En Iran : un amour interdit serait à l’origine du kidnapping du Mauricien de 17 ans 

• Vishnou : « Fami tifi ki mo garson inn al kontan inn trouv li pe anbras li » 

Le kidnapping d’un Mauricien de 17 ans en Iran suscite nombre d’interrogations. Des contradictions ont été décelées dans les versions de la mère. Les autorités mauriciennes enquêtent pour déterminer la provenance des Rs 4,5 millions saisies sur les proches du mineur à l’aéroport de Plaisance. La police iranienne a aussi ouvert une enquête. 

Son amour pour une Iranienne pourrait lui coûter très cher, voire la vie. Un Mauricien de 17 ans se serait retrouvé à la merci d’un groupe de ravisseurs iraniens pour être tombé amoureux d’une des leurs. C’est du moins ce qu’affirme Vishnou R., âgé de 41 ans, le père de l’adolescent. 

Il insiste sur le fait que le kidnapping n’a aucun lien avec des activités louches. « Monn resi kone pou ki rezon zot inn anlev mo garson. Linn al kontan enn tifi an Iran. Fami tifi la inn al trouv mo garson pe anbras li. Mo garson pena mem relizion ki tifi la », avance l’habitant de Baie-du-Tombeau. 

Le geste d’amour de l’adolescent n’a pas été apprécié par les proches de la jeune fille. « Laba, pa gagn drwa koste ansam ni trap lamin. Bizin fini marie avan. Sinon li enn ofans », explique Vishnou dans sa déclaration accordée au Défi Plus avant d’ajouter : « Mo latet fatige. » 

« Sov mwa papa » 

Il ne cesse de ressasser les dernières paroles que lui aurait lancées son fils aîné. « Sov mwa papa. Tir mwa laba papa. Si to pa sov mwa, mo pou fini mor. Bann la pou touy mwa », lui aurait dit l’adolescent. 
Selon Vishnou, ce dernier se trouve dans une province d’Iran appelée Khash. Depuis samedi dernier, le père de famille multiplie les démarches pour tenter de se rendre à Dubaï. C’est là que les ravisseurs lui auraient donné rendez-vous pour le paiement de la rançon, laquelle s’élèverait à Rs 4,5 millions. 

Vishnou lance un appel de détresse aux autorités pour qu’elles fassent preuve de compréhension afin qu’il puisse porter secours à son enfant. « Personn pa pe kapav fer nanie. Nou bizin led bann lotorite. Monn rod ed partou, me mo pann resi gagne. » 

Vishnou redoute que les ravisseurs ne mettent leurs menaces à exécution en éliminant son fils. Il soutient qu’il a préféré rompre toute communication avec eux et ne pas se connecter à Internet, histoire de gagner du temps. « Mo pe bizin koup koneksion. Mo pa pe kapav les bann la sonn mwa. Mo pa pe kone ki pou dir bann raviser la. » 

Ces derniers lui avaient donné un ultimatum, lequel a expiré mercredi. Mais Vishnou affirme qu’à vendredi, il attendait toujours que les autorités mauriciennes débloquent sa situation : « Mo garson riske perdi lavi si lotorite pa ed mwa. Retournn mwa sa kas la. Mo al rod mo zanfan. Apre lotorite ava gete ki li pou fer. » 

Les Rs 4,5 millions dont il parle ont été placés sous scellés après son interpellation ainsi que celle de quatre autres personnes à l’aéroport de Plaisance le samedi 11 mars 2023. Vishnou et ses proches s’apprêtaient à embarquer sur le vol EK 702 à destination de Dubaï quand ils ont été interceptés par des membres de la Customs Anti-Narcotics Section de la douane et des officiers de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu).

La somme totale de Rs 4,5 millions, principalement en devises, a été trouvée dans les bagages des cinq passagers. La douane a démarré ses investigations pour vérifier la provenance de cette somme. Le père de l’adolescent, lui, affirme qu’il a déjà déposé des preuves à la Mauuritius Revenue Authority sur l’identité des personnes qui ont cotisé pour l’aider à réunir le montant demandé pour la rançon. 

L’ambassadeur iranien : « C’est une affaire assez louche » 

La rédaction du Défi Plus a sollicité Hassan Ali Bakhshi, l’ambassadeur d’Iran à Madagascar, au sujet des développements survenus dans l’affaire du présumé kidnapping. Il a confirmé que la police iranienne a ouvert une enquête. « J’ai reçu les informations que j’avais demandées aux autorités mauriciennes pour qu’une enquête puisse être enclenchée sur ces allégations en Iran. Toutes les informations essentielles ont été transmises à la police d’Iran », a-t-il expliqué. 

Hassan Ali Bakhshi a précisé qu’il a parlé à la mère de l’adolescent. « Elle est revenue sur sa version qu’elle avait divulguée dans un premier temps disant que son fils s’était fait sectionner un doigt. C’est une affaire assez louche », a-t-il souligné. 

Il a ajouté qu’il a reçu des réactions de la part de Mauriciens sur cette affaire. « En tant que diplomate, je préfère ne pas me prononcer sur des choses qui n’ont pas encore été vérifiées. Il est préférable d’attendre les développements de l’enquête de la police iranienne », a-t-il conclu.