En marge du tournage des films étrangers à Maurice - Honeywood Production : facilitateur de productions hollywoodiennes et bollywoodiennes

La nouvelle politique du Board of Investment pourrait encourager des producteurs de cinéma étrangers à tourner à Maurice. Ce qui nécessitera une préproduction adéquate... Honeywood Production se lance dans ce domaine.

La  compagnie Honeywood Production a été fondée l’an dernier avec pour objectif d’offrir des facilités de préproduction aux producteurs étrangers désirant tourner à Maurice. Les parties prenantes de cette boîte sont des cinéastes mauriciens d’expérience. La démarche est aussi de relancer la production locale.

« Beaucoup de producteurs étrangers sont intéressés à venir tourner à Maurice. Nous sommes là pour aider pour la préproduction. Nous voulons devenir un fournisseur de ce genre de service », explique Selven Govinden, le porte-parole de Honeywood Production. Il explique qu’un producteur indien peut débarquer chez nous le matin et chercher des facilités pour le soir.

En ce moment même, il y a un tournage qui s’effectue sur notre sol avec des acteurs de la trempe de Matthew McConaughey, acteur oscarisé, Uma Thurman, Diane Lane, Anne Hathaway et Djimon Hounsou. Ils sont ici pour le tournage de Serenity, un long métrage réalisé par Steven Knight et dont le budget est estimé à Rs 630 milllions.

« La préproduction a commencé un mois auparavant. Nous avons l’intention de leur offrir tout ce dont ils ont besoin en termes de figurants, de danseurs/danseuses, de techniciens ou même de cascadeurs. Nous pouvons aussi offrir des équipements. Normalement, une production étrangère débarque avec toute son équipe, mais souvent, il y a des choses dont ils ont besoin sur place. C’est là que nous comptons intervenir », explique-t-il.

Il avance que Honeywood Production va, petit à petit, étoffer sa liste de ressources humaines. Il souligne que chaque personne sera payée par heure.

Facilitateur

Un des associés de Selven Govinden souligne qu’il a facilité le tournage à Maurice d’une pub d’une célèbre marque de boisson gazeuse avec la star indienne Hrithik Roshan. Un autre film, dont il s’est occupé quand une équipe est venue tourner ici, est China Town, de Subhash Ghai. Par la suite, il devait s’éloigner du métier et quelqu’un d’autre a pris la relève. Toutefois, les choses ne se sont pas bien passées quand Sridevi est venue tourner à Maurice.

Un autre acteur indien légendaire a, lui aussi, connu des déboires lors d’un récent tournage ici. Il aurait éprouvé des difficultés pour être logé. Apparemment, la star cherchait une caravane pour les besoins de tournage tardive, mais elle ne l’a pas eue.

« Le problème souvent rencontré par les équipes de production étrangères, c’est qu’elles n’ont pas affaire aux bonnes personnes », insiste Selven Govinden. « Les difficultés sont alors inévitables, car il s’agit de tout régler minutieusement. Malheureusement, comme nous l’avons souvent noté lors de la venue des équipes de tournage de séries indiennes, elles n’ont pas une préproduction adéquate. C’est différent avec les équipes de tournage venues d’Hollywood, qui arrivent bien avant le début du tournage. »

Selven Govinden souligne que le Rebate Scheme que compte proposer le Board of Investment (BOI) aux productions étrangères devrait les encourager à venir davantage tourner à Maurice. Ils pourront bénéficier d’un rabais de 40 % sur les frais de tournage.

Une production étrangère débarquant à Maurice est tenue d’y dépenser 60 % du budget du film, pour bénéficier des 40 % de rabais sur les frais de tournage. Le Rebate Scheme pourrait être finalisé dans deux ou trois semaines, avance notre interlocuteur, qui cite le BOI. « Sur le plan local, si un producteur mauricien dépense un minimum de 50 000 dollars, il aura droit à un subside de 30 % », ajoute-t-il.

Selven Govinden reconnaît qu’il y a toutefois bien de l’ordre à mettre dans le domaine cinématographique au niveau des facilités accordées aux productions étrangères. Surtout, qu’en ce moment, il y aura des équipes de tournage qui débarqueront ici toutes les deux semaines.

« Auparavant, les producteurs indiens, peu satisfaits des facilités accordées ici, préféraient se rendre aux Maldives ou aux Seychelles », note l’associé de Selven Govinden.

Tout passe par le BOI

Comment cela se passe-t-il quand un producteur est intéressé à venir tourner à Maurice ? Il contacte les autorités locales et on le réfère au BOI. C’est à travers cet organisme que des boîtes comme Honeywood Production apprendront qu’il y a une équipe de cinéma étrangère qui arrivera à Maurice. La boîte proposera ses services de préproduction, mais avant, elle devra prouver qu’elle est capable de le faire, qu’elle est de niveau à satisfaire une équipe de production hollywoodienne restreinte.

Des cours aux artistes locaux

Honeywood Production compte donner des cours aux aspirants artistes locaux. Des formateurs, qui seront peut-être accrédités par l’IVTB (rien n’est encore officiel), formeront les Mauriciens. Dans un premier temps, Honeywood compte faire appel à ceux qui sont déjà dans le domaine pour la formation de nos artistes aspirants.