À la veille des élections générales qui se tiendront le 10 novembre 2024, de nombreuses associations de seniors membres du Senior Citizen Council (SCC) se demandent si celui-ci organisera ses activités annuelles nationales, telles que les ‘indoor and outdoor games’, les compétitions de chants dans les langues de Maurice, le concours d’art dramatique, entre autres.
Au sein d’une association de seniors de Rose-Hill, un couple fait valoir que le SCC n’aurait pas dû tenir compte de la tenue des élections générales de 2024 pour poursuivre ses activités annuelles. La dernière en date a été le concours de karaoké. Autrement, ce sont les District Representatives qui, en ce moment, planifient un certain nombre de sorties, celui de Rivière-du-Rempart ayant effectué sa sortie en mer durant la semaine écoulée. La dernière grande activité organisée sous l’égide du SCC a été la visite à Delhi du 10 au 25 janvier 2024, d’une délégation de seniors à l’invitation de l’association Respect Age International (RAI) dans le cadre d’un Memorandum of Understanding (MoU) signé entre le SCC et l’État de Delhi. Sur le plan local, certains districts ont répondu à l’appel du SCC pour tenir des Fun Games, qui ont connu un succès contrasté d’une région à l’autre en raison d’un temps inclément ou pour des lacunes organisationnelles.
Centres récréatifs
En ce moment même, le SCC met à la disposition des seniors les différents centres récréatifs de l’île, un exercice très laborieux car les séjours - d’un jour – dans ces complexes sont très recherchés. « Le problème, c’est que certains seniors sont à la fois membres de deux associations d’un même district et s’arrangent pour bénéficier deux fois de ce séjour, explique Vinod Dookhit, District Representative des Lower Plaines-Wilhems au sein du SCC. Nous avons demandé au SCC de veiller à ce que cela ne se reproduise pas. C’est compliqué car il faut des données précises informatisées concernant chaque membre, avec son adresse et sa carte d’identité. C’est un long exercice compte tenu du nombre de membres de chacune de ces associations ». Dans le rapport d’audit de 2020, il est fait mention de quelque 105 000 membres que comptent les associations affiliées au SCC.
District Representatives
Tant bien que mal, les District Representatives se démènent pour organiser à leur niveau des activités, certains se montrant un peu plus débrouillards. « Il est un fait que certains bénéficient de soutiens de leurs élus, députés ou ministres, mais cela a un coût politique », fait observer un membre d’une association située à Coromandel. « Au début de l’année, un ex-ministre travailliste avait même proposé un soutien financier à une association de Belle-Rose pour une sortie en mer, puis il s’est rendu compte que personne ne lui avait accordé d’intérêt. Il n’est plus revenu », se souvient encore un senior de Quatre-Bornes. En ce moment, de nombreux candidats issus des deux principaux blocs en lice pour le scrutin de novembre prochain s’emploient afin de se faire inviter durant les réunions organisées par des associations de seniors. « C’est un fait que certains présidents d’associations ont des préférences politiques et se servent de leurs locaux pour accueillir des politiciens, il se pourrait aussi qu’ils se servent d’eux pour le bien de leurs associations. Mais, c’est un jeu dangereux, on ne sait pas trop qui y gagne le plus. Cependant, je peux comprendre que cela était normal avant la dissolution du Parlement car il y avait encore des députés et ministres », fait valoir Vinod Dookhit.
Budget annuel ‘dérisoire’
Depuis ces dernières années, la grande majorité des clubs affiliés au SCC reprochent au ministère de la Sécurité sociale d’accorder un budget annuel ‘dérisoire’ au Council, d’autant que deux tiers de ce budget sont consacrés aux salaires et autres frais de son personnel. Durant une des grandes assemblées annuelles du SCC, où les comptes de celui-ci, entre autres, avaient été rendus publics, un représentant d’un club de seniors avait fait valoir que ce budget était en inadéquation avec les activités organisées par les associations et compte tenu surtout des ambitions du ministère de la Sécurité sociale de promouvoir le bien-être des seniors de Maurice.
« Le gouvernement doit doter le SCC d’un budget approprié qui lui permettrait d’organiser des causeries régulières sur la santé des seniors et les conseils juridiques, des activités intergénérationnelles, des interactions avec la police dans toutes les localités de Maurice. En effet, dans leur immense majorité, les seniors ne savent toujours pas comment installer, sur leurs portables, l’application de secours en cas d’agression », fait observer un membre d’un club seniors de Quatre-Bornes.
Pourtant, dans ce concert de critiques, certains membres reconnaissent que le SCC a aussi le mérite d’exister par contraste à des pays où il n’existe aucune structure pour les personnes âgées. « À Delhi, le Speaker de l’Assemblée de l’État de la capitale indienne a félicité l’île Maurice pour son soutien aux seniors, surtout pour la pension qu’ils bénéficient. En Inde, cela n’existe pas en raison de leur grosse population et de la politique propre à chaque État », explique Vinod Dookhit.
Au rang des activités auxquelles participent activement des membres du SCC, dont celles et ceux responsables des Day-Care Centres, il convient de mentionner les récentes journées de Fun Games. Que ce soit à Rose-Hill, Rivière-du-Rempart ou Savanne, ces jeux ont bénéficié du soutien indéfectible du SCC.
Il convient de souligner que des District Representatives, à savoir Deven Goundan et Vinod Dookhit, ont déjà dressé un inventaire de demandes dans le cadre des futures législatives. « En fait, ces demandes sont formulées régulièrement par presque toutes les associations. Elles concernent en premier lieu la sécurité des seniors, leur accès à des centres de santé publique, le coût des médicaments », fait ressortir Deven Goundan, District Representative de Savanne.
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