Economie

Emplois : les Mauriciens pessimistes pour les six prochains mois

Les consommateurs mauriciens ne s’attendent pas à une hausse des emplois et des revenus dans les six prochains mois. Les récents événements sur la scène internationale et la transition économique de l’industrie et de l’agriculture vers les services sont les facteurs mis en avant par des observateurs.

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Les consommateurs mauriciens ne s’attendent pas à des créations d’emplois dans les prochains six mois. C’est ce qui ressort du sondage sur l’indice de confiance des consommateurs mauriciens pour le troisième trimestre 2016. Cette étude a été menée par Kantar TNS. On y apprend que 37,3 % des sondés s’attendent à une stabilité en matière d’emplois. 35,3 % anticipent une baisse de la création d’emplois. Les plus optimistes, qui tablent sur une croissance des emplois, sont 13,3 %.

Toujours pour les six prochains mois, 55,6 % des consommateurs estiment que les revenus par Mauricien vont stagner. Ils sont 18,4 % à penser que les revenus vont diminuer. 10,5 % s’attendent à une hausse des revenus par personne.

Comment expliquer ce pessimisme ? Pour Pradeep Dursun, Chief Operating Officer (COO) de Business Mauritius, ces incertitudes sont liées aux récents événements internationaux, comme le Brexit (NdlR : la sortie annoncée du Royaume-Uni de l’Union européenne), l’élection du républicain Donald Trump à la présidence des États-Unis et la situation économique mondiale.

« Dans une économie ouverte, ces incertitudes sont compréhensibles. Néanmoins, tout laisse à penser que nous allons vers une stabilité, voire une augmentation du nombre des emplois à Maurice. Mais nous n’avons pas de boule de cristal, beaucoup de facteurs entrent en jeu. Les entreprises veulent augmenter leurs activités et donc recruter. Dans des secteurs, on peine à trouver de la main-d’œuvre, comme dans l’hôtellerie », commente Pradeep Dursun.

Manque de formation

Les Mauriciens ne font que constater l’évolution de l’économie locale, estime le syndicaliste Jack Bizlall. Il explique que les emplois dans les secteurs industriel et agricole sont en baisse au profit du secteur des services.

« Cette mutation ne se fait pas avec la formation nécessaire pour la reconversion de ces travailleurs industriels et agricoles. En outre, ils ne s’inscrivent pas au Bureau du travail. Il y a aussi une substitution des emplois des Mauriciens par des étrangers. On compte aujourd’hui 37 000 étrangers dans l’industrie et les services. Dans les boulangeries par exemple, il n’y a plus de Mauriciens recrutés. Les employés de maison sont eux aussi de plus en plus souvent des étrangers. Ils sont moins payés que les Mauriciens. Dans des emplois hautement qualifiés aussi, les étrangers sont privilégiés au détriment des Mauriciens », affirme Jack Bizlall.

 

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