En froid avec la majorité : pourquoi les députés Rughoobur et Jahangeer dérangent-ils ?

Plus que jamais, les députés du Mouvement socialiste militant Sudesh Rughoobur et Bashir Jahangeer dérangent l’état-major de ce parti. Pas plus tard que samedi, les deux ont été très sévèrement critiqués par leurs pairs durant la réunion du bureau politique orange au Sun Trust, à Port-Louis.

Pour le moment, Bashir Jahangeer ne souhaite pas commenter, alors que Sudesh Rughoobur attend la prochaine réunion du bureau politique du Mouvement socialiste militant (MSM), avant de prendre une décision. Mais qu’est-ce qui leur est vraiment reproché ?

«Bypass» de Cap-Malheureux

Le député du no 6 (Grand-Baie/Poudre-d’Or) a mis Nando Bodha hors de lui, vendredi soir, à l’Assemblée nationale. À l’ajournement des travaux, il a soulevé la question de « bypass » de Cap-Malheureux. Cette nouvelle bretelle nécessitera l’abattage d’une centaine d’arbres. Sudesh Rughoobur a souhaité que le tracé de cette route soit revu. Dans sa réplique, le ministre des Infrastructures publiques et du Transport lui a sévèrement remonté les bretelles.

Le lendemain, le ministre n’a pas manqué de dire tout haut ce qu’il pense de la démarche de Sudesh Rughoobur, en l’absence de ce dernier.

Présence

Le colistier de Sudesh Rughoobur, le ministre Ashit Gungah, lui reproche de ne pas assister aux fonctions qu’il organise et de ne pas être suffisamment présent sur le terrain. Sauf que Sudesh Rughoobur est connu comme étant un député qui passe beaucoup de temps dans sa circonscription.

Critiques

De manière générale, il est reproché à ce député MSM de poser des questions parlementaires qui ne vont pas dans le sens du gouvernement. Celui-ci ne brosse pas assez dans le sens du poil, au goût de son état-major. Dans le camp de Sudesh Rughoobur, on soutient qu’il ne fait que son travail de député.

Franc-parler

Bashir Jahangeer, député du no 13 (Rivière-des-Anguilles/Souillac), est connu pour son franc-parler, et cela dérangerait l’Hôtel du gouvernement. En janvier 2017, il déclarait ouvertement sa déception de n’avoir pas été nommé ministre lors du mini remaniement. Il accusait deux ministres d’avoir fait obstacle à sa nomination. Il devait aussi faire ressortir que la moyenne d’âge au conseil des ministres est trop élevée et qu’il aurait été bon de rajeunir les effectifs.

Dans une autre interview, publiée à la mi-décembre de l’année dernière, Bashir Jahangeer devait dire ne pas comprendre « pourquoi Soodhun serait un sauveur ». Cela faisait suite à la démarche de Showkutally Soodhun d’obtenir du pétrole saoudien en urgence devant la menace d’une pénurie qui se profilait à cause d’une démarche légale de Betamax.

Ivan Collendavelloo

À maintes reprises, Bashir Jahangeer a croisé le fer avec Ivan Collendavelloo, no 2 du gouvernement. Interrogé à ce sujet par Le Défi Media Group, le 30 mars, il avait ceci à dire : « c’est Ivan Collendavelloo qui fait tout un tam-tam, tout un palabre contre moi. Je suis ingénieur de formation et je vois quand il y a des manquements dans les contrats, je sais lire entre les lignes, des contrats sont taillés sur mesure. » Par rapport à la  promesse gouvernementale d’une fourniture d’eau 24/7, il avait trouvé que  « c’est une farce ».