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Énergie : le projet de turbines à gaz enterré

CEB

Après plusieurs mois de tergiversations autour du projet de turbines à gaz initié par le Central Electricity Board (CEB), l’exercice d’appel d’offres a finalement été annulé par le Central Procurement Board (CPB) cela en raison de certaines zones d’ombre décelées dans les conditions de cet exercice.

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Le projet de turbines à gaz est définitivement out. C’est ce que nous a confirmé, vendredi, une source au ministère des Finances, cela après avoir pris connaissance de la prise de position du Central Procurement Board (CPB) concernant l’exercice d’appel d’offres qui a été lancé au début de cette année. Le CPB avait depuis quelque temps déjà exprimé des réserves autour des conditions de l’appel d’offres. L’on avait appris que des membres du CPB étaient contre l’idée que le projet, qui doit être conçu en deux phases, soit alloué à un seul soumissionnaire. « Le CEB souhaite que l’exercice d’appel d’offres soit valide pour cinq ans afin de permettre au soumissionnaire, qui décrochera le contrat de la première phase, d’obtenir le contrat pour la deuxième phase. De plus, le CEB n’a  pas encore confirmé que ce projet s’étendra effectivement sur deux phases. Il n’y a donc aucune explication valable pour que la deuxième phase soit allouée au même soumissionnaire », nous a-t-on expliqué au niveau du CPB.

Ainsi, avec l’annulation de ce projet, l’on apprend que le gouvernement a décidé de mettre une croix sur ce dossier. « Le projet ne sera donc pas relancé », nous affirme une source au ministère des Finances. Aucune indication n’a toutefois été donnée quant au recours à un projet alternatif, cela afin de rehausser la capacité énergétique du CEB. Si aucune source officielle n’a souhaité commenter cette annulation, d’autres ne manquent pas de faire part de leur étonnement. « On a fait comprendre en maintes occasions qu’il s’agit d’un projet capital, cela en raison de l’avènement de nouveaux projets, tels que le Metro Express ou encore la construction de nouvelles Smart Cities. Le CEB aura besoin de nouvelles sources énergétiques », insiste notre interlocuteur. Le ministre des Services publics et de l’Énergie, Ivan Collendavelloo, à qui nous avons parlé, vendredi au téléphone, n’a pas souhaité faire de commentaires.

Le projet de turbines à gaz a été lourdement critiqué à plusieurs niveaux, que ce soit au sein de la majorité gouvernementale que dans l’opposition. Le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, avait d’ailleurs adressé une Private Notice Question sur ce dossier, le 3 août dernier, où il avait fait comprendre que ce projet, au coût de plusieurs milliards de roupies, n’était pas une nécessité. Ivan Collendavelloo avait, lui, défendu avec force l’importance du projet. 

Une des voix au sein du gouvernement qui a le plus critiqué ce projet est le député du Mouvement socialiste militant, Bashir Jahangeer. « J’avais dès le départ trouvé que ce projet était bizarre, en raison du fait que les conditions d’appels d’offres stipulaient que la capacité des turbines devait être de 36,7 mégawatts », explique l’élu de la circonscription de Rivière-des-Anguilles/Souillac. « Il n’y a que deux compagnies au monde qui fabriquent des turbines d’une telle capacité. Elles sont Simons et General Electric-Alstom. J’avais adressé une question au Parlement pour exprimer mon désaccord sur cette spécificité », déclare-t-il. Ce dernier fait toutefois ressortir qu’en vue des projets qui sont en passe d’être concrétisés, le pays aura bel et bien besoin de rehausser sa capacité énergétique. Il propose que le gouvernement se tourne vers des moteurs à diesel ou même vers le charbon. « Il y a aujourd’hui plusieurs équipements qui peuvent réduire l’émission de pollution », ajoute-t-il.


Les revers essuyés par le ministère des Services publics 

Ce n’est pas la première fois qu’un projet initié par un organisme du ministère des Services publics et de l’Énergie tombe à l’eau. L’on se souviendra du refus du Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth, d’annuler l’augmentation du tarif d’eau, cela alors qu’Ivan Collendavelloo avait insisté sur l’importance d’une majoration. Le projet de partenariat stratégique pour la Central Water Authority est aussi dans l’impasse, cela après que plusieurs membres du gouvernement aient exprimé des réserves.

 

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