Emploi : 90% des entreprises ont accordé le salaire minimum

Une année après la mise en application du salaire minimum, le National Wage Consultative Council publiera dans les jours à venir un premier constat concernant ses effets sur l'économie.

Le pourcentage des cas de non-respect du paiement du salaire minimal par rapport au nombre total des travailleurs permanents tournerait autour de 10.9% au niveau national et 14.4% dans le secteur privé. C’est ce qui ressort d’un premier rapport sur le salaire minimal. Un rapport basé sur une comparaison entre les données de 2017 et celles de mi-2018, car celui, annuel, pour 2018 ne sera disponible que durant le deuxième trimestre de 2019. 

Au stade préliminaire, il est toujours sujet à des modifications. Les données sont du ministère du Travail, des Relations industrielles, de Statistics Mauritius, de la Mauritius Revenue Authority, de Business Mauritius, des syndicats et à travers des questionnaires envoyés aux entreprises. 

Dans ce rapport, il ressort que c'est surtout dans les petites entreprises, le secteur des employés de maison (servantes, jardiniers et baby-sitters) et dans le commerce que le taux de non-respect du paiement du salaire minimum est le plus élevé. Autre fait remarquable : alors qu'on craignait des pertes d'emploi massives et des fermetures dans le sillage de l'introduction du salaire minimum en janvier 2018, on a au contraire noté une hausse au niveau des emplois dans les secteurs secondaire et tertiaire l’an dernier, comparés à 2016 et 2017. 

Soulignons que le secteur primaire englobe l'agriculture et la pêche, alors que le secondaire comprend le secteur manufacturier et la construction, entre autres. Dans le secteur tertiaire, on trouve des commerçants grossistes et au détail, des ateliers de mécaniciens, la restauration et des secteurs de service comme les assurances, les finances, l'immobilier et autres professionnels, le secteur éducatif, l'administration, entre autres.

Impact positif 

Selon ce rapport préliminaire, le salaire minimal a eu un impact positif sur le niveau de vie. Les dépenses liées à la consommation ont accusé une hausse de 3.8% en termes réels durant les premiers six mois de 2018. De ce fait, des familles ont quitté la zone de pauvreté relative. 

On note que six mois après l'introduction du salaire minimum, la consommation a accusé une hausse de 3.8%.  L'introduction du salaire minimum a aussi eu le mérite de tirer bon nombre de nos concitoyens de la misère absolue.

Nombre de cas de non-respect du salaire minimum par secteur

Ce tableau montre qu'entre janvier et septembre 2018, sur les 5940 entreprises visitées par les autorités, 4612 (78%) ont accordé le salaire minimum, contre 1328 (22%) qui n'avaient pas encore appliqué les nouveaux salaires imposés par le National Wage Consultative Council. On note aussi qu'il n'y a eu que six pertes d'emploi dans le secteur de la distribution.

Les observations 

Selon ce rapport, avec l'introduction du salaire minimum, un adulte vivant seul est sorti de la zone de pauvreté relative. Il en est de même pour un ménage avec deux salariés qui bénéficient du salaire minimum. Toutefois, un ménage avec deux adultes et deux enfants avec un revenu mensuel de Rs 18 000 reste dans la zone de pauvreté absolue.

Nombre de salariés mauriciens permanents  

Le nombre total des salariés mauriciens qui ont un emploi permanent est de 425 427, dont la majorité, soit 321 597, travaille dans le secteur privé.On comptait 361 fonctionnaires dont les salaires de base étaient moins de Rs 8,500. Depuis, les ajustements ont été faits. Dans le secteur privé, 58 138 salariés touchaient moins de Rs 8,500 par mois. À noter que, selon ce rapport, le nombre de salariés avec un salaire de base de Rs 9,000 par mois a chuté de 28 675 à 27 204. Ce qui indique un mouvement vers des salaires plus élevés.