En cas d’incendie dans les centres de santé : le personnel déplore l’absence d’exercice de simulation

Le personnel des hôpitaux et des divers centres de santé ne sait pas s’il y a un quelconque plan d’évacuation en cas d’incendie. Cela fait des lustres qu’un exercice d’évacuation n’a pas été mené, ce qui va à l’encontre de la loi.

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«Cela fait 15 ans que je suis dans la santé publique et je n’ai jamais entendu parler d’un exercice de simulation en cas d’incendie à l’hôpital. » C’est le constat que fait le Dr Dushyant Purmanan, président de la Government Medical and Dental Officers Association (GMDOA). Tel un leitmotiv, c’est ce qu’affirment aussi les membres du personnel des divers hôpitaux et centres de santé publique que nous avons interrogés.

Le fait que l’exercice n’ait pas été mené depuis longtemps va à l’encontre de l’Occupational Health & Safety Act (OSHA) No. 28 de 2005. Sous l’article 75 parlant des Safety provisions in case of fire, il est stipulé au paragraphe 6 (1a) que dans chaque bâtiment, l’employeur doit prendre des mesures pour s’assurer que les employés sont familiers avec les moyens d’évacuation en cas d’incendie.

Ce qui n’est pas le cas depuis de nombreuses années, selon nos interlocuteurs. S’ils reconnaissent qu’il y a des causeries animées par les Mauritius Fire and Rescue Service sur ce qu’il faut faire en cas d’incendie, ils disent que tout ne serait que théorique. « Nous n’avons jamais participé à d’exercice de simulation ni ne savons où se trouvent les points de rassemblement. » Pis, ils ne savent pas comment évacuer les patients.

Or, un exercice de simulation doit être fait au moins une fois l’an, précise le même règlement au paragraphe 6 (1) (c). Et l’article 76 ajoute qu’un plan d’évacuation doit avoir l’approbation des services d’incendie. L’article 18 du Mauritius Fire and Rescue Service Bill (No. X de 2013) précise que le Chief Fire Officer peut demander au propriétaire d’un bâtiment de préparer un plan d’évacuation et de lui soumettre une copie pour approbation.

Manquements déplorés

Selon Dushyant Purmanan, il y a plusieurs manquements dans les centres de santé qu’il faut résoudre pour la sécurité du personnel et des patients. Le personnel doit être formé sur ce qu’il faut faire en cas d’incendie afin de pouvoir évacuer les lieux rapidement en assurant la sécurité des patients.

Citant le cas de l’hôpital Victoria, le président de la GMDOA explique qu’il n’y a pas eu d’exercice de simulation depuis ces dix dernières années et que les points de rassemblement ne sont pas indiqués. « S’il y a un incendie dans un hôpital, nous ne savons comment faire pour évacuer les patients et le personnel », dit-il.

Rajshree Thylamay, présidente de l’Union des travailleurs du ministère, qui travaille à l’hôpital Jawaharlal Nehru de Rose-Belle, explique que le seul exercice qui se fait régulièrement à l’établissement hospitalier c’est la simulation en cas de crash d’avion. « Rien n’est prévu en ce qui concerne le personnel et les patients en cas de problèmes à l’hôpital. »

Même son de cloche à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo où Bholanath Jeewuth de la Nurses Union déplore le fait que les mesures appropriées ne soient pas prises malgré la présence d’un comité où les problèmes sont évoqués. Avis partagé par Amarjeet Seetohul, président de la Ministry of Health Employees Union qui est, lui, posté au Subramania Bharati Eye Hospital à Moka. Il regrette l’absence de représentants syndicaux au sein de ce comité. 

Si des manquements sont passés sous silence, le Dr Purmanan explique que c’est parce que certains craignent des représailles, sous la forme de transfert. Il y a aussi cette perception selon laquelle l’État ne peut poursuivre l’État, c’est-à-dire prendre des sanctions contre une institution du service public. Ce que dément le ministre du Travail Soodesh Callichurn. Selon lui, s’il y a de graves manquements, des sanctions doivent être prises.

Nous avons sollicité l’avis du ministère de la Santé sur le problème évoqué par le personnel mais notre requête est restée sans réponse.

 

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