En attendant l’ouverture des plages, restos et autres : des Mauriciens en quête de loisirs

Hier, dimanche, marquait le dernier week-end des Mauriciens sous restriction. En effet, dès le 1er juillet, il y aura un assouplissement avec les plages rouvertes pour la natation et la marche, les restaurants qui accueilleront de nouveau des clients, entre autres. Nombreux sont ceux qui ont essayé entre-temps de se trouver de nouvelles distractions. Nous avons fait un tour dans des lieux de prédilection des Mauriciens.

Dimanche, 13 heures. Nous quittons Port-Louis et mettons le cap sur Albion. Le soleil est timide et l’air est frais. En chemin, près d’un cours d’eau, nous rencontrons Padma et ses proches. Habitant à Petite-Rivière, elle est accompagnée de ses enfants et de sa mère. « L’eau ne coule pas. Nous sommes ici pour laver les vêtements des enfants qui étaient à la montagne, samedi. Ils n’ont pas beaucoup de distractions. Nous avons hâte que les restrictions soient levées la semaine prochaine. Nous profiterons pour aller à Grand-Bassin. Nous n’avons pu y aller pour la fête Maha Shivaratri », dit la mère de famille. 

Un peu plus loin, nous rencontrons Hélène Blaise, qui est venue prendre l’air avec ses petits-enfants. « On n’a pas beaucoup de loisirs. On est donc venus ici pour changer d’air. Vivement le week-end prochain. Les enfants ont aussi hâte d’aller nager à la mer. Moi, j’attends impatiemment de pouvoir aller à l’église », raconte cette habitante de Canot. 

À la plage publique d’Albion, nous ne pouvons qu’apprécier le bruit des vagues et des oiseaux. Kavish Geetun, un officier de la garde côte nationale, fait sentinelle pour s’assurer que personne ne déroge à la règle. « Les gens savent que la plage n’est pas ouverte. Il y a tout de même certains qui viennent, prétextant qu’ils croyaient qu’elle était déjà ouverte au public », lance-t-il. Sur un banc près de la plage, nous rencontrons Gilles et Isabelle, qui habitent à 50 mètres de là, en compagnie de leur singe King. « Nous sommes venus acheter à manger. Nous sommes impatients de pouvoir venir nager et nous promener sur la plage », affirme le couple.

Nous continuons notre route et arrivons au phare d’Albion qui est devenu un lieu de prédilection de plusieurs Mauriciens. D’ailleurs, il y a de nombreuses voitures qui y sont garées. Entre ciel et mer, cet endroit est un véritable havre de paix, digne d’une carte postale. Muzzamil et Zahil ainsi que d’autres cousins et cousines habitent en face de la mer à Grand-Baie. Mais restriction oblige, ils ne peuvent s’y rendre.  « Après une semaine de travail, nous cherchons un moyen de nous décompresser vu que nous ne pouvons pas aller à la mer, encore moins jouer au foot. Chaque semaine, nous faisons une sortie. Nous avons été au National Park à Rivière-Noire, à la montagne du Morne, entre autres », relatent les deux jeunes hommes. 

Même son de cloche de Meghna, qui est venue ici pour se ressourcer après une semaine au travail. « Les restrictions nous ont permis de découvrir des endroits intéressants. Nous aimons beaucoup la plage mais nous allons attendre encore un peu avant d’y aller car il y aura beaucoup de monde une fois les restrictions levées », souligne cette habitante d’Hermitage. 

Cap sur Plaine-Champagne. Encore une fois, de nombreuses voitures y sont garées. Certains en profitent pour cueillir des goyaves de Chine, d’autres apprécient la nature. Denis Honoré et son épouse Nitisha, accompagnés de leurs proches, profitent de cette nature apaisante. « Avant, on allait au ciné, au resto et à la mer. Or, tout a été chamboulé avec la Covid-19. On a décidé de sortir et d’aller à la découverte de Maurice afin de casser la routine. On apprécie beaucoup plus la nature et venir dans de tels endroits fait du bien », confie cet habitant de Camp-Diable.

La pluie commence à tomber lorsque nous arrivons sur le parking de Pétrin. Or, cela ne décourage nullement les personnes qui s’y trouvent. À l’instar de Ritesh et sa famille qui mangent des amuse-gueules. « Mon épouse a acheté une nouvelle voiture. C’est notre première sortie en famille. Nous sentons vraiment ce manque de loisirs avec les restrictions. Nous avons donc décidé de faire une virée », déclare cet habitant de Bel-Air-Rivière-Sèche. 

Aashiv Chuckowree habite à Quatre-Bornes. C’est à moto que lui et ses amis vont à la découverte de Maurice. « Qu’il fasse beau ou qu’il pleuve, nous visitons des lieux. Nous nous arrêtons pour manger quelque chose avant de reprendre la route », raconte ce dernier, précisant que c’est devenu une routine. 

C’est la même scène à Mare-aux-Vacoas qui grouille de monde malgré la grisaille. Certains ne manquent pas de s’adonner à des parties de pêche dans le réservoir. Sunil et sa famille qui habitent Vacoas sont venus se relaxer en ce lieu. « D’habitude, je m’occupe de mes animaux et j’aime planter. On est venu ici pour prendre l’air. Dès la semaine prochaine, je vais recommencer à travailler car les gyms rouvrent leurs portes », lance ce coach.