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En rémission d’un cancer - La policière Wendy Netta-Jearee : «Je refuse d’être un soldat à terre»

Wendy Netta-Jearee
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Après une période initiale de déni, la policière Wendy Netta-Jearee décide d’affronter avec courage et détermination le cancer du col de l’utérus qui lui a été diagnostiqué. Au bout d’un an de combat, ponctué de hauts et de bas, elle est aujourd’hui en rémission.

En rémission d’un cancer du col de l’utérus depuis le mois de novembre 2023, la Woman Police Constable (WPC) Wendy Netta-Jearee, 35 ans, affectée aux Headquarters de la Special Mobile Force (SMF) à Vacoas, partage son refus d’être « un soldat à terre ». Rencontrée aux SMF Quarters à Vacoas où elle vit avec son mari Ronish et ses deux enfants Ethan et Eva, issus de précédentes unions, elle nous livre son combat contre le cancer tel qu’elle l’a vécu depuis le diagnostic en 2022.

Ronish a été d’un grand soutien pour Wendy.
Ronish a été d’un grand soutien pour Wendy.
Après sa première séance de chimiothérapie, la policière a dû sacrifier sa belle chevelure.
Après sa première séance de chimiothérapie, la policière a dû sacrifier sa belle chevelure.

« J’étais à la plage. Je saignais abondamment et on m’a emmenée d’urgence à l’hôpital Victoria, à Candos. Je pensais que j’avais fait une fausse couche ou que j’avais un fibrome. J’étais loin de me douter que je souffrais d’un cancer du col de l’utérus », raconte la WPC Wendy Netta-Jearee.

Et dire qu’une semaine plus tôt, Ronish et elle se trouvaient à un mariage. « Nous chantions en chœur avec le chanteur mauricien King. J’étais toute belle et sexy dans ma robe sans savoir que j’avais un cancer », raconte-t-elle avec humour.

Lorsqu’elle doit être admise d’urgence dans le centre hospitalier, elle a fondu en larmes. « J’ai appelé mon père pour lui demander s’il avait assez d’argent pour me faire admettre en clinique. » « Oui, ne t’inquiète pas », lui répond-il. Admise dans une clinique à Quatre-Bornes, Wendy est soumise à une série de tests.

La policière entourée de sa famille.
La policière entourée de sa famille.

Le 17 août 2022, la policière subit une biopsie. Elle est informée qu’il y a un risque que son utérus lui soit enlevé, ce qui signifie qu’elle ne pourra plus avoir d’enfant. « C’était le choc. Ronish et moi projetions de nous marier. Avec mon cancer, il ne pourrait pas être père. Je me demandais aussi si je serais encore vivante le jour du mariage. J’étais dévastée… »

Les résultats indiquent que c’est un cancer du col de l’utérus. Les finances faisant défaut, Wendy décide de se faire traiter à l’hôpital Victoria, où les généralistes l’informent qu’elle aura un rendez-vous dans trois semaines. Il n’est pas question d’attendre !

La policière et sa tante, qu’elle considère comme sa seconde maman.
La policière et sa tante, qu’elle considère comme sa seconde maman.

Ronish recherche en ligne des centres de traitement du cancer et découvre l’Aegle Cancer Hospital (ACH) à Rose-Belle, opérationnel depuis avril 2022. Ils y prennent rendez-vous et Wendy est examinée. Le médecin lui explique sa situation et la policière passe un PET Scan, une avancée majeure dans le diagnostic précoce du cancer.

Hyperactive, Wendy peine à rester immobile dans l’appareil. « J’étais en déni par rapport à ma maladie. C’est là que j’ai pris conscience de ma réalité, imaginant même des mouches autour de moi… Bien d’autres choses se passaient dans ma tête », se souvient-elle.

Le diagnostic confirme que Wendy a un cancer du col de l’utérus invasif de stade 3C. Elle subit une première séance de chimiothérapie, utilisant les économies prévues pour son mariage. L’argent fait encore défaut. Wendy en parle avec sa tante Liseby, qu’elle considère comme sa seconde mère, qui vit en France. Celle-ci lui vient en aide.

La WPC Wendy Netta-Jearee adore faire de la moto.
La WPC Wendy Netta-Jearee adore faire de la moto.

Au fur et à mesure que Wendy poursuit ses séances de chimiothérapie, l’argent continue de manquer. Un de ses amis la met en contact avec une connaissance qui vit à l’étranger. Celle-ci organise un Crowdfunding. Des gens du monde entier contribuent pour aider Wendy après l’avoir vue parler de sa maladie dans une vidéo.

Au bout de 10 sessions de chimiothérapie, Wendy n’en peut plus. Elle doit passer à la radiothérapie. « Je ne voulais pas le faire à l’étranger et j’ai attendu pour le faire à Maurice. » En mai 2023, l’ACH inaugure son unité de radiothérapie 4D. La policière effectue la séance deux jours avant son mariage.

La belle robe noire qu’elle a portée lors de son mariage.
La belle robe noire qu’elle a portée lors de son mariage.

Le jour-J, soit le 14 juillet 2023, elle enfile sa robe de mariée de couleur noire pour épouser Ronish au Domaine Lagrave. Pourquoi une robe noire ? « Ronish m’avait demandé s’il pouvait s’habiller tout en noir pour le mariage. Nous nous connaissons depuis cinq ans et il a toujours été là pour moi. J’ai alors choisi d’en faire un choix romantique », révèle Wendy.

Voulait-elle un conte de fées ? « J’avais aussi une couronne », répond-elle dans un éclat de rire. Avant d’avouer qu’au bout de la première séance de chimiothérapie, elle a sacrifié ses beaux et longs cheveux en se rasant la tête. Non seulement ils commençaient à tomber, mais ils lui pesaient lourd sur la tête.

Le « Happy Ending » pour Wendy et son mari Ronish.
Le « Happy Ending » pour Wendy et son mari Ronish.

« En temps normal, les vœux de mariage consistent à être là l’un pour l’autre, pour le meilleur et pour le pire, et dans la maladie. Ronish et moi, nous avions déjà vécu tout cela bien avant le mariage. » Ronish, poursuit-elle, est resté à ses côtés et elle pense même qu’il le restera pour toute la vie. Et de lui lancer, taquine : « To ena intere reste sinon dife lor twa ! »

Le couple a passé sa lune de miel à l’île de la réunion. « Pendant une semaine, j’ai pu boire du jus et manger du chocolat. C’était le bonheur », sourit Wendy. Pendant toute sa maladie, elle veillait à son alimentation. « Je me disais que si je faisais tout bien, ma santé ne se détériorerait pas plus. Et comme ça on économiserait de l’argent. Donc, en cultivant un mental fort et déterminé à guérir, je peux dire que j’ai dressé les cellules de mon corps comme des soldats et j’ai pu m’en sortir », déclare-t-elle en riant.

De retour au pays, Wendy va rencontrer son médecin dès le lendemain. Elle subit une curiethérapie. « C’était douloureux. J’avais un lourd appareil dans le vagin. En plus, je devais faire deux rayons ce jour-là et deux autres le lundi suivant. Mais j’ai imploré le médecin pour qu’il fasse ce qui doit être fait le plus vite possible. »

La WPC Wendy Netta-Jearee et son mari Ronish, unis pour le meilleur et pour le pire, et dans la maladie.
La WPC Wendy Netta-Jearee et son mari Ronish, unis pour le meilleur et pour le pire, et dans la maladie.

Une fois remise de cette intervention, la policière reprend le boulot. Elle est désormais postée à la SMF. Comme son bureau est à deux pas de son domicile, c’est un grand soulagement, dit-elle. Comment a-t-elle fait pour surmonter cette épreuve ? « Je dirais que c’est grâce à ma foi en Dieu, un mental fort, le soutien de mes proches et de toutes les personnes qui m’ont aidée ici et à travers le monde. »

En novembre 2023, Wendy a les résultats de la curiethérapie, qu’elle peine à comprendre. Elle demande à Ronish de jeter un coup d’œil. Le cancer est parti ? Pour le savoir, mari et femme se rendent à l’ACH. Le médecin traitant de Wendy confirme la rémission. Ouf de soulagement pour le couple après plus d’un an de combat contre le cancer.

Aujourd’hui en rémission, Wendy surveille sa santé de près. Mais elle profite de la vie tout en continuant à faire son travail de policière et en s’occupant de sa famille. Dans un futur proche, la policière compte mettre en place un groupe de soutien pour les patients atteints de cancer et leurs proches. Particulièrement pour les aider à comprendre et gérer au mieux cette maladie.

D’ailleurs, elle en profite pour remercier de tout cœur sa famille, la force policière, le personnel de l’ACH et les patients de chimiothérapie ainsi que toutes les personnes qui la soutiennent d’une façon ou d’une autre durant sa maladie. Son message : Mesdames, faites-vous dépister !


En aparté

Wendy Netta-JeareeNée à Baie-du-Tombeau, la WPC Wendy Netta a fait ses études secondaires au collège Lorette de St-Pierre. Il était prévu qu’elle poursuive sa scolarité au collège Lorette de Mahébourg, mais en raison de la distance, elle quitte l’école et opte pour des cours en informatique.

Un jour, elle tombe sur l’annonce pour le recrutement de policiers. Elle postule et sa candidature est retenue. Elle enchaîne les étapes de présélection. Sportive, elle réussit haut la main ces épreuves. En 2010, elle intègre la force policière.

Après avoir fait ses débuts au poste de police de Coromandel, elle travaille au Brown Séquard Hospital (BSH) Police Post. Puis, elle rejoint le poste de police de Beau-Bassin où elle travaille pendant une douzaine d’années.

En raison de sa maladie, la policière bascule dans l’administratif. Peu avant d’être guérie de son cancer, elle est transférée aux Headquarters de la SMF. Pour elle, c’est un honneur de travailler dans cette branche de la police où il faut avoir la tête bien sur les épaules. Wendy partage que bien qu’elle ait souhaité devenir hôtesse de l’air depuis toute petite, elle ne regrette pas son choix de porter son bel uniforme : « Je suis une Warrior et je le resterai pour toujours. »

 

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