En phase terminale de cancer : voir sa mère mourir à petit feu

Elle s’appelle Marie Colette et elle n’a que 50 ans. Mais il ne lui reste que peu de jours à vivre, puisqu’elle est en phase terminale d’un cancer du bassin. Ses enfants voient leur mère mourir à petit feu. Rencontre.

Les trois enfants de Marie Colette, 50 ans, ne supportent pas l’idée que leur mère ne sera plus avec eux dans les jours qui viennent. À Vuillemin, Quartier-Militaire, l’heure est sombre pour ses deux fils et sa fille, âgés respectivement de 29, 20 et 11 ans. Ce sera certainement plus dur pour la benjamine.

Joseph Eddy, le frère de Marie Colette, est aussi accablé. La situation est angoissante, intenable. Il arrive difficilement à cacher sa tristesse.

« Avant sa maladie, ma sœur était une femme très débrouillarde. Elle vit séparée de son mari depuis sept ans environ. Quand elle était en bonne santé, elle se levait à 4 heures tous les jours pour aller travailler dans un poulailler. Elle touchait Rs 4 000 par mois. Est-ce que cela a contribué au développement de son cancer ? Je ne sais pas. Le malheur veut que sa maison ait été la proie d’un incendie l’an dernier. Cela l’a beaucoup affectée et sa santé a commencé à se détériorer. Peu après, le diagnostic est tombé : elle a un cancer », raconte-t-il.

Quand la santé de sa sœur a commencé à se détériorer, Joseph Eddy a pris sous sa charge deux des trois enfants de sa frangine (l’aîné est marié et a son foyer). Joseph Eddy – qui fait des petits boulots pour gagner sa vie – a lui-même cinq enfants.

Depuis l’incendie qui a ravagé sa maison, Marie Colette vit tantôt chez sa mère, qui a 78 ans, tantôt chez Joseph Eddy. Benjamine de sa famille, elle a deux frères et une sœur.

Depuis une dizaine de jours, Marie Colette est hospitalisée à Candos. Avant, elle était à l’hôpital de Flacq. Selon son frère, le dossier de Marie Colette n’a pas été envoyé à l’hôpital Victoria, ce qui a empêché les médecins de bien cerner son problème et de lui prodiguer le traitement approprié. Notre rédaction est intervenue auprès du ministère pour que cette erreur soit réparée.

Nous avons pris connaissance du cas de Marie Colette quand son frère Joseph Eddy s’est plaint que l’hôpital lui refusait la chimiothérapie. Pourtant, ce traitement avait été recommandé par un médecin, qui a écrit dans son rapport : « I have seen the lady for the first time today (Nov 28) (...). I believe she needs urgent chimio. » C’est après que nous soyons intervenus auprès du ministère de la Santé qu’elle a commencé à recevoir les soins nécessaires.

L’épouse de Joseph Eddy est, elle aussi, très attachée à Marie Colette. C’est elle qui va la voir tous les matins à l’hôpital.

Les temps sont vraiment durs pour cette famille et leurs proches. Y a-t-il un espoir qu’un jour la maladie disparaisse pour de bon ? Cette question pourrait bien trotter dans la tête de certains membres de cette famille...