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En cette fin d’année : 7 Mauriciens sur 10 achètent à crédit

crédit

Un achat plaisir, des électroménagers à remplacer, l’envie de ravir ses proches…Autant de raisons qui poussent les Mauriciens à avoir recours au crédit en cette période de fin d’année. Découvrez ce qu’ils achètent le plus à crédit et pour quelles raisons.

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Le nombre de Mauriciens qui achètent à crédit

Jusqu’à 7 personnes sur 10 achètent des produits à crédit. Chez certains commerces, c’est 5 ou 6 clients sur 10 qui privilégient l’achat à crédit.

Les 3 raisons pourquoi les gens privilégient la vente à tempérament

1. Le manque de financement pour acheter le produit en liquide. 
2. La facilité de payer au compte-goutte.
3. Le rachat du crédit par les agences de financement telles que CIM Finance ou encore Rogers Capital.

Cash ou à crédit les différences des prix 

Une télévision 

Prix cash : Rs 10 000
Dépôt : Rs 1 000 
Montant final à payer : Rs 9 000 

Période de remboursement  Montant à payer mensuellement 
6 mois  Rs 1 553
12 mois  Rs 800
18 mois Rs 549
24 mois Rs 424
30 mois  Rs 349

Set de sofas 

Prix cash : Rs 18 000
Dépôt : Rs 3 500 
Montant final à payer : Rs 14 500 

Période de remboursement  Montant à payer mensuellement 
6 mois  Rs 2 502
12 mois  Rs 1 288
18 mois Rs 884
24 mois Rs 683
30 mois  Rs 562

Le saviez-vous 

  • Entre 1 et 4 demandes de crédit sur 10 sont rejetées. 
  • 5 clients sur 10 font des dépôts. Le reste opte pour le zéro dépôt.  
  • 30 mois. C’est la période de remboursement la plus choisie par les clients. N’empêche que certains Mauriciens préfèrent rembourser leur crédit dans 12 mois, voire 24 mois. 
  • Si les clients doivent sur le crédit pris, les commerçants doivent, quant à eux, fournir une commission aux maisons de crédit. Une commission qui varie entre 6 % et 7 %, dépendant de l’accord passé entre les commerçants et les maisons de crédit. 

Ceux qui ont des difficultés à obtenir du crédit

  • Les mauvais payeurs.
  • Les clients qui sont en retard sur le paiement de leur dernier achat.
  • Les personnes qui travaillent à leur propre compte. 
  • Ceux qui ont des emplois perçus comme précaires.  
  • Les jeunes de 18 ans à 21 ans. Le fait qu’ils viennent d’intégrer le monde professionnel et que certains d’entre eux ne savent pas gérer leur budget jouent contre eux. 
  • Ceux qui sont déjà endettés jusqu’au cou. 

Les observations des commerçants 

Bilkiss Jaulim : « 90 % de nos clients achètent un téléphone à crédit »

« Nous notons une augmentation de 10 % cette année dans le nombre de personnes qui achètent à crédit », avance Bilkiss Jaulim, directrice de Jaulim Plaza. Parmi ceux qui achètent à crédit, il y a des gens qui travaillent dans le secteur privé, des fonctionnaires, y compris des médecins. « Même s’ils ont une bonne base de salaire, ils préfèrent acheter à crédit », indique notre interlocutrice. Autre constat de Bilkiss Jaulim : 90 % des clients qui achètent un téléphone portable le paient à crédit. 

Yusuf Cader : « L’achat à crédit est une nécessité pour certains clients »

« Difficile de s’offrir une télé de Rs 12 000 à titre d’exemple quand on touche un salaire de Rs 15 000/Rs 20 000, surtout quand vous venez de construire votre maison et que vous avez des emprunts à rembourser. C’est ce genre de situation qui pousse les gens à acheter à crédit ainsi que le fait qu’il y a aujourd’hui des facilités de crédit », fait ressortir Yusuf Cader, gérant de Cader Electro-Meubles. Ce dernier note, par ailleurs, une augmentation de gens qui privilégient l’achat à crédit. 

Rajah Bhageerutty : « Les gens sont déjà endettés »

Les Mauriciens de toutes les catégories socioprofessionnelles achètent aujourd’hui à crédit, indique Rajah Bhageerutty, directeur de Bhageerutty Commercial Centre. « Les gens sont déjà endettés et n’ont pas les moyens d’acheter des produits cash », explique-t-il tout en soulignant que ce sont surtout les gros électroménagers que les Mauriciens achètent à crédit. 


Questions à…Mosadeq Sahebdin (porte-parole de la Consumer Advocacy Platform) : «La vente à crédit est un mythe»

Zéro dépôt, discount, cadeau…comme chaque année, les commerces sortent le grand jeu à l’approche des festivités pour attirer la clientèle. Les Mauriciens se laissent-ils tenter par ces publicités ou sont-ils aujourd’hui plus prudents avant de faire des dépenses ? 
Bien qu’il y ait de plus en plus de consommateurs qui savent décider de leur priorité avant d’acheter, il y aura toujours ceux qui achètent par impulsion ou qui se laissent tenter par les offres des commerçants. Pour faire face à la concurrence, les commerçants ont recours à des stratégies commerciales, qui frôlent parfois le piège. Si le zéro dépôt était justifié à l’époque où il fut introduit, il peut être actuellement une incitation à l’endettement, tout comme le sont les offres de paiement après trois, quatre mois.   

Les offres des commerçants sont-elles à l’avantage des consommateurs ? Quels sont les conseils aux consommateurs pour qu’ils ne s’endettent pas ?
Certaines offres peuvent cacher des stratégies de marketing visant à appâter le consommateur, frisant le piège. La CAP conseille aux consommateurs, pour éviter le piège de l’endettement ou celui du surendettement, de planifier leurs achats de fin d’année. Un bon budget familial, prenant en compte les dépenses anticipées ou des imprévus, permet de décider des priorités et d’éviter l’achat impulsif.    

Selon les commerçants, la majorité des clients achètent à crédit, en privilégiant surtout la vente à tempérament. Le font-ils par choix ou par nécessité ? 
La vente à crédit est un mythe. Aucun commerçant ne vend à crédit, puisqu’ils dirigent tous les achats vers les agences de financement du crédit, poussant ainsi les clients à acheter du crédit auprès de celles-ci. C’est donc l’achat à crédit par le biais de plans de crédit qui contournent la Hire Purchase Act. 

Après l’éclatement de l’affaire BAI, CIM Finance et Rogers Capital sont devenues aujourd’hui les seules maisons de crédit. Est-ce à l’avantage ou au détriment des consommateurs ? 
À côté d’un nombre limité de concurrents, il est clair que la CIM Finance se trouve en situation de monopole. Tout opérateur se trouvant en situation de monopole a tendance à abuser de cette position et, par conséquent, se trouve sous l’examen de la Commission de la concurrence. Il faut rappeler que suite à une plainte de la CAP, la CIM Finance avait dû faire marche arrière sur la commission perçue auprès des marchands. Une agence de crédit, opérant comme une institution financière, imposant des taux d’intérêts excessifs, n’opère certainement pas à l’avantage des consommateurs. Il incombe à ceux-ci d’exiger toutes les informations avant de faire un choix avisé.

 

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