Explik Ou Ka

En attendant le divorce, elle vit dans la peur et l’insécurité

Les derniers faits d’actualité en font mention. La violence conjugale n’est pas un phénomène en régression à Maurice. Si nombreuses sont les femmes qui se taisent et souffrent en silence, d’autres ont choisi de dénoncer, pour sortir de leur calvaire. Kavita, la trentaine, témoigne.

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«Si les membres de la famille n’étaient pas à mes côtés, il y a longtemps que j’aurais commis l’irréparable. » Propos de Kavita (prénom modifié) dans l’émission Xplik ou K. Cette femme, âgée de 34 ans, explique qu’elle se fait harceler par son ex-époux jour et nuit. « Je suis tétanisée, je ne sais plus quoi faire, il me mène la vie dure et je crains pour ma sécurité au quotidien », explique l’habitante de Nouvelle-Découverte.

Une vie qui se promettait heureuse qui a viré au cauchemar. C’est ainsi qu’elle qualifie sa vie conjugale. « Nous nous sommes mariés en avril 2016. Au début tout allait bien. C’était la vie de couple parfaite », explique Kavita. Mais au fil du temps, selon ses dires, les choses ont empiré.

Son compagnon est devenu violent. « J’ai été battue à maintes reprises, je me suis tu tout ce temps à cause de l’amour que j’éprouvais pour lui », concède-t-elle. « Alors que j’étais enceinte de cinq mois, il m’avait agressée. J’avais reçu des coups au ventre et j’ai perdu mon enfant. À l’hôpital, il m’avait demandé de ne pas déposer plainte, car il pourrait perdre son travail », se remémore-t-elle tristement. « Depuis ce jour, j’ai pris la décision radicale de demander le divorce et de quitter son toit, pour aller vivre chez ma mère », dit-elle.

Seul hic, affirme la jeune femme : « Je me fais constamment harceler par mon ex-compagnon en attendant le prononcé du divorce. Il me profère constamment des menaces, il s’en prend aussi à ma sœur à travers des messages obscènes et à caractère violent. Tout dernièrement, il s’est présenté au domicile de ma mère pour nous menacer. »

De plus, Kavita explique avoir entamé les procédures pour obtenir le divorce, mais il ne l’accepte pas et la cour a rejeté sa demande de Protection Order.

Jugement

Lors de son intervention, Me Bala Mukan a tenu à préciser que l’époux « a tous les droits de refuser que sa femme obtienne un Protection Order de la cour.» « Toutefois, poursuit l’avocat, la cour prendra en considération toutes les preuves au niveau de la police pour rendre un jugement approprié. Elle prendra en considération les messages de menaces adressés à Kavita. Je conseille vivement à cette jeune femme de faire une déclaration en bonne et due forme au poste de police de sa localité et à la Cyber Crime Unit. Le suspect sera très probablement arrêté par la police. Par contre, si une simple entrée est faite par la plaignante, le suspect sera uniquement averti et rien ne sera fait ».

Hotline 139

La hotline 139 est dédiée à la violence domestique. Ce numéro d’urgence est désormais gratuit pour permettre aux victimes de violence domestique de réclamer de l’aide, même lorsque leur téléphone est à court de crédit ou n’a plus de solde. Cette annonce a été faite le 11 novembre 2016, lors d’un point de presse par Aurore Perraud, alors ministre de l’Égalité des genres, du Développement de l’Enfant et de la Famille. Cela en vue de la Journée internationale contre la violence faite aux femmes célébrée le 25 novembre. La hotline 139 est désormais opérationnelle 24 heures sur 24.

 

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