En quête de son indépendance : Kessaven, considéré invalide, ne trouve pas de travail

À 33 ans, Kessaven veut à tout prix devenir indépendant. Cependant, il n’arrive pas à se faire embaucher à cause de son statut d’invalide depuis la naissance. Récit.

Kessaven, 33 ans, habitant Beau-Bassin, ne cesse de frapper à toutes les portes. Abandonné par ses parents depuis qu’il est enfant, c’est sa grand-mère qui a pris soin de lui. Il explique que depuis sa naissance, il est malade, mais il ne sait pas vraiment de quoi il souffre : « Je me rappelle simplement qu’on m’internait souvent à l’hôpital psychiatrique
Brown-Séquard. »

Le jeune homme explique que ses proches ont fait des démarches pour qu’il bénéficie d’une pension. Il possède aussi une carte d’autobus qui lui permet de voyager gratuitement et cela lui cause pas mal de problèmes. « Lorsque les receveurs me voient, ils disent ne pas comprendre pourquoi je bénéficie de cette carte. Beaucoup d’entre eux se moquent de moi », souligne-t-il.

Kessaven, qui habite toujours chez sa grand-mère, avance qu’il n’est pas malade. « J’ai été certes malade dans le passé. Désormais, je me sens bien et je voudrais travailler ».

Pour démontrer qu’il n’est pas malade, il nous a présenté tous ses certificats et son permis d’agent de sécurité délivré par la police, daté du 27 mars 2017. Kessaven avance : « Avant d’obtenir ce permis, la police nous fait passer plusieurs examens d’aptitude. Si vraiment j’étais malade, on ne m’aurait jamais accordé ce permis ».

Aujourd’hui, Kessaven ne comprend pas pourquoi il n’arrive pas à travailler : « Mon dernier employeur me dit qu’il ne pourra me donner un salaire, parce que je touche une pension de la Sécurité sociale. Au niveau de cette institution, on affirme que si je commence à travailler, il me faudra rembourser toutes les pensions obtenues jusqu’ici ».

Il va plus loin et pose la question : « Mais pourquoi n’encadre-t-on pas les personnes invalides qui veulent travailler. Si je comprends bien, je dois me contenter de cette vie-là. Je ne dois plus croire en la guérison ! En tant qu’invalide, je ne peux aspirer à trouver un emploi et à faire autre chose de ma vie ? »

À travers nos colonnes, Kessaven a décidé de lancer un appel à toute personne qui pourrait lui venir en aide en lui procurant un petit emploi : « Je m’ennuie », dit-il « Depuis que je suis enfant, je n’ai connu que les salles d’hôpital. Aujourd’hui, je veux donner un autre sens à ma vie. Donnez-moi la chance d’avancer », plaide le jeune homme.