Les réservations enregistrées par les grands groupes d’hôtels en ce début d’année sont encourageantes. Cependant, les petits établissements peinent toujours à atteindre une bonne performance.
Les deux premiers mois de l’année ont été très positifs pour les hôtels du groupe Sunlife, notamment le Sugar Beach, le Long Beach, La Pirogue et Ambre. C’est ce qu’indique son CEO, François Eynaud. « Nous avons enregistré un taux d’occupation de 82 % en janvier, suivi par un taux d’occupation autour de 76 % en février et pour le mois de mars, on s’attend à un taux d’occupation de plus de 80 %. Nous recevons toujours des réservations de dernière minute », dit-il. Et d’ajouter qu’il y a une visibilité jusqu’à la fin de mai. Un avis que partage Sydney Pierre, Chief Sales & Marketing Officer du groupe Marriott. « Le prix du billet d’avion étant toujours très élevé, le segment du luxe a pris le dessus sur les autres segments. Du coup, les hôtels de luxe ont connu une belle performance alors que les autres segments ont en revanche souffert », fait-il comprendre. Cependant, il avance que certains marchés se sont soit stabilisés soit tournent au ralenti en raison de l’inflation qui affecte nos marchés émetteurs.
Au niveau des petits hôtels, une certaine déception se fait sentir. Bissoon Mungroo, président de l’Association des hôtels de charme, affirme que le mois de janvier a été assez bien avec un taux d’occupation de 75 % en général. « Mais en février, le taux a chuté à 55 %, voire 60 %. Pour le mois de mars, on ne va pas dépasser les 50 % », indique notre interlocuteur. Ce dernier est d’avis que ce sont les grands hôtels qui bénéficient principalement des arrivées touristiques. « En cette haute saison, le pays accueille normalement des touristes haut de gamme », dit-il.
La majorité des touristes accueillis en début d’année proviennent des marchés européens et du marché réunionnais. « Même si les frontières ont été ouvertes plus tard que les autres marchés, nous avons constaté une reprise rapide du marché réunionnais en janvier », dit François Eynaud. Ce dernier dit avoir beaucoup d’espoir sur le marché indien surtout pour la basse saison. « Avec les vols que desservira Air Mauritius sur d’autres destinations dans la Grande Péninsule et les opérations de la compagnie indienne Vistara à Maurice à partir de mars, les arrivées touristiques en provenance de l’Inde vont certainement augmenter », dit-il.
Bissoon Mungroo avance qu’Air Mauritius doit réduire le nombre de vols sur Mumbai et augmenter le nombre vers d’autres destinations telles que Delhi, Chennai et Bangalore où résident des touristes potentiels. « Si les Maldives nous devancent sur le marché indien, c’est principalement en raison des liaisons aériennes directes sur différentes destinations dans le pays », avance le président.
Recettes record en 2022
Rs 64,84 milliards. C’est le montant des recettes touristiques enregistrées pour l’année 2022. Il s’agit en effet d’un nouveau record franchi pour l’industrie. Pour Sydney Pierre, ce n’est pas surprenant de voir les recettes de l’industrie touristique atteindre un niveau supérieur à la période d’avant Covid-19. Il explique que plusieurs facteurs expliquent cette performance. « D’abord, c’est l’effet du ‘Revenge Tourism’. Les clients n’ont pas pu voyager à cause de la fermeture de nos frontières ou ont été restreints par les conditions dans leurs pays respectifs », dit-il. Par ailleurs, poursuit-il, en 2022 certaines destinations concurrentes étaient encore fermées. Pour sa part, François Eynaud estime que cette performance mérite d’être célébrée. « Les clients ont dépensé plus et ont passé de plus longs séjours. Mais il faut aussi relativiser par rapport au taux de change. Avec un meilleur taux de change en 2022, les recettes ont connu une hausse », explique notre interlocuteur.
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