disant qu’il ne se souvient pas de la date. « Ayo mo pa rappel. Inn fini sa. Pa rekoz sa ek mwa. » Mais son séjour en prison, aussi dur qu’il ait été, ne semble pas lui avoir servi de leçon.
Aujourd’hui, ses journées se ressemblent. Chaque matin, il dépose son épouse à motocyclette à son lieu de travail. Après son petit-déjeuner, il se rend au jardin de Plaine-Verte pour s’acheter sa première dose d’héroïne. Il la consomme puis il se rend au travail. Dans l’après-midi, il retourne voir son fournisseur pour sa deuxième dose. Il lui arrive parfois d’en prendre trois par jour. Il s’assure de se réserver une dose pour la nuit. L’effet d’une dose, dit-il, dure environ six à sept heures.
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