Le Canada a rehaussé ses seuils d’immigration avec comme objectif d’accueillir 500 000 nouveaux arrivants chaque année d’ici 2025 afin de compenser un manque de main-d’œuvre. C’est ce qu’a déclaré récemment le ministre de l’Immigration canadien. Cependant, à Maurice, les autorités déplorent que les procédures d’entrée ne soient pas aussi faciles.
900 000 C’est le nombre de postes à pourvoir actuellement dans divers secteurs au Canada. En effet, le gouvernement fédéral compte améliorer ses programmes de sélection pour répondre au mieux à la pénurie criante de main-d’œuvre dans des secteurs tels que les soins de santé, les emplois spécialisés, le secteur manufacturier et les STEM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques). D’ici 2025, l’objectif est que plus de 60 % des admissions totales soient des migrants économiques. Un fait que confirme un haut cadre du ministère du Travail à Maurice. « Les employeurs canadiens sont désespérés. Ils cherchent de toute urgence des travailleurs étrangers. Et Maurice fait partie des pays ciblés en raison de notre atout bilingue », dit-il.
D’ailleurs, il avance que depuis le début de l’année, plus de 300 Mauriciens ont déjà été sélectionnés pour partir travailler au Canada. Les métiers concernés sont notamment technicien, mécanicien, soudeur, ouvrier de production, et informaticien. « Un employeur canadien a recruté quelque 147 Mauriciens en début d’année. Un autre en a récemment embauché 143. Alors qu’une entreprise a recruté 22 coiffeurs et coiffeuses mauriciens », indique notre interlocuteur.
Cependant, il évoque un problème majeur auquel font face les recrues. « Bien que leurs qualifications et leur expérience aient déjà été validés au Québec et qu’ils aient même reçu leur certification d’acceptation, leur permis de travail/visa est refusé par l’ambassade canadienne à Pretoria en Afrique du Sud », explique le haut cadre du ministère du Travail. Ce dernier affirme qu’ils sont environ une centaine de Mauriciens qui sont concernés. Selon lui, les raisons avancées ne tiennent pas la route. Par exemple, l’ambassade à Pretoria affirme que ces Mauriciens ne sont pas « fit for the job » alors que leur expérience et qualifications ont été déjà validés par le gouvernement du Québec. Notre interlocuteur avance qu’il y a des frais à encourir pour l’octroi d’un permis de travail au Canada. « Il faut payer une somme d’environ Rs 25 000 pour le visa et pour les données biométriques. Lorsque leur demande est refusée une première fois, les candidats peuvent en faire une nouvelle mais ils doivent à nouveau payer ces frais », soutient notre interlocuteur.
L’ambassade canadienne à Pretoria peut refuser un permis de travail ou un visa si l’appliquant est impliqué dans des « police cases » ou s’il a un problème de santé grave et n’est pas dans une condition de travailler. « Toutefois, pour ces Mauriciens qui sont en attente, ce n’est pas le cas », avance le haut cadre du ministère. Il indique que le taux de refus est de 30 %. Du coup, dit-il, les employeurs au Québec rechignent à recruter à Maurice. Il est bon de savoir que le ministre du Travail Soodesh Callichurn a évoqué le sujet avec l’ambassadeur en Afrique du Sud.
À savoir qu’en 2021, 66 Mauriciens sont partis travailler au Canada en passant par le ministère du Travail.
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