Actuellement en rémission d’une tumeur au cerveau, Pallahvi Groodoyal, âgée de 26 ans, est la directrice du spa Tranquil Time Wellness, à Quatre-Bornes. L’habitante de Palma relate son parcours fait de montagnes émotionnelles et physiques.
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«Nous n’avons qu’une seule vie. Nul ne sait de quoi demain sera fait. » À 26 ans, Pallahvi Groodoyal est la directrice du spa Tranquil Time Wellness, à Quatre-Bornes. Un rêve qu’elle a réalisé quelques mois à peine après avoir subi une opération en Inde pour une tumeur au cerveau. Actuellement en rémission, l’habitante de Palma veut jouir pleinement du cadeau de la vie.
Au départ, confie-t-elle, son ambition était de devenir décoratrice d’intérieur. Mais lorsque son père tombe gravement malade, Pallahvi Groodoyal, son Higher School Certificate en poche, se lance dans le monde du travail afin de soutenir financièrement sa mère Gaetree, qui est « Carer ». Elle a alors 18 ans.
Employée par une compagnie spécialisée dans la vente de produits pour spas, la jeune femme a du mal à s’adapter. Pallahvi Groodoyal finit par s’inspirer du monde dans lequel elle évolue et suit des cours pour devenir Spa Therapist. Dotée de compétences en massages aromathérapeutiques et sportifs ainsi qu’en techniques de guérison (Healing), elle travaille ensuite au Suffren Hotel & Marina. « Je voulais évoluer dans le domaine de l’hôtellerie. »
Pallahvi Groodoyal en apprend davantage sur l’anatomie humaine, ce qui lui permet de travailler dans un centre de physiothérapie appartenant à un médecin. Le 28 décembre, elle est cependant remerciée pour ses services. Comme elle avait ouvert un petit spa géré par une tierce personne en parallèle, elle décide de profiter de la période festive pour un nouveau départ en 2023.
Le 3 janvier 2023, Pallahvi Groodoyal célèbre la nouvelle année en famille. Souffrant d’enflure au niveau des yeux depuis quelque temps, elle profite d’être chez sa grand-mère, à Malenga, pour consulter un médecin à l’hôpital de Moka. Il lui est recommandé de faire un IRM à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo. « Les résultats ont été un choc. J’avais une tumeur au cerveau. »
Elle est hospitalisée pendant un mois et traitée par le Dr Christiane May, neurologue. « Ce médecin avait effectué avec succès deux chirurgies sur mon oncle. J’avais totalement confiance en elle. »
Pallahvi Groodoyal doit être opérée. Mais les technologies nécessaires ne sont pas disponibles à Maurice. Il est convenu qu’elle soit envoyée au MIOT International, un hôpital multi-spécialités à Chennai, en Inde. L’opération coûte Rs 1,7 million. Étant donné qu’elle ne travaillait pas, comment a-t-elle fait pour financer cette opération ? « J’ai perçu une aide de Rs 800 000 de l’État. Le reste de l’argent a été fourni par ma sœur qui vit en France, mon copain, ainsi que d’autres membres de ma famille », répond-elle.
C’est à l’hôpital que Pallahvi Groodoyal se prépare pour son départ à l’étranger. « Je n’aurais jamais imaginé que mon tout premier voyage serait dans de telles circonstances », confie la jeune femme. Le 27 janvier 2023, une ambulance la conduit à l’aéroport de Plaisance. Elle est accompagnée par une infirmière. En fauteuil roulant, Pallahvi Groodoyal embarque dans l’avion où se trouve également sa mère, Gaetree.
Il faut huit heures pour se rendre à Chennai, la jeune patiente est fébrile. La pression atmosphérique n’arrange pas les choses pour Pallahvi Groodoyal, dont le corps est hypersensible après les nombreuses prises de sang et les traitements administrés par voie intraveineuse. Mentalement, elle se prépare à toute éventualité « Je me demandais si j’allais en sortir vivante. »
À Chennai, Pallahvi Groodoyal est accueillie par une jeune infirmière qui s’appelle Yogita. Admise au centre MIOT International un dimanche, elle est une nouvelle fois soumise à une série de tests médicaux. « Tout s’est passé très vite et le jeudi suivant, j’ai été opérée. » L’opération dure sept heures.
Après une nuit en soins intensifs, Pallahvi Groodoyal ouvre les yeux. « J’étais tellement contente d’être en vie et de voir que je pouvais bouger mes pieds et mes mains », raconte-t-elle dans un rire. Sa mère est à ses côtés, ainsi que sa sœur Jessica, qui a fait tout le voyage de France. À distance, Pallahvi Groodoyal communique avec son père qui est, lui, un patient dialysé. Elle parle aussi beaucoup avec son copain, qui s’occupe de son spa pendant son absence, épaulé par l’une de ses employées.
La jeune femme confie qu’elle avait demandé à son médecin traitant si on allait lui raser la tête pour l’opération. Elle redoutait cette éventualité. Pourquoi ? « J’adore mes cheveux et je me demandais si mon copain continuerait de m’aimer si je n’avais plus de cheveux sur la tête. »
Et alors, il s’est défilé ? « On m’a enlevé juste un petit peu de cheveux. Ils n’ont plus de volume, mais ça va. Donc, il n’avait pas de raison pour se défiler », répond-elle avec humour.
D’où puise-t-elle sa force face au lourd traitement, aux moments de désespoir, à l’éloignement avec son pays ? « Je me suis nourrie de l’amour de ma famille et de mon désir ardent de revenir vivante pour poursuivre mon rêve. » Elle souligne aussi le soutien de nombreuses personnes dont le Dr Christiane May, le Dr Hrishikesh Sarkar, son petit ami et son employée.
Après un mois d’hospitalisation à Chennai, Pallahvi Groodoyal rentre à Maurice 28 février 2023. La vie lui ayant accordé un nouveau départ, elle se lance, deux semaines plus tard, dans la réalisation de son rêve de devenir une femme d’affaires. Elle investit les profits générés par le spa en son absence, ainsi que l’argent obtenu d’un emprunt bancaire pour développer et rénover son spa.
En juillet 2023, soit un peu plus de trois mois plus tard, le rêve de Pallahvi Groodoyal devient réalité. Son spa est désormais bien plus qu’un simple établissement de beauté. « Pour moi, c’est un sanctuaire de guérison et de renouveau où chaque traitement est imprégné de l’amour et de ma gratitude pour la vie. »
En partageant son histoire, la jeune femme continue d’inspirer ceux qui croisent son chemin, rappelant à tous que la résilience, la foi et l’amour peuvent transformer les défis en triomphes. À la jeunesse, son message est clair : « Aimez la vie. Aimez vos parents. Lorsque vous rencontrez des difficultés, ce sont eux seuls qui vous soutiendront. Croyez-moi. Ne gâchez pas votre vie. J’ai été témoin de personnes malades priant simplement pour avoir ne serait-ce qu’un jour de plus avec leur famille. Ne vous découragez pas. »
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