Émilie Sardes : du jardin à la cuisine

À 17 ans, Émilie Sardes a remporté un concours culinaire, le 22 octobre. Pourtant, rien ne la prédestinait à faire carrière dans la restauration. Elle était jardinière avant de découvrir l’univers des casseroles.

Émilie Sardes a beaucoup de rêves. Elle souhaite construire une maison et s’offrir une voiture. Pour y parvenir, elle travaille dur. Pourtant, il y a dix mois, l’adolescente n’avait pas d’objectif. Elle a mis un terme à sa scolarité, après avoir obtenu ses résultats du School Certificate en janvier dernier.

Certaines institutions refusent de lui accorder une place. Elle tente sa chance chez Knowledge Based Training Centre à Port-Louis. Sa candidature est retenue pour les cours dispensés en « Landscaping ». « Je me suis enregistrée pour ces cours sans pour autant savoir que j’allais y prendre goût. J’ai appris tous les aspects du jardinage intensément pendant deux mois. Je me suis découvert une nouvelle passion », indique notre interlocutrice. Entre-temps, elle travaille comme jardinière au Canonnier Beachcomber.

Puis, elle prend connaissance des cours du Projet employabilité jeunes (PEJ) de la Fondation espoir développement Beachcomber. Elle intègre ainsi la Beachcomber Training Academy à Trou-aux-Biches. Pendant trois mois, elle suit les cours en hôtellerie. En juillet, elle intègre la brigade du Canonnier Beachcomber dans le cadre de son stage du PEJ.

« J’ai toujours aimé cuisiner. À la maison je prends plaisir à préparer les grains secs et le curry de poulet. J’étais placée dans la section à préparation directe où je devais concocter des aliments de base tels qu’un sauté de légumes, un fond ou encore une sauce blanche », se souvient-elle.

Ensuite, il est parti pour Chennai et quand il est retourné, il m’a demandé de m’inscrire. Je me suis donc lancée uniquement pour le plaisir de participer », raconte-t-elle.

Émilie Sardes fait ainsi partie de l’équipe de trois jeunes à représenter l’hôtel Canonnier Beachcomber au concours culinaire, organisé par le Tourism Employees Welfare Fund (TEWF). Elle se souvient du jour de la compétition comme si c’était hier.

« Il a eu lieu le samedi 22 octobre. J’étais très stressée, car c’était ma première participation à un concours national. De plus, je me considère encore comme une apprentie. Mais, j’ai réussi à vaincre le trac pour mieux aider l’équipe », dit-elle.

Elle est choisie pour élaborer les entrées, alors que les deux garçons se chargent du plat de résistance et du dessert. Pendant deux heures, elle se penche sur la réalisation d’un kutcha d'ourite, d’un chatini d’ourite, d’un confit d'ourite, des billes de citron ainsi qu’une tuile de cari poulet.

À l’issue de la compétition, l’équipe décroche le prix de « Best Overall » et reçoit Rs 15 000. Émilie devient ainsi la plus jeune participante et aussi la première stagiaire du PEJ à s’illustrer dans un concours au niveau national.

« J’étais la première étonnée. J’ai tout à coup réalisé que j’avais parcouru un long chemin en peu de temps. Je suis fière de ce que j’ai accompli », dit-elle.
La jeune femme met de côté les Rs 5 000 qu’elle a obtenu. « J’économise chaque mois pour construire ma maison. Cet argent va sur un compte d’épargne. Je pense aussi m’offrir une voiture dans un proche avenir. Pour l’instant, j’aide mes parents à joindre les deux bouts », confie-t-elle. Elle conseille à chaque jeune de ne pas baisser les bras devant les difficultés. « Si une porte se ferme, d’autres s’ouvriront », estime-t-elle.

Outre cuisiner, elle aime aussi manger et a une préférence pour le poulet. Elle consacre son temps libre à regarder les dessins animés et elle est fan des Simpsons. Elle est l’ainée d’une fratrie de trois filles.