De nombreuses personnes, après avoir été testées positives à la Covid-19, se tournent vers le secteur privé pour avoir un traitement.
Le Dr Bassoodev Goolaub, médecin du privé, déplore ainsi un manque de protocole de traitement standard pour le traitement de la maladie. Ce qui fait que divers médicaments et traitements sont proposés aux patients, dont des huiles essentielles pour l’inhalation, dit-il.
En l’absence de protocole pour le traitement des cas légers et modérés de la Covid-19, c’est en fonction des symptômes que les médicaments sont prescrits aux patients, ajoute un membre de la Private Medical Practitioners Association (PMPA).
Parmi les produits qui sont prescrits, il y a le paracétamol et un sirop antitussif en cas de toux. Dans certains cas, les vitamines C et D et le supplément de sulfate de zinc sont aussi recommandés.
Selon notre interlocuteur, il n’y a pas de protocole défini pour le traitement des cas légers et modérés de la Covid-19. « Le protocole le plus important, c’est le suivi médical du patient positif. En cas d’aggravation de son état de santé, il est important de se référer au service de santé public. » Il fait remarquer que les premiers symptômes de la Covid-19 sont presque similaires à ceux de la grippe et que la maladie est traitée de manière symptomatique.
Automédication : la prudence recommandée
Des médicaments sont vendus sans prescription dans certaines pharmacies. C’est une pratique contraire à la loi et qui n’est pas éthique. Cependant, il est difficile d’épingler ceux qui ne respectent pas les procédures.
Certaines personnes testées positives à la Covid-19 prennent la peine de consulter un médecin. Mais d’autres achètent des médicaments sans une consultation médicale au préalable, déplore Arshad Saroar, pharmacien. Pour lui, le public doit être prudent et comprendre que des médicaments comme les antibiotiques ne sont disponibles que sur ordonnance.
« Si les gens insistent pour prendre des antibiotiques à tort et à travers, ils vont développer une résistance à ce médicament. Ce qui aura pour conséquence que, quand ils auront vraiment besoin de prendre des antibiotiques, ils n’auront aucun effet sur eux », prévient-il.
Il faut faire l’éducation de la population, ajoute-t-il. Pour lui, refuser de vendre des antibiotiques, malgré l’insistance du client, est une question d’éthique. Il demande au public de ne pas faire de stock de médicaments chez eux. Ce qui engendre une pénurie artificielle et prive, par la même occasion, d’autres personnes de médicaments nécessaires.
Ceux qui n’alertent pas les autorités commettent un délit
La Covid-19 est une « notifiable disease ». Il est de la responsabilité de tout un chacun d’informer les autorités en cas de test positif, comme il est prescrit par la loi (Quarantine Control of Sale and Use of Covid-19 Home Self-Testing Kit) Regulations 2021 - voir plus loin).
Cependant, il est difficile de s’assurer que tous les cas positifs sont rapportés, fait remarquer un membre de la PMPA. C’est ce qu’estime également Arshad Saroar.
Il ajoute qu’il y a aussi des pharmacies qui n’ont pas de registre avec le nom et les coordonnées des clients ayant acheté un Covid-19 Home Self-Testing Kit.
Selon lui, le Covid-19 Home Self-Testing Kit est un soulagement pour de nombreuses personnes, mais aussi pour le système de santé public : « Par crainte d’être infectées par la Covid-19 ou pour ne pas attendre de longues heures, certaines personnes préfèrent faire leur test à domicile. Ce qui a contribué à soulager le système de santé public. »
Le président de l’Union des pharmaciens, Siddique Khodaboccus, partage cet avis. Le revers de la médaille, c’est qu’il y a sans doute de nombreux cas qui n’ont pas été rapportés au ministère de la Santé. « Les membres du public ne réalisent pas que, quand ils n’informent pas les autorités sanitaires, ils mettent leur santé et celle de leurs proches en péril », fait-il observer.
Ce que dit la loi
Selon les Quarantine (Control of Sale and Use of Covid-19 Home Self-Testing Kit) Regulations 2021, la vente du Self-Testing Kit doit être « recorded in a register ». Il doit être présenté sur demande au ministère.
Les règlements soulignent également que « where a person is tested positive to Covid-19 by means of a Self-Testing Kit, the user shall forthwith inform the Quarantine Authority ».
Une personne qui ne respecte pas les dispositions de la loi commet une offense et elle est passible d’une amende ne dépassant pas Rs 500 000 et d’une peine d’emprisonnement ne dépassant pas cinq ans.
Les médicaments controversés pour les malades
Certains médicaments utilisés pour combattre la Covid-19 ont été pointés du doigt. Les avis divergent, même parmi les professionnels de santé. Certains médicaments ont, cependant, fait leurs preuves, affirme le Dr Rajiv Kumar, président de la Mauritian Respiratory Society.
Il explique que le Fabiflu (Favipiravir), un antiviral qui a été utilisé en Inde, a donné des résultats probants chez des patients à haut risque et qui avaient des comorbidités. Il a diminué la charge virale et a augmenté les chances de survie des patients qui avaient des symptômes légers et modérés de la Covid-19.
« Dans leur cas, il était préférable de leur donner ce médicament au lieu de ne rien faire », explique-t-il. Il n’a pas été établi qu’il est aussi efficace chez les patients avec des symptômes sévères. Ces derniers doivent alerter les autorités sanitaires, afin d’avoir les soins appropriés, fait-il ressortir. Il ajoute que le « monoclonal antibodies », qui est aussi un antiviral, a donné de bons résultats lors des essais cliniques.
L’Ivermectine, qui est un antiparasite, est aussi présenté par certains comme un remède contre la Covid-19. Cependant, son utilisation contre cette maladie n’est pas recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en dehors des essais cliniques. L’OMS soutient qu’il n’y a pas eu de résultats significatifs quant à l’efficacité de ce médicament contre la Covid-19.
Selon l’OMS, l’Ivermectine est un antiparasitaire à spectre large. Il figure dans la liste des médicaments essentiels pour le traitement de plusieurs maladies parasitaires. Par exemple, contre l’onchocercose (cécité des rivières), l’anguillulose strongyloïdose et d’autres maladies causées par la géohelminthiase. Le médicament est aussi utilisé pour traiter la gale.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !