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Employés d’une compagnie textile : 30 ans d’ancienneté et aucune allocation après leur mise à pied

Employés d’une compagnie textile Ils ne savent plus quoi faire: aucun revenu après 30 ans de service dans une entreprise.
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Plus d’une trentaine d’employés broient du noir. Après avoir passé plusieurs dizaines d’années au service d’une entreprise textile de Pailles, ils ont reçu leur feuille de route. Leur ex-employeur refuse de leur payer leur temps d’ancienneté. Comment se trouver des revenus décents quand on a dépassé la cinquantaine ?, s’interrogent-ils ?

Eddy, 65 ans, se fait le porte-parole de ces employés désespérés et qui se sentent trahis par leur patron. « J’ai travaillé loyalement pour cette compagnie de textile pendant 26 ans. Maintenant que j’ai atteint l’âge de la retraite, elle refuse de me payer la pension à laquelle j’ai droit », fustige-t-il.

Le sexagénaire a un ton désabusé. Il n’est pas le seul employé dans ce cas. « Une trentaine de mes collègues féminines vivent ce même désespoir. Certaines comptent un temps d’ancienneté supérieur au mien. Plusieurs d’entre elles ont, en moyenne, une quarantaine d’années de service. »

Eddy
Eddy, le porte-parole des employés.

Ce qui le choque le plus, c’est que la compagnie en question continue d’opérer, alors que ces hommes et femmes qui l’ont servi loyalement tout ce temps doivent attendre un verdict de la Cour pour pouvoir apprécier tranquillement leur retraite. Il importe de souligner que même après le verdict de la Cour, il n’est stipulé nulle part si ces mêmes employés recevront leur ‘lump sum’ correspondant à leur temps de service.

« J’ai travaillé plus de 26 ans, maintenant à 65 ans, il me faut encore trouver du travail. Imaginez-vous l’état de ces femmes qui se sont échinées toutes ces années et qui aujourd’hui ont l’impression d’être abandonnées, trahies par des dispositions légales désuètes s’appliquant à des entreprises opérant dans la zone franche pour l’exportation. Je me pose la question : comment cette compagnie peut-elle continuer d’opérer ? Dans le passé, il y avait une grève pour moins que ça », nous confie Eddy.

Ce cas avait été pris à l’antenne d’Xplik ou K en mai dernier. Un officier du bureau du travail nous avait fait comprendre qu’il y a des obligations financières qui s’imposent à l’employeur après qu’il a décidé de remercier ses employés sous l’Employees Rights Act 2008. Le problème, c’est qu’après le verdict de la Cour, il reviendra aux employés de solliciter l’aide d’un avoué pour entamer des procédures de saisie. Une autre galère encore après ces années d’attente.
« Il existe divers cas de figure. Certaines compagnies sont en faillite et ne peuvent plus payer leurs employés. Dans d’autres cas, elles ne le sont pas (en faillite) mais refusent quand même d’exécuter leurs obligations financières. En ce qui concerne le temps que prendra le procès, il n’y a pas de délai défini », déplore ce préposé du bureau du travail.

En attendant, les ex-employés vivent dans l’angoisse et ne peuvent que prier pour que le verdict de la Cour soit rendu au plus vite.

L’attaché de presse du ministère du Travail, Leevy Frivet, nous a précisé le lundi 30 juillet que le ministère étudie actuellement comment rendre justice à ces personnes qui ont perdu leur emploi sans que le cas ne soit nécessairement pris en Cour, avec les longs délais de procédure.

 

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