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En Situation irrégulière à Maurice : quand les ouvriers en règle désertent leur emploi pour brouiller les pistes

Les ouvriers étrangers venant travailler à Maurice utilisent une nouvelle ruse pour échapper aux filets des officiers de l’Immigration. Une fois sur le sol mauricien, ils désertent leur lieu de travail afin de se faire employer comme artisans, en toute « clandestinité », dans d’autres compagnies.

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«Pourquoi des directeurs de compagnies emploient-ils des étrangers, tout en sachant qu’ils sont des clandestins ? » s’interrogent des hauts gradés du Passport and Imigration Office (PIO). Ces derniers, que Le Dimanche/L’Hebdo a rencontrés dans les locaux du PIO à Port-Louis, jeudi après-midi, confirment que plusieurs « directeurs de compagnies et autres commerçants » emploient ces étrangers. Selon les hauts gradés, ce sont principalement des gérants de boulangeries/pâtisseries, des propriétaires d’ateliers d’artisanat ou encore des directeurs d’usines.

Dans la pratique, expliquent nos interlocuteurs, les étrangers débarquent « en règle » à Maurice. C’est-à-dire, ils détiennent leur passeport, leur argent de poche et même leur permis de travail (work permits). Ce n’est qu’au lendemain de leur arrivée à Maurice qu’ils désertent leur lieu de « travail officiel », afin de trouver de l’emploi à travers le pays. « Si certains réussissent à se faire embaucher dans des boulangeries, d’autres le sont comme apprentis artisans ou même comme gardiens dans des poulaillers. Ils touchent alors le double, voire le triple, du montant qu’ils devaient percevoir sur leur lieu de travail officiel », expliquent les hauts gradés à Le Dimanche/L’Hebdo.
Sept clandestins arrêtés

Les officiers de la Tracking Team du PIO ont mené une opération, jeudi, dans des régions comme Tamarin, Surinam et Bambous, suite aux renseignements obtenus des éléments du National Security Service (NSS) basés dans l’ouest et le sud. Les policiers de la Tracking Team ont arrêté sept ouvriers bangladais qui travaillaient clandestinement, à travers ce même mode opératoire, dans ces régions. Ceux-ci se trouvaient dans des boulangeries et dans des poulaillers. Ils ont immédiatement été inculpés sous une charge provisoire de travail sans permis adéquat (en commettant un délit sous la Section 3 (1) of the Non citizen (Employment restriction) Act).

Le Dimanche/L’Hebdo est en présence d’un document démontrant que le work permit des sept travailleurs expire en novembre de l’année prochaine, ainsi que leur passeport, qui est toujours valide pour plusieurs années. Ce qui a été confirmé par le sergent Ajay Malloo, responsable de la Tracking Team opérant dans le sud du pays.

Document

Selon nos recoupements, une cinquantaine de clandestins s’adonneraient à cette ruse afin d’échapper aux filets des officiers de l’Immigration. « C’est une ruse qui prend de l’ampleur dans le pays. Nous ne connaissons pas les raisons qui poussent ces ouvriers à agir ainsi. Le PIO dispose d’une liste contenant des informations relatives de ces clandestins. Outre cette liste, nous nous basons sur ce que nous rapportent nos services de renseignements. Des opérations seront menées en temps voulu », fait ressortir le sergent Malloo à Le Dimanche/L’Hebdo.

 

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