Live News

En marge des prochaines élections générales : les dilemmes autour des négociations d’alliance

Le pays semble se diriger vers une Three-cornered ou Four-cornered Fight lors des prochaines élections générales. Si Le MMM et le PTr maintiennent qu’ils ne contracteront aucune alliance, le PMSD, lui, envisage une coalition. Quant à l’alliance MSM-ML, elle séduit la « famille militante », mais sans les Mauves. Cependant, en politique, tout reste possible.

Publicité

Le mercato politique est ouvert. L’alliance MSM-ML s’est montrée la plus active. À ce stade, Pravind Jugnauth et Ivan Collendavelloo se sont contentés de séduire des membres « de la famille militante ». Après Kavi Ramano qui se dit prêt à intégrer le MSM, la Plateforme Militante de Steeve Obeegadoo est à 80 % en faveur d’un accord avec l’alliance gouvernementale, tout en préservant son identité. « Pa kapav kontinie perdi. Pa kapav kontinie res dan lopozision », a-t-il dit. Pradeep Jeeha fait partie des 20 % qui sont contre tout rapprochement avec le MSM. Paul Bérenger a ironisé : « Faisant la politique autrement, Steeve Obeegadoo passe au MSM ».

D’autres défections

Toujours, cette semaine, cinq membres du Bureau Politique (BP) du MMM ont démissionné pour jurer allégeance au MSM. Ils sont Ahmad Jeewah, Prakash Meenowa, Sanjeeven Permal, Hurmila Routho et Viren Ramchurn. C’est un coup dur pour le leader mauve, Paul Bérenger, qui avait présenté Prakash Meenowa, Jayen Ramtohul et le Dr Vinod Gooraye comme les candidats du MMM dans la circonscription Piton/Rivière-du-Rempart (7) aux prochaines élections générales. 

Paul Bérenger va devoir remplacer Prakash Meenowa qui était un candidat attitré dans cette circonscription. Si Rajesh Bhagwan a parlé d’une « opération de Money Politics », Paul Bérenger n’a pas caché que l’heure est grave pour son parti. «  C’est une crise bien grave qui secoue le MMM en ce moment. Il ne faut pas sous-estimer la gravité de cette crise », a-t-il dit. 

Reste à savoir s’il pourra stopper cette hémorragie car le leader du ML, Ivan Collendavelloo, a annoncé, le mardi 20 août, plusieurs défections : « Kavi Ramano n’est pas le seul. L’alliance gouvernementale va accueillir bientôt d’autres adhérents. Des pourparlers sont en cours avec Steeven Obeegadoo, de la Plateforme Militante. Mon appel est pour la réunification de la famille militante lors des prochaines élections générales et au-delà. »

Froid entre Ramgoolam et Duval

Avec cette opération de « poaching », il est clair que le MMM n’envisage pas de contracter une alliance avec le MSM. D’ailleurs, cette semaine encore, Paul Bérenger a répété que le MMM ira seul. « Pour des raisons évidentes, nous ne pouvons pas nous allier avec Navin Ramgoolam. Et non plus avec le MSM qui est pire que les Travaillistes », a-t-il dit. 

Sans le MMM, ni le PTr, il ne reste que le PMSD avec lequel le MSM peut s’allier. Or, le leader des Bleus, Xavier-Luc Duval, se montre plus enclin d’aller vers les rouges. Le mercredi 21 août, lors d’un congrès à la mairie de Vacoas/Phœnix, il a déclaré n’avoir eu aucun regret d’avoir quitté le gouvernement. « Notre démission dépasse les intérêts personnels. Nous n’avons pas voulu que le système judiciaire de Maurice soit calqué sur celui de Madagascar où le Président décide qui est coupable ou non-coupable », a-t-il dit. Ce jour-là, il avait annoncé que le premier chapitre de son Programme gouvernemental sera consacré au fonctionnement d’une coalition. « Quelle relation avec notre partenaire ? Est-ce que la prise de décision au sein du gouvernement sera collaborative ? Dans le passé, nous avons souffert de bric-à-brac. Sa  fwa la nou pa le apepre. Notre futur partenaire doit être d’accord avec notre programme », a-t-il dit.

Cette déclaration semble avoir énervé le leader du PTr, Navin Ramgoolam, qui lui rend la monnaie de sa pièce, deux jours plus tard, lors d’un congrès à Caroline : « Le PTr ira seul car nous voulons mettre notre programme en action. » Il avait aussi annoncé son intention de changer la vie quotidienne des Mauriciens à travers sa politique de rupture. 

Cette réaction a provoqué une douche froide dans la basse-cour bleue. Un froid s’est installé entre les deux directions. Des « well-wishers » s’activent à recoller les morceaux  et à convaincre les deux leaders de se rencontrer autour d’une table pour dissiper tous les doutes et résoudre tous les différends.

Cette période pré-électorale paraît très compliquée pour les leaders politiques qui vont devoir trancher les nœuds gordiens avant qu’il ne soit trop tard. Tout mauvais choix d’alliance culminera vers une défaite électorale. Alliance ou mésalliance, la tâche s’annonce de toute évidence herculéenne… peu importe le mélange de couleurs. 

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !