Un ex-journaliste, victime d’une attaque cérébrale depuis environ quatre ans, cherchait à tout prix sa guérison.
Son épouse, qui pensait pouvoir l’aider, s’est fait berner par une femme escroc qui prétendait avoir d’excellents contacts avec un centre de santé en Inde. Elle a lui a remis Rs 1 M en vain. L’arnaqueuse, arrêtée, est passée aux aveux.
Elle aurait profité de la fragilité psychologique d’un couple pour lui escroquer Rs 1 million. Premila (prénom fictif), 55 ans et habitant la région Nord, s’est fait avoir par les fausses promesses d’une femme qui prétendait pouvoir faciliter les démarches de son époux atteint d’une attaque cérébrale. L’escroc avait fait croire au couple qu’elle avait d’excellentes relations avec un centre de santé indien susceptible de remettre d’aplomb le mari souffrant.
Le début de l’affaire remonte à juin 2017. En se rendant compte qu’elle a été roulée dans la farine, Premila a consigné une déposition au poste de police de sa localité le 8 février dernier.
Dans sa déposition, Premila raconte que son époux, un ex-journaliste, a été victime d’une attaque cérébrale en 2014 et est paralysé depuis. « Toute l’affaire remonte à juin 2017. J’étais à mon domicile quand j’ai reçu la visite d’une dénommée Fazannah. Elle s’est présentée comme la belle-sœur d’une de mes proches. Elle m’a dit qu’elle a été touchée quand elle a appris que mon époux a eu une attaque cérébrale », explique Premila dans sa déposition à la police. La dénommée Fazannah, alias Preety, aurait confié à Premila qu’elle a de très bons contacts avec un centre de santé en Inde qui prodigue des traitements efficaces aux victimes d’attaques cérébrales. « Tou ban dimoun ki finn gayn atak e paralizi, mo fin avoy zot dan len e zot finn geri completman kan zot finn retourne », aurait-elle déclaré à sa proie.
« Vu que Fazannah semblait touchée par notre cas, je lui ai fait confiance. En sus, elle m’a montré des photos et des documents. J’ai alors entamé les démarches pour récolter la somme réclamée, à savoir Rs 1 million », explique Premila dans sa déposition à la police.
L’argent, dit-elle, a été versé en six tranches allant de Rs 50 000 à Rs 400 000. Depuis, ajoute-t-elle, Farzanah invente divers prétextes pour ne pas honorer ses engagements. La victime a fini par comprendre qu’elle a été bernée.
Le mardi 22 mai, le sergent Beebeejaun et son équipe, composée des constables Gokhool, Mathoora et de la policière Jugoo, épaulés par le sergent Plaiche de la Field Intelligence Unit de Plaine-Magnien, ont procédé à l’arrestation de Fazannah Bibi D. Cette habitante de Plaine-Magnien, 49 ans, a été conduite au poste de police de Goodlands où elle a été interrogée par les enquêteurs. Elle est passée aux aveux.
Endettement
Fazannah a expliqué aux enquêteurs le motif de son acte. « Je faisais face à une situation très difficile et j’étais endettée. J’ai escroqué ce couple pour aider mon fils toxicomane à sortir de l’enfer de la drogue. J’ai dépensé l’argent pour financer ses traitements. Et vu que j’avais également emprunté de l’argent à d’autres gens, je leur ai remis une partie. Je suis d’accord que j’ai escroqué ce couple, mais je n’avais d’autres choix car mon but c’était de sauver mon fils qui se droguait. Quand j’ai rencontré le couple, j’ai vite compris que c’était facile de le berner et j’ai inventé une histoire pour lui soutirer de l’argent », raconte Fazannah pour sa défense. Elle s’est excusée auprès de ce couple et a ajouté qu’elle lui a déjà remboursé Rs 230 000. Après son interrogatoire, elle a été placée en détention
Le lendemain, Fazannah a comparu devant le tribunal de Pamplemousses où une charge provisoire d’escroquerie a été retenue contre elle. Elle a retrouvé la liberté après avoir fourni une caution de Rs 50 000 et signé un engagement de dette de Rs 500 000. Elle a promis de tout rembourser à ses victimes
Le Défi-Plus a contacté Premila. Cette dernière ne sait plus à quel saint se vouer. « Sa madam la fami ek mo belser e mo pa ti atann li pou fer enn zafer koumsa avek mwa. J’ai emprunté Rs 400 000 à des proches et Rs 150 000 d’une banque. Et maintenant, je ne sais plus comment faire pour rembourser. Il y a deux mois, mon époux a eu une nouvelle attaque et il a perdu la parole. Je m’occupe de lui comme d’un enfant. Cette femme a profité de notre détresse », raconte Premila.
L’enquête policière, menée par le sergent Beebeejaun, est placée sous la supervision de l’inspecteur Persand et de l’assistant-surintendant Poinoosamy.
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