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En Cour intermédiaire: trois ans de prison pour agression à l’acide

Nushroolla Nunkoo
Trois habitants de Vallée-Pitot ont écopé chacun de trois ans de prison. Ils ont été jugés coupables en cour intermédiaire d’avoir agressé, à l’acide, leur voisin. Celui-ci a perdu la vue à la suite de l’agression.

« Je ne mérite pas ça »

Rencontré à son domicile, Nushroolla Nunkoo affiche une grande déception. Assis dans un fauteuil, il ne cesse de s’essuyer les yeux. « Je ne mérite pas ça. J’ai perdu mes yeux. J’ai dû abandonner la maison de Vallée-Pitot où j’ai habité durant 13 ans. Après l’agression, j’ai perdu mon travail à la RDA. J’ai tellement souffert. Apprendre aujourd’hui qu’ils s’en sortent avec trois ans de prison, cela me fait mal. » La doctoresse Mita Annauth, de l’hôpital de Moka, a affirmé en cour que Nushroolla Nunkoo souffrait de 100 % d’incapacité visuelle. Il suit toujours des traitements dans l’espoir de recouvrer la vue.

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Sept ans après les faits, un verdict. Mohamed Aslam Karrimbaccus, 55 ans, et sa femme Nazira Fokeermohamud, 41 ans, et Aslam Roheemun, un aide-chauffeur de 50 ans, purgeront une peine de trois ans. Le verdict a été prononcé par la présidente de la cour intermédiaire, la magistrate Renuka Dabee. Le 19 février 2009, Nushroolla Nunkoo, un ancien employé de la Road Development Authority (RDA), âgé de 43 ans, porte plainte à la police. Il explique avoir été agressé à l’acide, le vendredi 13 février de 2009, par sa voisine Nazira Fokeermohamud. Les relations entre eux n’étaient pas au beau fixe, en raison d’un litige autour d’un terrain, qui a fait l’objet de plusieurs plaintes à la police. Nushroolla Nunkoo a été hospitalisé durant seize jours. Dans une autre déclaration, le 6 mars de 2009, il donne de plus amples détails sur son agression. Il est 5 h 45 le vendredi 13 février 2009 et, comme à l’accoutumée, il va acheter son pain à la boutique du coin. Sur le chemin du retour, Nushroolla Nunkoo s’apprête à emprunter une impasse, lorsqu’il aperçoit son voisin, Aslam Karrimbaccus, aussi connu comme Motay. Bien qu’il ne pleuvait pas ce jour-là, ce dernier portait un pardessus et avait les mains derrière le dos. Motay était suivi par sa femme Nazira, qui avait aussi les mains derrière le dos. Nushroolla Nunkoo ne se doutant de rien, s’est mis sur le côté pour leur céder le passage dans cette impasse étroite.

« Nou bizin touy li »

Arrivé à sa hauteur, Motay retire les mains de son dos, pour laisser apparaître un récipient. Il lui lance le contenu du récipient à la figure. Nushroolla Nunkoo se met à genoux. Une voix hurle alors : « nou bizin touy li ». Tandis que le liquide lui brûle le visage, il parvient à voir Aslam Roheemun, un autre voisin avec qui il a eu un différend. Celui-ci lui immobilise les bras derrière le dos et Nazira Fokeermohamud lui attrape le visage pour lui verser de l’acide dans la bouche. Il recrache le liquide, qui se répand sur ses vêtements. Alors que ses agresseurs prennent la fuite, Nushroolla Nunkoo essaie de rentrer chez lui à l’aveuglette. Arrêtés par la police, les trois suspects nient les accusations dont ils répondent. Poursuivis en cour intermédiaire, les trois accusés plaident non coupables. Les trois seront condamnés à trois ans de prison. Nazira Fokeermohamud et Aslam Roheemun ont interjeté appel contre le verdict de la cour intermédiaire et sont en détention.
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