Faits Divers

En revenant de l’Île-aux-Cerfs: une policière et deux enfants meurent noyés

Drame en fin d’après-midi mercredi à Grande-Rivière-Sud-Est. Une pirogue transportant 16 personnes a chaviré. Le bilan est lourd : la policière Urmila Mewa et deux enfants âgés de sept mois et de quatre ans respectivement sont morts noyés. Un policier, Chetalsing Mungur, est porté disparu.
Ce qui devait être une journée de détente a viré au drame. Dans l’après-midi du mercredi 8 juin, une jeune policière et deux enfants ont péri noyés quand la pirogue à bord de laquelle ils se trouvaient avec 13 autres personnes a chaviré.

Mise à jour: GRSE: le corps du policier Mungur retrouvé

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Un policier est toujours porté disparu. Mercredi, cinq policiers, l’épouse de l’un d’entre eux, six policières, et trois enfants âgés de sept mois à sept ans se sont rendus à l’Ile-aux-Cerfs. Vers 16 h 45, ils sont tous montés à bord d’une pirogue pour retourner à Deux-Frères, à Grande-Rivière-Sud-Est. [row custom_class=""][/row]
Selon une première version, vers 17 h 30, le bateau a chaviré sous l’effet d’une forte vague à une centaine de mètres de la plage de Deux-Frères et tous les occupants sont tombés à l’eau. La plupart d’entre eux ont pu rester à la surface en attendant la National Coast Guard (NCG). Un heavy duty boat est venu leur porter secours et ils ont été transportés à l’hôpital de Flacq. Les garde-côtes de GRSE ont aussi repêché Vaguish Shamloll, un garçonnet de 4 ans, Urmila Mewa (Upashnah pour les proches), 25 ans, une policière affectée au poste de police de Brisée-Verdière et habitant de St-Julien, et Navish Preetamsing Mungur, un bébé de sept mois. Ces derniers ont été transportés d’urgence à l’hôpital, où le personnel soignant n’a pu que constater leur décès. L’autopsie, initialement prévue pour ce jeudi matin, a finalement eu lieu tard mercredi soir.

Le propriétaire du bateau: « Nous sommes sous le choc »

Yuvraj Maunick, le propriétaire du bateau, se dit encore sous le choc. « Nous sommes attristés et choqués par ce qui s’est passé. Nous ne nous attendions pas à cela. Je présente mes sympathies aux familles des victimes », lâche-t-il. « En huit ans d’activité, je n’ai jamais eu ce genre de problèmes. »

Quant au policier Chetalsing Mungur, affecté à la Divisional Supporting Unit (DSU) de Flacq, il est toujours porté disparu. D’après les premières informations, cet habitant de Lallmatie âgé de 30 ans s’était accroché à la pirogue. Mais quand il a vu que son bébé, Navish, était emporté par les flots, il se serait jeté à l’eau. Depuis, on ne l’a plus revu. Les plongeurs de la NCG ont ratissé les fonds marins pour retrouver le policier disparu mais en vain. Les plongeurs et l’hélicoptère Fennec mis à contribution ont interrompu les recherches dans la soirée et devraient les reprendre ce matin. Les bateaux de la NCG étaient toujours à pied d’œuvre dans le lagon de Deux-Frères. À 23 heures mercredi soir, la plupart des occupants de la pirogue avaient été admis à l’hôpital, sous le choc. Leur état de santé est jugé stable.

La version du skipper

De son côté, le skipper du bateau, Marie Louis H., un habitant de GRSE âgé de 57 ans, a été conduit au poste de police de Bel-Air/Rivière-Sèche pour y être interrogé. Il a subi un alcotest qui s’est avéré négatif. Dans sa déposition, il a donné une version des faits très différente de la première aux hommes du chef inspecteur Thakoor. « J’ai récupéré 15 passagers vers 16 h 45 à l’Ile-aux-Cerfs. J’avais mis mon gilet de sauvetage et j’ai demandé aux passagers d’en faire de même mais ils ont tous refusé, même pour les enfants. J’ai insisté, sans succès. J’ai alors levé l’ancre pour rentrer. À un moment donné, des passagers se sont mis debout et me gênaient la vue. Ils ne m’ont pas écouté. Soudain, certains d’entre eux se sont mis de l’autre côté du bateau et c’est à ce moment que l’embarcation a chaviré », a déclaré le skipper aux policiers. Quand ces derniers lui ont demandé pourquoi il n’a pas obligé les passagers à mettre leur gilet de sauvetage, le skipper a expliqué que dans le lagon, ce n’est pas obligatoire. À 23 heures mercredi soir, le skipper a été arrêté et placé en détention. Il devra comparaître devant le tribunal de Flacq sous une charge provisoire d’homicide involontaire. La police a débuté son enquête et, dans un premier temps, elle compte vérifier si la pirogue était vraiment équipée de gilets de sauvetage. Elle attend aussi d’avoir la version des rescapés. L’enquête est placée sous la supervision des surintendants de police Badal, Jhugoroo et Bancharam.
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"18768","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-32121","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Grande-Rivi\u00e8re-Sud-Est"}}]] Deux versions sont avancées à propos des raisons pour lequelles la pirogue a chaviré.

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[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"18769","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-32122","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Grande-Rivi\u00e8re-Sud-Est"}}]] Les plongeurs de la National Coast Guard ont constaté que l’eau du lagon était boueuse, ce qui a gêné les recherches.

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Le père d’Urmila Mewa : « Si j’avais su… »

[row custom_class=""][/row] [row custom_class=""][/row] À Saint-Julien, où habite la jeune policière, le temps semble s’être arrêté. Après avoir appris la terrible nouvelle, plusieurs habitants sont allés témoigner leur sympathie aux proches de la victime. Ishwarlall, le père de la victime, indique d’emblée avoir vu sa fille pour la dernière fois mardi, vers minuit. « Elle revenait du travail. Mercredi, je pensais qu’elle était allée au poste de police de Brisée-Verdière. Si j’avais su qu’elle s’était rendue en mer, je l’en aurais empêchée, car le temps était pluvieux. Mais c’est après le drame que j’ai appris qu’elle était en congé », confie-t-il. Le chauffeur d’autobus raconte que cela fait environ cinq ans que sa cadette a rejoint la force policière. « Elle a intégré la police après ses études secondaires. Elle aimait son travail. » Jaysree, 46 ans, la mère de la victime, indique avoir parlé à sa fille peu avant le drame. « Je lui ai parlé vers 16 h 30. Elle m’a dit qu’elle était en route pour la maison. C’est moi qui lui ai préparé son repas pour le pique-nique prévu avec ses amis. »  
 

Un plongeur : « L’eau était boueuse »

Les recherches pour retrouver le constable Mungur s’est poursuivi jusqu’à fort tard dans la soirée. La tâche des plongeurs de la National Coast Guard (NCG) était loin d’être aisée. « Nous avons brassé le fond marin, mais nous n’avons rien trouvé. L’eau boueuse a rendu nos recherches difficiles. La mer était également houleuse », explique le constable Luchmun, qui a participé aux recherches. C’est aux alentours de 21 heures que les plongeurs ont arrêté les recherches. Celles effectuées à la surface de l’eau se poursuivaient encore. À 22 heures, les éléments de la NCG étaient toujours en mer à la recherche du policier. « Nous allons replonger ce jeudi matin. Nous sommes confiants de pouvoir le retrouver », ajoute l’officier.  
 

Le CP Mario Nobin: « Triste de perdre des collègues »

[row custom_class=""][/row] [row custom_class=""][/row] [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"9304","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-14774","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"200","height":"240","alt":"Mario Nobin"}}]]Le commissaire de police a tenu à témoigner de sa sympathie envers les proches des victimes. « Je présente mes plus vives sympathies aux familles endeuillées. Ce sont tous des policiers. C’est triste de perdre des membres de la force policière. » Mario Nobin a ajouté qu’une enquête sera menée pour faire la lumière sur les circonstances du drame.
 

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